dimanche 20 mai 2018

Garçons de Cannes : Nous, Garçons de Cannes 2018



Je tiens à souligner que les critiques en italien tirer de  cinequanon sont l'oeuvre de tous les élèves participant au stage, guidés par les collègues Angela Todisco et Stefania Galli.
j'ai tout simplement  signalé  les noms des élèves qui les ont transposés en français 





Nous, Garçons de Cannes 2018

II D ESABAC, Liceo classico Cairoli Varese

Une atmosphère pétillante, charmante de vie et de frénésie: une ville animée par les visages et les images du cinéma, où des gens originaires de tout le monde se réunissent pour visionner des films, pour discuter de leurs passions, pour découvrir la beauté cachée derrière le grand écran. Ici, à Cannes, rien n’est sûr, rien n’est impossible : il peut pleuvoir ou faire incroyablement chaud, peut-être réussira-ton à rentrer dans la salle de projection,  mais peut-être aussi qu’il n’y aura plus de place. Tout est inattendu, tout est nouveauté, tout est euphorie (ainsi comme il nous annonce le titre d’un des films italiens au programme à  Un certain regard): goûter une crêpe sur le bord de la plage, prendre un drôle selfie devant l’immense tapis rouge qui couvre le grand escalier de la montée, chercher du regard les acteurs les plus connus  du cinéma, voilà notre manière de passer les dernières heures qui nous restent à vivre dans ce Temple du 7e Art. Nous, 27 filles et  garçons de la classe 2 D du lycée Cairoli, filière ESABAC, nous sommes  partis de Varese le 13 mai dans l’objectif d’imiter le travail des nombreux critiques cinématographiques qui remplissent les rues de cette ville plongée dans la beauté du sud de la France. On peut dire que l’on est très satisfaits de ce que l’on est arrivés à faire: on a rédigé des résumés (la plupart desquels visibles sur le site www.cinequanon.it ,  sur le blog memoiresdeprof.blogspot.it/ de M. Zerba, sur le compte Twitter du lycée twitter.com/liceoecairoli et sur Garçons de Cannes youtube), on a regardé des films venant de tout le monde, on a parlé pendant les  longues heures de queue et d’attente avec des gens qui communiquaient en langues différentes et qui nous ont fourni leurs points de vue et leurs impressions sur les projections, sur le Festival, sur leurs intérêts privés aussi! On aurait espéré  trouver un temps meilleur, mais on ne pouvait  pas tout avoir : ce stage d’ alternanza scuola/lavoro (1) à Cannes restera toujours quelque chose que personne parmi nous ne vivra jamais plus  de la même façon, et, peut-être, certains  souhaiterons  y retourner à l’avenir. En ce moment, il faut dire qu’on est tous fatigués et on aurait tous envie de dormir pour des jours entiers tellement cette activité a été intense et, dans certains instants, même énormément lourde au niveau physique,  mais aussi  mentalement. Nos profs Angela Todisco et Stefania Galli nous ont toujours aidés, poussés et suivis  dans nos activités et une soirée,  elles nous ont emmenés aussi sur  la Croisette voir l’ambiance magnifique du Festival : des milliers de lumières envahissant les rues, les cafés, les boutiques ; certains journalistes photographiaient les passants, tout le monde était endimanché! Parmi  les films que nous avons particulièrement aimé il faut citer « Les Chatouilles », concernant le développement des sentiments de la protagoniste, victime d’un  pédophile, et à la suite duquel des fleuves de larmes ont été  versées par le public. Un autre film très apprécié a été « En guerre », de Stéphane Brizé, très subtile et intéressant du point de vue social et  moral.
Malgré tous les imprévus, le mouvais temps, les longues heures d’attente, pourtant on a encore le sourire imprimé sur nos visages et on remercie avec joie le soleil qui nous dit au revoir, pendant qu’on quitte pour la dernière fois cette ville magique et inimitable!

1)Stage obligatoire pour tous les lycées italiens


Chiara Jacazzi 






C0MPRAME UN REVOLVER de Julio Hernández Cordón

On commence notre troisième jour  à Cannes avec le film ´Còmprame un revolver’ de Julio Hernández Cordón, sélectionné pour la section de la Quinzaine des réalisateurs.
 « Mexique. Temps indéterminé. » : ce sont les premiers mots qu’on voit sur l’écran et qui amènent  les spectateurs dans une contexte atemporel, un lieu où les femmes et les enfants sont enlevés, où les narcos contrôlent tout et où la criminalité est souveraine.
Le film est divisé en trois macro-séquences auxquelles correspondent trois différents lieux.
Dans un caravane, sur un terrain de baseball, Rogelio vit avec sa fille Huck, qui, ayant peur d’être enlevée comme sa mère et sa sœur, vit enchaînée et porte un masque pour cacher sa féminité. Huck passe ses journées avec trois amis, qui représentent la dur   réalité violente  qui les entoure; bien qu’ils soient des enfants, dans leur jeux ils recréent toute la brutalité qu’ils ont subie. Puisque il est obligé,  mais aussi  puisqu’ il veut protéger sa fille, Rogelio emmène Huck à la fête pour l’anniversaire du chef des narcos. On voit ce deuxième endroit à travers des plans en plongée, qui mènent les spectateurs à comprendre que la tension augmente. Le moment dans lequel les narcos découvrent que Huck est une fille marque le début de l’enfer. La situation précipite: la musique est remplacée par des cris et des coups de feu, à cause de l’arrivée de la police. Le silence marque la fin du massacre et, avec un plan en plongée, on voit Huck qui bouge dans le champ de bataille, recouvert de cadavres. Ces cadavres sont réduits à des silhouettes colorées, comme celles  qui sont dessinées sur la scène d’un crime quand on déplace les corps, et elles symbolisent la déshumanisation. Les événements mènent Huck ailleurs, vers une nouvelle vie. La fillette, abandonnée par son père emprisonné, a presque  la conscience d’un adulte: elle part sur une radeau au milieu du fleuve, parmi des mouettes et des buissons,  avec le chef des narcos, le seul survécu. Le paysage naturel est presque une oasis de paix après la sanglante bataille et semble refléter l’autonomie de la décision de Huck, bien que conseillée par ses amis, qui, en souvenir de leur grande amitié, reviennent et lui offrent leur aidé
Suivre des enfants ou continuer avec l’adulte aux cheveux longs, qui pourra être pour elle mère et père aussi? Mais, qu’est-ce que le monde des adultes, qui ne lui a offert  que du malheur, peut lui offrir? Il vaut mieux, peut-être, la solidarité de l’amitié, qui laisse aussi dans le spectateur une espoir de renaissance.


Martina Boni


NETEMO SAMETEMO  de   Ryusuke Hamaguchi

Ce film est l’adaptation cinématographique du roman de Tomoka Shibasaki: “Asako I et II”.Asako, une fille angoissé  et impulsive, décide de partir de  Osaka, sa ville natale, pour s’installer à Tokyo, du moment que Baku, le jeune homme duquel elle est amoureuse, l’a abandonnée. Deux ans plus tard, elle rencontre, par hasard,   Ryohei, un garçon  qui est physiquement identique à Baku, qu’elle n’a jamais oublié. Les deux jeunes tombent amoureux, mais leur relation est interrompue par la réapparition imprévue de Baku. Asako, tourmentée par la violente confrontation avec son passé, doit faire son  choix.
Deux  les villes et deux les hommes que Asako aime ou est aimée. En effet, le numéro deux revient constamment et est associé à la thématique du double. Le film, centré sur le dilemme de la protagoniste, est caractérisé par des couleurs froides et de nombreux cadrages sur le visage, parfois glacial, d’ Asako. La jeune fille , effrayée par la nécessité de choisir, se trouve toujours placée face à une décision  aléatoire : vaudrait-il mieux s’appuyer sur l’irrésistible passion d’un souvenir ou sur la réconfortante sreté d’un amour plus concret?
Le conventionnel triangle amoureux, duquel Baku et Ryohei sont les sommets, devient ici un segment, où les contraires convergent. En effet, les deux hommes sont physiquement identiques alors que leur personnalité est antithétique. Asako représente celle  qui se balance d’un côté et de l’autre, elle  est partagée entre Baku, beau et changeant, et Ryohei, gentil et protecteur.

La participation émotive, par laquelle le public est entraîné, rappelle un cadre d’images et de mélodies récurrentes, dans lesquelles les yeux passionnés et pénétrants d’Asako sont les vrais protagonistes. Le film présente la folie amoureuse à travers une extrême simplicité  dans  ses nuances dichotomique: d’une côté, l’amour  tourmenté et instable  de l’autre  ce sentiment sûr et durable. Ce sont ces deux penchants opposés qui poussent le public, lui aussi, à des attentes et à des  réactions différentes.

Matilde Cavallo




LES  CHATOUILLES  de  Andréa Bescond et  Eric Metayer 

“A nos enfants”. C’est la conclusion du film, en compétition dans la section Un certain Regard, qui offre au public un regard sur ce qu’il y a derrière les yeux innocents des enfants, dans ce cas les yeux bleu ciel d’ Odette, la protagoniste. Les Chatouilles est une adaptation d’une pièce de théâtre jouée par Andréa Bescond, qui, avec Eric Metayer, dirige le film. Odette réussit enfin , après beaucoup d’années, à parler avec une psychologue des violences subies depuis qu’elle avait huit ans par Gilbert, ami de famille, dont le visage toujours souriant cache un insoupçonnable côté morbide : c’est lui qui « amuse » les enfants à travers les « chatouilles ». La dance a toujours été le seul refuge d’ Odette, le seul monde où elle réussit vraiment à s’exprimer : beaucoup de gestes, peu de mots, peu de technique, beaucoup d’émotions, admirées, mais incomprises même par l’un de ses maitres à danser. La musique et le rythme représentent aussi le fil conducteur sur lequel la protagoniste raconte son présent, faisant suite à son expérience passée. Entraînés par ce même rythme, dans la salle les cœurs sursautent, tout le monde soupire et se laisse échapper quelques phrases de désespoir.
Le film, caractérisé par un montage très soigné dans ses questions-réponses entre fantaisie-souvenir et réalité, ne se propose pas seulement comme une dénonciation de la violence, mais aussi comme une accusation explicite et subtile au comportement des adultes (surtout des parents) inconscients des appels à l’aide étouffés des enfants presque jamais compris et souvent mal interprétés.
Les Chatouilles gagne pleinement selon nous sa place au Festival de Cannes du moment qu’il est dramatiquement réaliste et socialement pertinent ; une histoire d’émotions qui mérite la visibilité que la Croisette lui offre.

Michele Cova



En guerre de Stéphane Brizé

Stéphane Brizé, après La loi du marché, revient au Festival de Cannes avec un nouveau film, En Guerre, titre qui, peut-être, veut faire référence au mouvement politique français « En marche ! »
La bataille se déroule chez l'usine Perrin à Agen et les soldats sont les 1100 ouvriers qui tentent de sauver leur propre travail, en faisant la grève et en commençant une proteste qui durera des mois. Leur adversaire, sans nom et sans visage, est le Marché, selon lequel « un actionnaire a plus de pouvoir que le Ministre du travail ».
Tous les sacrifices sont inutiles et la direction persévère dans la conviction que ne pas rembourser les retards de salaire est  la chose la plus avantageuse en termes de profit. La décision de terminer définitivement l'activité et de licencier tous est enfin prise. Le porte-parole des ouvriers est Laurent Amedeo (Vincent Lindon), prêt à se battre en qualité de représentant, en effet, comme la phrase de Berthold Brecht nous rappelle au début du film, « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ».
Des discussions animées, où les cris remplacent la bande son, sont suivies par des scènes de manifestations dans lesquelles la tension dramatique est marquée par un crescendo de guitares électriques. Le « climax » de la tension est brusquement interrompu par des écrans noirs et par des silences qui veulent permettre au spectateur de reprendre haleine et s'interroger sur ce qui vient de se passer.
Le film se développe comme un documentaire grâce à de nombreuses scènes qui rappellent les reportages télévisés. Ces scènes présentent, toutefois, une vision faussée et sectaire, visant à mettre en relief seulement  les actes de violence des ouvriers : pour connaitre les réelles motivations, les sentiments des gens et tout ce qui se cèle derrière cette « guerre » : on ne peut  pas s’arrêter à ce que la télévision nous montre.
La participation directe à la proteste est accentuée aussi par des mouvements de la caméra, qui bouge tel qu’un ouvrier dans la foule. On est tellement engagé au point de vue émotif que l’on entend aussi de nombreux applaudissements, des remarques et des rires pendant la projection.

On a beaucoup apprécié ce film, capable de nous donner de vraies émotions et nombre de  réflexions sur un monde, celui du travail, que, peut-être, nous, en tant que lycéens,  nous ne connaissons pas encore assez bien.

Caterina Corti 





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