Je tiens à souligner que les critiques en italien tirer de cinequanon sont l'oeuvre de tous les élèves participant au stage, guidés par les collègues Angela Todisco et Stefania Galli.
j'ai tout simplement signalé les noms des élèves qui les ont transposés en français
Nous, Garçons de Cannes
2018
II
D ESABAC, Liceo classico Cairoli Varese
Une atmosphère
pétillante, charmante de vie et de frénésie: une ville animée par les visages
et les images du cinéma, où des gens originaires de tout le monde se réunissent
pour visionner des films, pour discuter de leurs passions, pour découvrir la
beauté cachée derrière le grand écran. Ici, à Cannes, rien n’est sûr, rien
n’est impossible : il peut pleuvoir ou faire incroyablement chaud, peut-être
réussira-ton à rentrer dans la salle de projection, mais peut-être aussi qu’il n’y aura plus de
place. Tout est inattendu, tout est nouveauté, tout est euphorie (ainsi comme
il nous annonce le titre d’un des films italiens au programme à Un
certain regard): goûter une crêpe sur le bord de la plage, prendre un drôle
selfie devant l’immense tapis rouge qui couvre le grand escalier de la montée,
chercher du regard les acteurs les plus connus
du cinéma, voilà notre manière de passer les dernières heures qui nous
restent à vivre dans ce Temple du 7e Art. Nous, 27 filles et garçons de la
classe 2 D du lycée Cairoli, filière ESABAC, nous sommes partis de Varese le 13 mai dans l’objectif
d’imiter le travail des nombreux critiques cinématographiques qui remplissent
les rues de cette ville plongée dans la beauté du sud de la France. On peut
dire que l’on est très satisfaits de ce que l’on est arrivés à faire: on a
rédigé des résumés (la plupart desquels visibles sur le site www.cinequanon.it , sur le blog memoiresdeprof.blogspot.it/ de M.
Zerba, sur le compte Twitter du lycée twitter.com/liceoecairoli et sur Garçons de
Cannes youtube), on a regardé des films venant de tout le monde, on a parlé
pendant les longues heures de queue et
d’attente avec des gens qui communiquaient en langues différentes et qui nous
ont fourni leurs points de vue et leurs impressions sur les projections, sur le
Festival, sur leurs intérêts privés aussi! On aurait espéré trouver un temps meilleur, mais on ne pouvait
pas tout avoir : ce stage d’ alternanza
scuola/lavoro (1) à Cannes restera toujours quelque chose que personne parmi
nous ne vivra jamais plus de la même
façon, et, peut-être, certains souhaiterons
y retourner à l’avenir. En ce moment, il
faut dire qu’on est tous fatigués et on aurait tous envie de dormir pour des
jours entiers tellement cette activité a été intense et, dans certains
instants, même énormément lourde au niveau physique, mais aussi mentalement. Nos profs Angela Todisco et
Stefania Galli nous ont toujours aidés, poussés et suivis dans nos activités et une soirée, elles nous ont emmenés aussi sur la Croisette voir l’ambiance magnifique du
Festival : des milliers de lumières envahissant les rues, les cafés, les
boutiques ; certains journalistes photographiaient les passants, tout le
monde était endimanché! Parmi les films
que nous avons particulièrement aimé il faut citer « Les Chatouilles », concernant le développement des sentiments de
la protagoniste, victime d’un pédophile,
et à la suite duquel des fleuves de larmes ont été versées par le public. Un autre film très
apprécié a été « En guerre », de
Stéphane Brizé, très subtile et intéressant du point de vue social et moral.
Malgré tous les imprévus,
le mouvais temps, les longues heures d’attente, pourtant on a encore le sourire
imprimé sur nos visages et on remercie avec joie le soleil qui nous dit au
revoir, pendant qu’on quitte pour la dernière fois cette ville magique et
inimitable!
1)Stage obligatoire pour tous les lycées
italiens
Chiara Jacazzi
C0MPRAME UN REVOLVER de Julio Hernández Cordón
On commence notre troisième jour à Cannes avec le film ´Còmprame un revolver’ de
Julio Hernández Cordón, sélectionné pour la section de la Quinzaine des réalisateurs.
« Mexique. Temps indéterminé. » : ce sont les
premiers mots qu’on voit sur l’écran et qui amènent les spectateurs dans une contexte
atemporel,
un lieu où les femmes et les enfants sont enlevés, où les narcos contrôlent tout et où la criminalité est souveraine.
Le film est divisé en trois
macro-séquences auxquelles correspondent trois différents lieux.
Dans un caravane, sur un terrain de
baseball, Rogelio vit avec sa fille Huck, qui, ayant peur d’être enlevée comme
sa mère et sa sœur, vit enchaînée et porte un masque pour cacher sa féminité.
Huck passe ses journées avec trois amis, qui représentent la dur réalité violente qui les entoure; bien qu’ils soient des
enfants, dans leur jeux ils recréent toute la brutalité qu’ils ont subie. Puisque
il est obligé, mais aussi puisqu’ il veut protéger sa fille, Rogelio emmène
Huck à la fête pour l’anniversaire du chef des narcos. On voit ce deuxième endroit à travers des plans en plongée,
qui mènent les spectateurs à comprendre que la tension augmente. Le moment dans
lequel les narcos découvrent que Huck
est une fille marque le début de l’enfer. La situation précipite: la musique
est remplacée par des cris et des coups de feu, à cause de l’arrivée de la
police. Le silence marque la fin du massacre et, avec un plan en plongée, on
voit Huck qui bouge dans le champ de bataille, recouvert de cadavres. Ces
cadavres sont réduits à des silhouettes colorées, comme celles qui sont dessinées sur la scène d’un crime
quand on déplace les corps, et elles symbolisent la déshumanisation. Les
événements mènent Huck ailleurs, vers une nouvelle vie. La fillette, abandonnée
par son père emprisonné, a presque la
conscience d’un adulte: elle part sur une radeau au milieu du fleuve, parmi des
mouettes et des buissons, avec le chef
des narcos, le seul survécu.
Le paysage naturel est presque une oasis de paix après la sanglante bataille et
semble refléter l’autonomie de la décision de Huck, bien que conseillée par ses
amis, qui, en souvenir de leur grande amitié, reviennent et
lui offrent leur aidé
Suivre des enfants ou continuer avec
l’adulte aux cheveux longs, qui pourra être pour elle mère et père aussi? Mais,
qu’est-ce que le monde des adultes, qui ne lui a offert que du malheur, peut lui offrir? Il vaut
mieux, peut-être, la solidarité de l’amitié, qui laisse aussi dans le
spectateur une espoir de renaissance.
Martina Boni
NETEMO SAMETEMO de Ryusuke Hamaguchi
Ce
film est l’adaptation cinématographique du roman de Tomoka Shibasaki: “Asako I
et II”.Asako, une fille angoissé et
impulsive, décide de partir de Osaka, sa
ville natale, pour s’installer à Tokyo, du moment que Baku, le jeune homme duquel
elle est amoureuse, l’a abandonnée. Deux ans plus tard, elle rencontre, par
hasard, Ryohei, un garçon qui est physiquement identique à Baku, qu’elle
n’a jamais oublié. Les deux jeunes tombent amoureux, mais leur relation est
interrompue par la réapparition imprévue de Baku. Asako, tourmentée par la
violente confrontation avec son passé, doit faire son choix.
Deux les villes et deux les hommes que Asako aime
ou est aimée. En effet, le numéro deux revient constamment et est associé à la
thématique du double. Le film, centré sur le dilemme de la protagoniste, est
caractérisé par des couleurs froides et de nombreux cadrages sur le visage,
parfois glacial, d’ Asako. La jeune fille , effrayée par la nécessité de
choisir, se trouve toujours placée face à une décision aléatoire : vaudrait-il mieux s’appuyer sur l’irrésistible
passion d’un souvenir ou sur la réconfortante sreté
d’un amour plus concret?
Le
conventionnel triangle amoureux, duquel Baku et Ryohei sont les sommets,
devient ici un segment, où les contraires convergent. En effet, les deux hommes
sont physiquement identiques alors que leur personnalité est antithétique.
Asako représente celle qui se balance
d’un côté et de l’autre, elle est
partagée entre Baku, beau et changeant, et Ryohei, gentil et protecteur.
La
participation émotive, par laquelle le public est entraîné, rappelle un cadre
d’images et de mélodies récurrentes, dans lesquelles les yeux passionnés et
pénétrants d’Asako sont les vrais protagonistes. Le film présente la folie
amoureuse à travers une extrême simplicité dans ses
nuances dichotomique: d’une côté, l’amour
tourmenté et instable de l’autre ce sentiment sûr et durable. Ce sont ces deux penchants
opposés qui poussent le public, lui aussi, à des attentes et à des réactions différentes.
Matilde Cavallo
LES CHATOUILLES de Andréa Bescond et Eric Metayer
“A
nos enfants”. C’est la conclusion du film, en compétition dans la section Un
certain Regard, qui offre au public un regard sur ce qu’il y a derrière les
yeux innocents des enfants, dans ce cas les yeux bleu ciel d’ Odette, la
protagoniste. Les Chatouilles est une adaptation d’une pièce de théâtre jouée
par Andréa Bescond, qui, avec Eric Metayer, dirige le film. Odette réussit
enfin , après beaucoup d’années, à parler avec une psychologue des violences
subies depuis qu’elle avait huit ans par Gilbert, ami de famille, dont le
visage toujours souriant cache un insoupçonnable côté morbide : c’est lui qui «
amuse » les enfants à travers les « chatouilles ». La dance a toujours été le
seul refuge d’ Odette, le seul monde où elle réussit vraiment à s’exprimer :
beaucoup de gestes, peu de mots, peu de technique, beaucoup d’émotions, admirées,
mais incomprises même par l’un de ses maitres à danser. La musique et le rythme
représentent aussi le fil conducteur sur lequel la protagoniste raconte son
présent, faisant suite à son expérience passée. Entraînés par ce même rythme,
dans la salle les cœurs sursautent, tout le monde soupire et se laisse échapper
quelques phrases de désespoir.
Le
film, caractérisé par un montage très soigné dans ses questions-réponses entre
fantaisie-souvenir et réalité, ne se propose pas seulement comme une dénonciation
de la violence, mais aussi comme une accusation explicite et subtile au
comportement des adultes (surtout des parents) inconscients des appels à l’aide
étouffés des enfants presque jamais compris et souvent mal interprétés.
Les Chatouilles gagne
pleinement selon nous sa place au Festival de Cannes du moment qu’il est
dramatiquement réaliste et socialement pertinent ; une histoire d’émotions qui
mérite la visibilité que la Croisette lui offre.
Michele Cova
En guerre de Stéphane Brizé
Stéphane Brizé, après La loi du marché, revient au Festival de Cannes avec un nouveau film, En
Guerre, titre qui, peut-être, veut faire référence au mouvement
politique français « En marche ! »
La bataille se déroule chez l'usine Perrin à Agen et les soldats
sont les 1100 ouvriers qui tentent de sauver leur propre travail, en faisant la
grève et en commençant une proteste qui durera des mois. Leur adversaire, sans
nom et sans visage, est le Marché, selon lequel « un actionnaire a plus de pouvoir que le Ministre du travail ».
Tous les sacrifices sont inutiles et la direction persévère
dans la conviction que ne pas rembourser
les retards de salaire est la chose la
plus avantageuse en termes de profit. La
décision de terminer définitivement l'activité et de licencier tous est enfin
prise. Le porte-parole des ouvriers est Laurent Amedeo (Vincent Lindon), prêt à se battre en qualité de représentant, en
effet, comme la phrase de Berthold
Brecht nous rappelle au début du film, « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui
ne combat pas a déjà perdu ».
Des discussions animées, où les cris remplacent la bande
son, sont suivies par des scènes de manifestations dans lesquelles la tension
dramatique est marquée par un crescendo de guitares électriques. Le « climax » de la tension est brusquement
interrompu par des écrans noirs et par des silences qui veulent permettre au spectateur de reprendre haleine et s'interroger sur ce qui vient de se
passer.
Le film se développe comme un documentaire grâce à de
nombreuses scènes qui rappellent les reportages télévisés. Ces scènes présentent,
toutefois, une vision faussée et
sectaire, visant à mettre en relief seulement les actes de violence des ouvriers : pour
connaitre les réelles motivations, les sentiments des gens et tout ce qui se
cèle derrière cette « guerre » :
on ne peut pas s’arrêter à ce que la
télévision nous montre.
La participation directe à la proteste est accentuée
aussi par des mouvements de la caméra, qui bouge tel qu’un ouvrier dans la
foule. On est tellement engagé au point de vue émotif que l’on entend aussi de nombreux
applaudissements, des remarques et des rires pendant la projection.
On a beaucoup apprécié ce film, capable de nous donner de
vraies émotions et nombre de réflexions
sur un monde, celui du travail, que, peut-être, nous, en tant que lycéens, nous ne connaissons pas encore assez bien.
Caterina Corti
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