Federico Podano III D ESABAC
BAC BLANC : commentaire
dirigé.
COMPRÉHENSION
1)
Zora, la propriétaire du magasin, quel type de personnage
incarne-t-elle ?
Zora représente le vrai antagoniste dans cet extrait : brutale et
impitoyable, elle exploite de jeunes filles abandonnées (qui n’ont personne,
donc, qui puisse les défendre) en les obligeants avec la violence à travailler
pour à un rythme insoutenable. À travers les yeux de Lalla, qui marque la
différence entre sa peau et celle de la « femme pâle », on comprend
aussi que Zora est pour elle l’inconnu, le différent.
2)
Quel rôle, la canne, joue-t-elle ?
La canne est l’instrument dont Zora a besoin pour faire vivre les fillettes
dans la peur et les empêcher de se révolter contre elle et leurs conditions de
travail. En fait, Lalla gagne la liberté quand elle décide de défendre Mina
lorsqu’elle est en train d’être frappée, esquive le coup de canne de Zora et
ensuite casse la baguette ; par conséquent, on peut dire que cet objet
symbolise l’oppression exercée sur les filles.
3)
Comment peut-on expliquer la réaction de Lalla ?
Lalla éprouve une forte pitié pour les autres filles qui travaillent pour
Zora : elle ne peut pas supporter qu’elle les frappe et, chaque fois que
cela arrive, « elle voudrait crier et frapper à son tour sur Zora ».
Comme elle est plus âgée que les autres, elle ne reçoit pas de coups, mais en même
temps elle a l’instinct de les protéger et de s’enfuir elle-même de cette
situation ; c’est pour cette raison qu’un jour elle n’en peut plus et
réagit à la violence de Zora.
INTERPRÉTATION
1)
Dehors, Lalla éprouve un sentiment de liberté. En quoi consiste pour elle
le bonheur ?
Dès qu’elle s’est enfuie de l’oppression de Zora, Lalla n’a plus personne
qui la force à travailler pendant des heures dans une grande salle sombre et
peut enfin se reposer et utiliser son temps comme elle préfère. Le bonheur,
donc, consiste à redécouvrir les petits plaisirs qu’offre la nature : le
soleil, les mouvements des nuages, le son des guêpes, l’observation des petits
animaux et des herbes qui tremblent dans le vent, les bruits minuscules qu’elle
avait oubliés.
2)
Lalla affirme ses valeurs et son identité en s’opposant à Zora. Comment
s’expriment, tout au long de l’extrait, cette force, cette détermination que
Lalla a découvertes en elle ?
Au début, il est évident que Lalla craint Zora : la sensation de son
regard sur elle lui suffit pour terminer sa pause de travail et, quand leurs
yeux se croisent, elle ressent un choc ; sa colère n’est encore qu’ «une
étincelle ». En voyant que la brutalité de Zora n’épargne pas même les
filles les plus jeunes, peu à peu son indignation croît et seulement la
nécessité d’argent la bloque. C’est l’épisode de Mina, une enfant « toute
maigre et chétive », à provoquer enfin la réaction de Lalla : avec
une énergie et une détermination nouvelles, qu’on n’aurait pas imaginées au
début de l’extrait, elle réussit à arrêter la violence de Zora avec ses mots
(« Ne la battez pas ! ») et ses gestes (esquiver et rompre la canne),
ce qui lui fait gagner sa liberté.
RÉFLEXION PERSONNELLE
Lalla se découvre et s’affirme au contact du monde.
Essayez
de développer ce thème avec une réflexion personnelle,
en faisant référence aux œuvres littéraires que vous avez lues.
(300 mots environ).
Chacun de sa propre façon, la plupart
des hommes partagent la réalité en deux grands univers : l’intérieur et
l’extérieur, soi-même et les autres. Et bien que très probablement le monde
puisse continuer facilement à vivre sans nous, on ne peut pas vraiment dire le
contraire.
Sans cesse, dès le moment où on sort de
chez nous, on est obligés de faire face aux situations les plus différentes
pendant qu’on achève nos affaires quotidiennes ; mais enfin, c’est la
qualité des interactions avec les autres à déterminer nos pensées, nos
émotions, nos découvertes. D’abord, les rencontres constituent donc un
processus interminable qui nous change lentement grâce au contact direct avec
la réalité en dehors de nous.
En littérature, la valeur formative de
la rencontre est exaltée par de nombreuses œuvres. Un exemple célèbre peut être
Le Petit Prince d’Antoine de
Saint-Exupéry, dont le jeune protagoniste, avec un simple dessin, arrive à
démontrer involontairement au narrateur qu’au-delà de son imagination existent
autant de possible points de vue que des gens ; en conséquence, un chapeau
peut devenir un serpent qui a mangé un éléphant, avec un effort créatif.
Mais est-ce qu’on peut dire, donc, de
pouvoir à un certain point nous isoler et continuer tous seuls notre parcours
de croissance personnelle ? Pas vraiment. Même un film ne manque pas de
nous emmener dans des lieux inconnus où des personnages vivent, éprouvent des
émotions, font des expériences que vraisemblablement on ne connaissait pas. Et
de combien d’occasions et de vies on s’est enrichis à la fin d’un livre ?
La poétesse Emily Dickinson a passé une grande partie de sa vie en isolement,
mais on lui reconnaît un âme extrêmement sensible ; dans une de ses
poésies, This is my letter to the World,
elle demande aussi au monde de ne pas juger son choix trop durement.
La seule façon qu’on a de grandir, de
découvrir des côtés toujours nouveaux de notre personnalité, c’est de les
chercher à l’extérieur de nous, directement ou pas.
Alice Prestint III D ESABAC
BAC BLANC : commentaire dirigé.
COMPRÉHENSION
1. Zora, la propriétaire du magasin, quel
type de personnage incarne-t-elle?
Zora, la propriétaire du magasin, se
montre comme l’emblème de l’avidité et de la cruauté. Elle incarne l’idéal du
parfait exploiteur, tirant un profit abusif des jeunes filles qui cherchent
désespérément à gagner de l’argent pour leurs pauvres familles. Mais Zora est
aussi un tyran, exerçant son autorité de façon despotique: elle est capable
juste de s’imposer sur les plus faibles avec l’utilisation de la violence. En
effet, quand Lalla casse sa canne, “alors c'est la peur qui déforme le visage
de la grosse femme”. C'est pour cette raison qu'on peut affirmer que c'est la
lâcheté, à côté de la méchanceté, le trait qui la caractérise le plus, comme
dit Lalla même (“Lâche! Méchante
femme!”).
2. Quel rôle, la canne, joue-t-elle?
La canne est l’instrument grâce auquel
Zora peut légitimer son pouvoir et son autorité sur les filles: elle représente
le sceptre de sa tyrannie, sa force, sa puissance. La canne est le seul élément
qui peut rendre Zora redoutable aux yeux des jeunes filles “maigres et
craintives”, car l’autorité qu'elle exerce sur elles est fondée uniquement sur
un aspect: la peur. Et la canne, emblème de la violence, réussit à faire taire
les filles et à remplir leurs coeurs de terreur. Quand Zora perd sa canne, son
sceptre, elle perd aussi toute autorité, elle n’a plus de légitimité, elle est
au même niveau que les filles. Et
alors elle expérimente la peur sur soi-même.
3. Comment peut-on expliquer la réaction
de Lalla?
La réaction de Lalla est celle de
quelqu'un qui n'en peut plus, de quelqu'un dont le niveau maximum d’endurance a
été abondamment dépassé. Lalla, dans un premier moment, cherche à supprimer sa
colère à l’intérieur de soi-même, mais à la fin elle sort forte et violente.
Peut-être Lalla a-t-elle décidé d'intervenir quand elle a compris qu'être une
spectatrice muette d'une injustice est équivalent à la commettre. Peut-être se
sentait-elle complice d'un crime pour elle si abominable. Et alors elle a été
courageuse, elle a ouvert la bouche et elle a dénoncé l’injustice subie par ses
copines, trop craintives pour se révolter contre la dictatrice Zora.
INTERPRÉTATION
1. Dehors, Lalla éprouve un sentiment de
liberté. En quoi consiste pour elle le bonheur?
Dehors, Lalla retrouve le bonheur dans
toutes les manifestations de la nature, même dans les plus simples et banales,
comme les nuages “qui glissent à l’envers”. La nature peut être sa seule source
de bonheur, parce qu'elle est pure, innocente et généreuse: elle produit ses
fruits pour les donner aux hommes, sans demander une récompense. Au contraire,
les hommes, et dans ce cas spécifique Zora, sont dominés par l’égoïsme et
l’avidité, et exploitent les autres pour en tirer un profit personnel. Pour
Lalla, le bonheur est étroitement lié à la liberté, qu'elle retrouve seulement
dehors, “à la lumière du soleil”, en contraste avec “la grande salle sombre”:
la lumière apporte la vie, l’espoir, la liberté, le bonheur; alors que
l’obscurité de la salle apporte la douleur, l’oppression, la désespérance, la
mort.
2. Lalla affirme ses valeurs et son
identité en s’opposant à Zora. Comment s’expriment, tout au long de l’extrait,
cette force, cette détermination que Lalla a découvertes en elle?
Lalla, tout au long de l’extrait,
grandit moralement et spirituellement. En effet, d’abord, Lalla n’a pas le
courage de contraster Zora; au contraire, elle est victime de l’autorité de la
femme (“...elle reprend aussitôt le travail”). Au fur et à mesure, Lalla
commence à devenir consciente de l’injustice et, même si elle ne réussit pas encore
à se révolter contre Zora, cherche à se venger (“...elle fait de travers
quelques noeuds dans le tapis rouge”). À la fin de l’extrait, Lalla réussit à
faire sortir toute la force et toute la détermination qu'elle a découvertes en
elle et qu'elle ne croyait pas posséder. Elle se révolte, dénonce l’injustice
et s'en va, en échappant à l’oppression.
RÉFLEXION
PERSONNELLE
Lalla se découvre et s’affirme au contact du monde.
Essayez
de développer ce thème avec une réflexion personnelle,
en faisant référence aux œuvres littéraires que vous avez lues.
(300 mots environ).
Rencontres: comme Lalla on se découvre et l’on s’affirme
au contact du monde.
Le contact de l’homme avec les autres,
avec le monde, avec la société, est indispensable: comme dit Aristote, l’homme
est un “ζώον πολιτικόν”, un animal social, et celui qui est
content dans sa solitude est soit un monstre soit un dieu. Les rencontres qu'on
a avec les autres ont la capacité et le but de former notre caractère et de
nous changer, pas toujours pour le mieux.
Par exemple, pour Rousseau, aussi bien
que pour William Blake, la rencontre avec le monde est source de corruption,
contamination et régression. C'est le cas de Frankenstein dans le roman
homonyme de Mary Shelley, qui, mis au contact avec la société, apprend à
utiliser la violence et à tuer; ou bien c'est le cas de Jugurtha dans Bellum Jugurthinum de Salluste, qui, un
fois entré en relation avec l’Empire Romain, s’abandonne à la corruption.
Mais certaines fois, au contraire, les
rencontres avec les autres et le contact direct avec le monde peuvent nous
faire grandir spirituellement et nous améliorer, en nous rendant plus forts. En
effet, les injustices subies, les méchancetés dites pour nous blesser, la
cruauté et l’indifférence du monde à nos souffrances, l’envie des autres pour
ce que nous avons, sont tous des éléments qui nous permettent de découvrir à
l’intérieur de nous-mêmes une force que nous ne pensions pas avoir. Et alors
nous apprenons à nous défendre, à nous révolter contre les injustices, à nous
lever, après une chute, encore plus forts et plus prêts à nous battre dans la
grande jungle de la société.
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