mardi 21 juillet 2015

Alexis Jenni "La nuit de Walenhammes", Ed. Gallimard 2015





ALEXIS JENNI


"L'économie telle que nous la connaissons a besoin de ceux, 
sans nom et sans nombre,  qui travaillent pour rien.
Il faut veiller à garder les pauvre pauvres, tant il est besoin
 de réduire les coûts. Il faudrait accéder à de nouveaux 
gisements de pauvres, créer des pauvres à partir
des semi-riches vacillants, en les désoccupant, en les 
désassurant, en les dépossédant. L'idéal serait de ne pas 
payer le travail: on aurait alors la vraie richesse, la création
parfaite de quelque chose à partir de rien. Il faudrait
 supprimer les lois. Laisser faire la nature, qu'il se crée
 une moltitude de petits animaux féconds, pour une 
poignée de grandes  fauves qui s'en nourrissent" . ( p.151)

ÉPHÉMÉRIDE DE LÂRBI








"Vous ne connaissez pas Walenhammes. C'est une ville du nord de la France. La frontière avec la Belgique passe au milieu d'une route. On peut, les pieds dans un pays, pisser dans l'autre. Les mines sont fermées, le haut-fourneau est abandonné. Walenhammes est une ancienne ville industrielle. Elle est un bon exemple de la France qui se délite, qui lâche, qui survit. Charles Avril, journaliste pigiste sur un site d'information, préfère intituler les articles dans lesquels il écrit ce qu'il voit et entend à Walenhammes : "La France qui s'effiloche". Pour sûr, il a du flair. Le récit de son séjour chez les Ch'tis se situe entre un méchant congrès des farces et attrapes et l'Apocalypse."










EDVARD MUNCH

Travailleurs rentrant chez eux / 1913-1914 /
 huile sur toile / Munch museet / Oslo






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