"L'art ne fait que des vers, le cœur seul est poète"
Dans "cet art poétique" », André Chénier exposait sa nouvelle conception de la poésie. Il n'était pas question pour lui de reniement : il continuait à admirer les Anciens et continuera à les imiter. Mais, pour lui, un poète du XVIIle siècle doit être un homme de son temps s'il veut suivre jusqu'au bout leur exemple. Leurs œuvres vivent encore parce qu'elles sont nourries des croyances, des idées, de la science de l'époque : les œuvres modernes à leur tour ne survivront qu'à cette condition.
Il apporte un souffle
nouveau de sensibilité dont nous verrons qu'elle se situe dans la lignée des
Romantiques, au siècle suivant. Il instaure en effet une sorte de renouveau
poétique en réhabilitant notamment l'inspiration avant les Romantiques, dans un
XVIIIème siècle qui considérait la poésie comme un jeu et une simple technique.
Il renouvelle tout particulièrement la doctrine de l'imitation : alors que le
classicisme imitait les anciens dans un style que certains qualifient
d'ornement artificiel, Chénier organise de façon personnelle cette admiration
pour la Grêce Antique :
Tantôt chez un auteur
j'adopte une pensée,
Mais qui revêt chez moi,
souvent, entrelacée,
Mes images, mes tours,
jeune et frais ornement.
Changeons en notre miel les plus antiques fleurs ;
Pour peindre notre idée, empruntons leurs couleurs;
Allumons nos flambeaux à leurs feux poétiques;
Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques
De cette manière, la conception de poésie que Chénier encourageait se caractérisait par deux composantes qui l’identifieraient en différenciant de perspective la poétique traditionnel:
d’un côté l’aspect moderne et de l’autre l’aspect antique,
deux éléments qui ne pouvaient pas se fondre mais plutôt se complémenter l’un et l’autre.
L' opéra de Umberto Giordano (1896)
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