lundi 24 novembre 2014

BENABAR "Quatre murs et un toit"








La maison de Palma (Castagnola, cz)





Voilà la maison de Palma...

je ne sais pas pourquoi, mais elle a toujours eu

pour moi la porte bleu ciel et les persiennes vert prairie.






Quatre murs et un toit

Un terrain vague, de vagues clôtures, un ________ divague sur la maison future. On s'_____________ pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme _____________. Les travaux sont finis, du moins le gros ____________, ça sent le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.

Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.

Des ampoules à nu pendent des _______, du plafond, le bébé est né, il __________ dans le salon. On ajoute à l'___________ une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne. Dans le jardin les arbres aussi _____________, on pourra y faire un jour une cabane.

On pourra y faire un jour une cabane.

Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on ___________ sans se douter le ______________ doucement. Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage, est à l'__________. Monsieur rêverait de ___________ une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain.

Ça sera une deuxième salle de bain.

Les enfants vont et viennent __________ de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale. On a fait un _____________ dans la petite pièce d'en haut, et des chambres d'amis, les enfants sont _________. Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, et vêtement par vêtement.

Petit à petit, et vêtement par vêtement.

Ils habitent à Paris des __________ sans espace, alors qu'ici il y' a trop de place. On va poser tu sais des ___________ électriques, c'est un peu laid c'est vrai, mais c'est plus pratique. La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ____________ la machine à laver.

Dans son ventre ________________ la machine à laver.

Les petits enfants espérés apparaissent, dans le ________, on remet des glaces. La cabane du jardin trouve une deuxième _________, c'est le consulat que rouvrent les ________. Le __________ sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs, qui colonisent pour la dernière fois la modeste terre promise, quatre murs et un toit. Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent ______________. Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai mais de gentils ______________. De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de ___________, et de copieux quatre-heures, “finis tes devoirs", “il est trop lourd mon cartable", “laisse tranquille ton frère", “les enfants : à table !"
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?












Quatre murs et un toit
  

Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future. On s'endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte. Les travaux sont finis, du moins le gros œuvre, ça sent le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.

Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.

Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon. On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne. Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane.

On pourra y faire un jour une cabane.

Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement. Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage, est à l'abandon. Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain.

Ça sera une deuxième salle de bain.

Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale. On a fait un bureau dans la p'tite pièce d'en haut, et des chambres d'amis, les enfants sont partis. Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, et vêtement par vêtement.

Petit à petit, et vêtement par vêtement.

Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu'ici il y' a trop de place. On va poser tu sais des stores électriques, c'est un peu laid c'est vrai, mais c'est plus pratique. La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver.

Dans son ventre ronronne la machine à laver.

Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces. La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c'est le consulat que rouvrent les gosses. Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs, qui colonisent pour la dernière fois la modeste terre promise, quatre murs et un toit. Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier. Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai mais de gentils fantômes. De monstres et de dragons que les gamins savent voir, de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures, “finis tes devoirs", “il est trop lourd mon cartable", “laisse tranquille ton frère", “les enfants : à table !"
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?






jeudi 20 novembre 2014

L'écrivain d' Alexandre Poulin




Une histoire de confiance 

Et de crayons


  que j'offrirais volontiers à mes élèves


  et que je dédie à ma très chère prof










Une beau poème  de ce chanteur québécois ...

avec quelques difficultés  de vocabulaire







L'écrivain

J'ai grandi pas loin d'ici
Dans le 3ème arrondissement
Où les rêves se font endormis
Une fois debout on a plus le temps

Mon père gagnait sa vie
A l'usine de Camaro
Pareil comme son père avant lui
Même que y posait le même morceau

Ma mère faisait des ménages
Moi je rêvais d'être écrivain
Et pis de pelleter des nuages
Pour que le soleil brille enfin

Mais j'étais si mauvais à l'école
Que je pensais pas que j'y arriverais
J'étais pas de ceux qu'on traitait de bol
Même quand je donnais tout ce que j'avais

Mais y avait monsieur Desilet
Un prof fin et disponible
Qui m'avait pris sous son aile
Et croyait en mon talent subtile

Dommage ça n'allait rien changer
Je coulerais le test du ministère
Lundi j'enverrais mon CV
A l'usine de mon père

Mais la veille de l'examen final
Le bon monsieur Desilet
M'a tendu un crayon banal
Roulé dans un velours épais

Et puis tout en fixant ma main
Il  a dit "ce crayon-là, il est magique
Prend le demain pour l'examen
Il sait les réponses et les répliques"

Je suis pas du genre a croire tout ce qu'on me dit
Mais mon prof inspirait confiance
Et je voulais croire un peu aussi
Que j'avais  peut-être encore une chance

D'ailleurs à la seconde où je l'ai pris
J'ai senti comme un changement
J'vous jure que je vous conte pas de mentries (mensonges)
Non, le crayon était vivant

Et contre toutes mes espérances
Il écrivait pratiquement tout seul
Sans blague c'avait presque pas de sens
De le voir danser sur les feuilles

J'ai donc passer mon examen
Comme un petit test de routine
Avec quelque chose comme 80
Presque aussi haut que mon estime

Oh j'aurais du rendre le crayon
J'étais quand même pas un voleur
Mais pour une fois que je me trouvais bon
Pis que l'avenir était en couleur

J'ai mis le stylo dans ma poche
Pis je suis parti en courant
La conscience aussi lourde qu'une roche
Qu'on brise pour en faire du ciment

Et au fil des années
Je suis devenu l'auteur que j'espérais
J'ai même vendu dans le monde entier
Tous mes bouquins et mes essais

Et avec le sentiment étrange
Qu'au fond j'avais rien accompli
Le crayon vainquait les pages blanches
Moi je n'étais que son outil

Je me suis mis a boire plus qu'il ne faut
Pour oublier que je n'étais rien
Que je roulais dans une Camaro
Sur laquelle mon père s'usait les mains

En plus j'avais toujours peur
Qu'on me vole mon précieux crayon
Ou que me dénonce mon professeur
Là s'en serait vraiment fini pour de bon

Il m'a retrouvé hier soir
A une séance de dédicace
Tout autour de ses yeux noirs
Le temps avait laissé sa trace

Je lui devais mon succès
Et des excuses comme de raison
J'ai dit "monsieur Desilet
Vous venez chercher votre crayon"

Il m'a sourit tristement
En disant "t'as toujours pas compris
Il est dans ta tête ton grand talent
Le stylo venait de chez uniprix"

"Laisse-moi te regarder maintenant
Je suis si fier de toi
Y a pas un seul de tes romans
Que j'ai pas lu au moins 3 fois"

Moi je me suis levé d'un coup
J'en croyais juste pas mes oreilles
J'ai pris mon vieux prof par le cou
La vérité me donnait des ailes

Tellement qu'en arrivant chez moi
J'ai jeté le stylo par la fenêtre
La lumière brillait sur les toits
Et les mots dansaient dans ma tête

J'ai pas fermé l'oeil de la nuit
Non, j'ai écrit sans m'arrêter
Le nombre de feuilles que j'ai noircies
Je pourrais même pas les compter

Ça raconte l'histoire d'un petit gars
Qu'y avait tellement pas confiance en lui
Qui trouve plus facile de croire
Qu'un crayon peux faire de la magie

Car dans le 3ème arrondissement
Les rêves volent pas très haut
On les laisse traîner sur un banc
Devant l'usine de Camaro

Et comme on entend la machinerie
Crier jusque dans la cour d'école
On comprend vite dès qu'on est petit
Qu'y a juste les oiseaux qui s'envolent






mardi 18 novembre 2014

Grand Corps Malade (Fabien Marsaud) : "Les voyages en train", "Rencontres" avec "Patients", son premier livre




  




Grand Corps Malade, de son nom de scène, Fabien Marsaud, de son

vrai nom,  est un auteur et slameur français. Il est surtout connu pour

avoir popularisé  le style musical du slam. Fabien viens de sortir son

premier livre, où il nous fait  partager ses sentiments et son vécu

durant son année de convalescence, dans  un centre de rééducation

pour handicapés lourds.





J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.

Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins,
Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins,
Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai,
Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet,

Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires,
Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre,
Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage,
Pour la plupart le train va dérailler dès le premier orage.

Le grand amour change forcément ton comportement,
Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment,
Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place,
Tu choisis quoi une love story de première ou de seconde classe.

Dans les premiers kilomètres tu n'as d'yeux que pour son visage,
Tu calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages,
Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure,
T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le contrôleur.

Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile,
Toi tu te dis que tu n'y est pour rien et que c'est sa faute à elle,
Le ronronnement du train te saoule et chaque virage t'écoeure,
Faut que tu te lèves que tu marches tu vas te dégourdir le coeur.

Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire,
En plus t'es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare,
Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex,
Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex.

C'est vrai que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train,
Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un,
Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare,
Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.

Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train,
A connaître ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain,
Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure,
Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur.

Il est facile de prendre un train encore faut il prendre le bon,
Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon wagon,
Car les trains sont capricieux et certains sont inaccessibles,
Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible.

Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves,
Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves,
Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention,
Mais forcément ils descendront dessus à la prochaine station,


Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives,
Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive,
Et y'a les aventuriers qu'enchaînent voyages sur voyages,
Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.

Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois,
On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi,
Depuis je traîne sur les quais je regarde les trains au départ,
Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sent à part.

Il parait que les voyages en train finissent mal en général,
Si pour toi c'est le cas accroche toi et garde le moral,
Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus,
Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus.







lundi 17 novembre 2014

Michel Tournier "Vendredi ou la vie sauvage"


   






    Voici une bonne lecture pour les classes

de V D et I D ESABAC

avec l'aide de Madame Elisa Capasso en anglais.

 



"A la fin de l'après-midi du 29 septembre 1759, le ciel noircit tout à coup dans la région de l'archi­pel Juan Fernandez, à six cents kilomètres environ au large des côtes du Chili. L'équipage de La Virginie se rassembla sur le pont pour voir les petites flammes qui s'allumaient à l'extrémité des mâts et des vergues du navire. C'était des feux Saint-Elme, un phénomène dû à l'électricité atmos­phérique et qui annonce un violent orage. Heureu­sement, La Virginie sur laquelle voyageait Robinson n'avait rien à craindre, même de la plus forte tempête. C'était une galiote hollandaise, un bateau plutôt rond, avec une mâture assez basse, donc lourd et peu rapide, mais d'une stabilité extraor­dinaire par mauvais temps. Aussi le soir, lorsque le capitaine van Deyssel vit un coup de vent faire éclater l'une des voiles comme un ballon, il ordonna à ses hommes de replier les autres voiles et de s'enfermer avec lui à l'intérieur, en attendant que ça se passe. Le seul danger qui était à craindre,  c'était des récifs ou des bancs de sable, mais la carte n'indiquait rien de ce genre, et il semblait que La Virginie pouvait fuir sous la tempête pen­dant des centaines de kilomètres sans rien ren­contrer.
 Aussi le capitaine et Robinson jouaient-ils aux cartes tranquillement pendant qu'au-dehors l'ou­ragan se déchaînait. On était au milieu du XVIIIe siècle, alors que beaucoup d'Européens — principalement des Anglais — allaient s'installer en Amérique pour faire fortune. Robinson avait laissé à York sa femme et ses deux enfants, pour explorer l'Amérique du Sud et voir s'il ne pourrait pas organiser des échanges commerciaux fructueux entre sa patrie et le Chili. Quelques semaines plus tôt, La Virginie avait contourné le continent amé­ricain en passant bravement le terrible cap Horn. Maintenant, elle remontait vers Valparaiso où Robinson voulait débarquer.




— Ne croyez-vous pas que cette tempête va beaucoup retarder notre arrivée au Chili? demanda-t-il au capitaine en battant les cartes.
Le capitaine le regarda avec un petit sourire ironique en caressant son verre degenièvre, son alcool préféré. Il avait beaucoup plus d'expérience que Robinson et se moquait souvent de son impa­tience de jeune homme.
— Quand on entreprend un voyage comme celui que vous faites, lui dit-il après avoir tiré une bouffée de sa pipe, on part quand on le veut, mais on arrive quand Dieu le veut.
Puis il déboucha un tonnelet de bois où il gar­dait son tabac, et il y glissa sa longue pipe de porcelaine.
— Ainsi, expliqua-t-il, elle est à l'abri des chocs et elle s'imprègne de l'odeur mielleuse du tabac.
II referma son tonnelet à tabac et se laissa aller paresseusement en arrière.
— Voyez-vous, dit-il, l'avantage des tempêtes, c'est qu'elles vous libèrent de tout souci. Contre les éléments déchaînés, il n'y a rien à faire. Alors on ne fait rien. On s'en remet au destin.
A ce moment-là, le fanal suspendu à une chaîne qui éclairait la cabine accomplit un violent arc de cercle et éclata contre le plafond. Avant que l'obs­curité totale se fasse, Robinson eut encore le temps de voir le capitaine plonger la tête la première par-dessus la table. Robinson se leva et se dirigea vers la porte. Un courant d'air lui apprit qu'il n'y avait plus de porte. Ce qu'il y avait de plus terrifiant après le tangage et le roulis qui duraient depuis plusieurs jours, c'était que le navire ne bougeait plus du tout. Il devait être bloqué sur un banc de sable ou sur des récifs. Dans la vague lueur de la pleine lune balayée par des nuages,  Robinson distingua sur le pont un groupe d'hommes qui s'efforçaient de mettre à l'eau un canot de sauve­tage. Il se dirigeait vers eux pour les aider, quand un  choc formidable ébranla le navire.  Aussitôt après, une vague gigantesque croula sur le pont et balaya tout ce qui s'y trouvait, les hommes comme le matériel."  (Chap. I p 9-11)
  








 

samedi 15 novembre 2014

L'art et le désir amoureux au XIXe siècle : cours de M. Philippe Laudou, le samedi 22 novembre 2014





 M. Philippe Laudou, 

Prof de Littérature Française,

 au lycée SAINT-SAENS de ROUEN,  

 le samedi  22 novembre 2014  

proposera

aux élèves de I D ESABAC 

L'art et le désir amoureux au XIXe siècle 


Programme de la journée  d'étude


9h : l'année 1857,  
les procès de Madame Bovary
 et Les Fleurs du mal sous le Second empire. 

L'Invitation au voyage"

10h : présentation de FLAUBERT : 

extraits de la correspondance.

11h : présentation du film de Renoir (45'),

 Une Partie de campagne.






de Jean Renoir 


"Une partie de campagne"

 de Guy de Maupassant















MUSEE D'ORSAY : Oeuvres commentées



Voici une proposition pour notre visite

 au Musée d'Orsay.

Chaque élève  pourra choisir une oeuvre à commenter



PEINTURES - SCULPTURES - 

ARTS DECORATIFS - PHOTOGRAPHIES 

ARTS GRAPHIQUES - ARCHITECTURE












Le cheval blanc



Ce célèbre tableau a été peint par Gauguin pendant son deuxième séjour à Tahiti. L'artiste aimait se promener dans la campagne et explorer les montagnes et les forêts de l'arrière-pays. Ces lieux situés à l'écart des villages étaient alors peuplés de toutes sortes d'animaux sauvages et d'une riche flore qui l'enchantaient.

Ici, l'oeuvre ne restitue cependant pas une scène réelle, mais une vision imaginaire et synthétique d'un paysage tahitien. Les branches aux torsions compliquées d'un arbre indigène appelé bourao, sorte d'hibiscus, ainsi que des lys et des fleurs imaginaires au premier plan composent un cadre décoratif entourant le motif principal. Le ciel et l'horizon sont absents de ce lieu clos.

Un cheval blanc, dont la robe se teinte du vert de la végétation, a donné son titre au tableau. Il boit, campé au milieu d'un ruisseau qui traverse la composition de haut en bas. Cet animal solitaire a probablement un sens symbolique lié aux croyances des Tahitiens sur le passage des âmes dans l'autre monde. La couleur blanche en Polynésie est liée à la mort et au culte des Dieux.

Derrière l'animal sacré, deux cavaliers nus s'éloignent en chevauchant à cru leurs montures. L'échelonnement de ces trois motifs animés dans le paysage accentue la vision verticale et sans profondeur de la scène. Pour accentuer son caractère décoratif, Gauguin a utilisé une palette somptueuse. Les verts, du vert prairie à l'émeraude, et les bleus profonds contrastent avec des orangés, des roses et les teintes cuivrées de la peau des cavaliers.

Une impression de sérénité paradisiaque émane de cette composition devenue une véritable icône. Le commanditaire de la toile, un pharmacien de Tahiti, n'a pas apprécié l'audace chromatique du peintre. Il a refusé la toile sous prétexte que le cheval est trop vert.