lundi 3 novembre 2014

CINEFORUM :Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet







le jeudi 6  novembre 2014

14h 10 - 16h 30
Introduction  de 
Madame  Alessandra Mita
prof de Philosophie et Histoire 
au lycée "E.Cairoli"






Un long dimanche de fiançailles est un long-métrage réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti au cinéma le 27 octobre 2004 (France, Suisse et Belgique) daprès le livre éponyme de Sébastien Japrisot, pseudonyme de Jean-Baptiste Rossi (1931-2003), paru en 1991 aux éditions Denoël et ayant reçu le Prix Interallié la même année. Il sagit dun roman policier historique.

Dans les tranchées de la Somme, pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats français sont accusés de s’être auto-mutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits jusqu’à un avant-poste nommé « Bingo crépuscule » et abandonnés à leur sort dans le no man's land qui sépare les deux camps. Parmi eux figure Manech, le fiancé de lhéroïne du film, une jeune romantique prénommée Mathilde qui ne croit pas à la mort de son amoureux. Sil était mort, elle le saurait. Forte de cette intuition, elle mène son enquête et recueille peu à peu les indices qui vont lamener à découvrir ce qui sest passé ce jour-là à « Bingo crépuscule ». Utilisant des superstitions, elle est amenée à souffler sur la poussière qui voile cette affaire sombre et mystérieuse. Mathilde rencontre un détective privé, M. Pire, qui l'aidera dans ses recherches.

Les personnages
Kléber Bouquet (Bastoche/L'Eskimo): il est vif et robuste, il habite à Paris, c'est un menuisier, matricule 2124, 37 ans.
Francis Gaignard (Six-Sous): il habite à Bagneux, c'est un soudeur, il est persuadé qu'un jour les hommes seront libres et égaux, matricule 4077, 31 ans.
Benoît Notre-Dame (Cet Homme): il vient de la Dordogne, c'est un enfant trouvé. Il est paysan, gaucher, brave et redoutable. Il a une femme et un enfant nommé Baptistin (que l'on surnomme Titou), matricule 1818, 30 ans.
Ange Bassignano (Droit Commun): né à Marseille, il a 26 ans, fils d'émigrés italiens, il est svelte, beau et tout le contraire d'un ange (tricheur, menteur...), il a été en prison pour une peine de 5ans, matricule 7328. Fiancé à Tina Lombardi.
Jean Etchevery (Manech / Le Bleuet): il a 19 ans, il est intrépide et généreux. Depuis qu'il a vu un de ses camarades mourir devant ses yeux, il a peur de tout : des bombes, de son fusil... C'est le fiancé de Mathilde, matricule 9692.
Germain Pire: le détective privé, admirateur des œuvres de Mathilde. Le slogan de son entreprise est Pire que la fouine.
Daniel Esperanza: c'est ce sergent qui annonce à Mathilde comment Manech est mort, il est atteint de la grippe espagnole et meurt pendant le livre.
Favourier (Parle-Mal): Capitaine, chef à la tranchée Bingo Crépuscule.
Anselme Boileroux: il est le curé de Cabignac, il écrit à Mathilde sur Mariette Notre-Dame, la femme de Cet Homme.
Pierre-Marie Rouvière: avocat de la famille Donnay.
Véronique Passavant: elle aimait Kléber Bouquet. Lui et elle avaient développé un code secret qu'ils utilisaient dans leurs lettres.
Élodie Gordes: c'est la femme de Benjamin Gordes, elle élève ses cinq enfants seule. Elle a vécu une aventure avec Kléber.
Valentina Lombardi (Tina Lombardi): très rancunière, l'amour de sa vie était Ange Bassignano. Ayant appris sa mort, elle commença à se venger. Elle fut surnommée la tueuse d'officiers car elle assassinait tous les officiers qui avaient conduit Ange à la mort.
Benjamin Gordes dit Biscotte est mort le 8 janvier 1917, ami de Kléber Bouquet.
Juliette Desrochelles: mère de Jean Desrochelles, mort à la guerre, elle a pris Manech comme son fils quand il est devenu amnésique.
Célestin Poux dit la terreur des armées: C'est le soldat qui a donné du chocolat-chaud et du miel à Manech.
Sylvain: C'est le mari de Bénédicte. Le couple, qui est en service de la famille Donnay, s'occupe de Mathilde, qui est handicapée. Ils habitent à trois dans la villa de vacances de la famille Donnay à Cap-Breton. Ils la soutiennent durant toute l'histoire et l'aident à chercher son fiancé, nommé Manech.
Bénédicte: c'est la femme de Sylvain.
Urbain Chardolot: caporal à Bingo Crépuscule, Mathilde garde espoir sur la survie de Manech grâce à lui: "Un, peut-être, si ce n'est deux.
Mathilde: héroïne du livre c'est une jeune fille attachante et qui veut tout faire pour retrouver mort ou vif l'homme de sa vie. Pendant plusieurs années elle cherchera ce qu'il s'est passé ces fameux dimanche et lundi

Anecdotes
Dans lune des scènes du film, on voit lun des soldats condamnés à mort, Ange Bassignano tenter de se rendre aux Allemands en criant : « Je ne suis pas Français, je suis Corse, moi ». Une polémique sen est suivie en Corse, dautant plus que le personnage était veule, lâche et sournois. À lorigine, le soldat devait être marseillais, mais le réalisateur a choisi den faire un Corse parce quil, explique-t-il, voulait à tout prix filmer la beauté de l’île (et non créer une polémique). À la suite de cette affaire, le film a été retiré des salles de cinéma en Corse dont celles de Propriano. Beaucoup de Corses se sont portés volontaires pour servir dans larmée française durant la Première Guerre mondiale ; cette phrase porterait ainsi préjudice à leur mémoire.

Il y a deux points-clés du film:
-    la question des automutilations et
-    le rôle des femmes dans la guerre.

La guerre des tranchées est montrée dans toute sa cruauté: les combats provoquent une véritable hécatombe. Le film montre de manière très réaliste lunivers des tranchées et le traumatisme qua provoqué cette guerre en Europe. On peut imaginer et mémoriser les principaux mots clés du chapitre sur la Première guerre: tranchées, poilus et leur équipement, boucherie humaine.










dimanche 2 novembre 2014

Francetveducation: L'étranger : Les sources d'inspiration de Camus



L'Étranger lu par Albert Camus









 

Les sources d'inspiration de Camus pour L'Étranger

  Un extrait expliqué en video 


Marie est entrée. Elle avait mis un chapeau et elle était encore belle.
Mais je l'aimais mieux avec ses cheveux libres. De l'endroit où j'étais,
je devinais le poids léger de ses seins et je reconnaissais sa lèvre inférieure
toujours un peu gonflée. Elle semblait très nerveuse. Tout de suite, on lui a
demandé depuis quand elle me connaissait. Elle a indiqué l'époque où elle
travaillait chez nous. Le président a voulu savoir quels étaient ses rapports
avec moi. Elle a dit qu'elle était mon amie. À une autre question, elle a répondu
qu'il était vrai qu'elle devait m'épouser. Le procureur qui feuilletait un dossier
lui a demandé brusquement de quand datait notre liaison. Elle a indiqué la date.
Le procureur a remarqué d'un air indifférent qu'il lui semblait que c'était le
lendemain de la mort de maman. Puis il a dit avec quelque ironie qu'il ne voudrait
 pas insister sur une situation délicate, qu'il comprenait bien les scrupules
de Marie, mais (et ici son accent s'est fait plus dur) que son devoir lui commandait
de s'élever au-dessus des convenances. Il a donc demandé à Marie de résumer
cette journée où je l'avais connue. Marie ne voulait pas parler, mais devant
l'insistance du procureur, elle a dit notre bain, notre sortie au cinéma et notre
rentrée chez moi. L'avocat général a dit qu'à la suite des déclarations de Marie
à l'instruction, il avait consulté les programmes de cette date. Il a ajouté que
Marie elle-même dirait quel film on passait alors. D'une voix presque blanche,
en effet, elle a indiqué que c'était un film de Fernandel. Le silence était complet
dans la salle quand elle a eu fini. Le procureur s'est alors levé, très grave et
d'une voix que j'ai trouvée vraiment émue, le doigt tendu vers moi, il a articulé
 lentement : «Messieurs les jurés, le lendemain de la mort de sa mère, cet homme
prenait des bains, commençait une liaison irrégulière, et allait rire devant un film
comique. Je n'ai rien de plus à vous dire. » Il s'est assis, toujours dans le silence.
Mais, tout d'un coup, Marie a éclaté en sanglots, a dit que ce n'était pas cela,
qu'il y avait autre chose, qu'on la forçait à dire le contraire de ce qu'elle pensait,
qu'elle me connaissait bien et que je n'avais rien fait de mal. Mais l'huissier,
 sur un signe du président, l'a emmenée et l'audience s'est poursuivie.




















Marcello Mastroianni à propos du tournage 

de  L'étranger d'Albert Camus