jeudi 21 août 2014

Guy de Maupassant : Deux Amis









Voici le conte "Deux amis" : 
pour mes élèves de V D, à lire en français et en italien 
(prof. Cinzia di Tondo)


Le conte




Livre audio gratuit




Le film




Maupassant



"PREMIERES AMOURS" La promesse de l'aube de Romain Gary










  
"Mais le vert paradis des amours enfantines..."















J'avais déjà près de neuf ans lorsque je tombai amoureux

pour la  première fois.


  
Je fus tout entier aspiré par une passion violente,totale, qui m'empoisonna complètement l'existence et faillit même  me coûter la vie.
Elle avait huit ans et elle s'appelait Valentine. Je pourrais la décrire longuement et à perte de souffle, et si j'avais une voix, je ne cesserais de chanter sa beauté et sa douceur. C'était une brune aux yeux clairs, admirablement faite, vêtue d'une robe blanche et elle tenait une balle à la main. Je l'ai vue apparaître devant moi dans le dépôt de bois, à l'endroit où commençaient les orties, qui couvraient le sol jusqu'au mur du verger voisin. Je ne puis décrire l'émoi qui s'empara de moi: tout ce que je sais, c'est que mes jambes devinrent molles et que mon cœur se mit à sauter avec une telle violence que ma vue se troubla. Absolument résolu à la séduire immédiatement et pour toujours, de façon qu'il n'y eût plus jamais de place pour un autre homme dans sa vie, je fis comme ma mère me l'avait dit et, m'appuyant négligemment contre les bûches, je levai les yeux vers la lumière pour la subjuguer. Mais Valentine n'était pas femme à se laisser impressionner. Je restai là, les yeux levés vers le soleil, jusqu'à ce que mon visage ruisselât de larmes, mais la cruelle, pendant tout ce temps-là, continua à jouer avec sa balle, sans paraître le moins du monde intéressée. Les yeux me sortaient de la tête, tout devenait feu et flamme autour de moi, mais Valentine ne m'accordait même pas un regard. Complètement décontenancé par cette indifférence, alors que tant de belles dames, dans le salon de ma mère, s'étaient dûment extasiées devant mes yeux bleus, à demi aveugle et ayant ainsi, du premier coups, épuisé, pour ainsi dire, mes munitions, j'essuyai mes larmes et, capitulant sans conditions, je lui tendis les trois pommes vertes que je venais de voler dans le verger. Elle les accepta et m'annonça, comme en passant:
– Janek a mangé pour moi toute sa collection de timbres-poste.
C'est ainsi que mon martyre commença. Au cours des jours qui suivirent, je mangeai pour Valentine plusieurs poignées de vers de terre, un grand nombre de papillons, un kilo de cerises avec les noyaux, une souris, et, pour finir, je peux dire qu'à neuf ans, c'est-à-dire bien plus jeune que Casanova, je pris place parmi les plus grands amants de tous les temps, en accomplissant une prouesse amoureuse que personne, à ma connaissance, n'est jamais venu égaler. Je mangeai pour ma bien-aimée un soulier en caoutchouc.
Ici, je dois ouvrir une parenthèse. Je sais bien que, lorsqu'il s'agit de leurs exploits amoureux, les hommes ne sont que trop portés à la vantardise. A les entendre, leurs prouesses viriles ne connaissent pas de limite, et ils ne vous font grâce d'aucun détail.
Je ne demande donc à personne de me croire lorsque j'affirme que, pour ma bien-aimée, je consommai encore un éventail japonais, dix mètres de fil de coton, un kilo de noyaux de cerises- Valentine me mâchait, pour ainsi dire, la besogne, en mangeant la chair et en me tendant les noyaux – et trois poissons rouges, que nous étions allés pêcher dans l'aquarium de son professeur de musique.
Dieu sait ce que les femmes m'ont fait avaler dans ma vie, mais je n'ai jamais connu une nature aussi insatiable. C'était une Messaline doublée d'uneThéodora de Byzance. Après cette expérience, on peut dire que je connaissais tout de l'amour. Mon éducation était faite. Je n'ai fait, depuis, que continuer sur ma lancée.
Mon adorable Messaline n'avait que huit ans, mais son exigence physique dépassait tout ce qu'il me fut donné de connaître au cours de mon existence. Elle courait devant moi, dans la cour, me désignait du doigt tantôt un tas de feuilles, tantôt du sable, ou un vieux bouchon, et je m'exécutais sans murmurer. Encore bougrement heureux d'avoir pu être utile. A un moment, elle s'était mise à cueillir un bouquet de marguerites que je voyais grandir dans sa main avec appréhension – mais je mangeai les marguerites aussi, sous son œil attentif -elle savait déjà que les hommes essayent toujours detricher, dans ces jeux-là – où je cherchais en vain une lueur d'admiration. Sans une marque d'estime ou de gratitude, elle repartit en sautillant, pour revenir, au bout d'un moment, avec quelques escargots qu'elle me tendit dans le creux de la main. Je mangeai humblement les escargots, coquille et tout.
A cette époque, on n'apprenait encore rien aux enfants sur le mystère des sexes et j'étais convaincu que c'était ainsi qu'on faisait l'amour. J'avais probablement raison.
Le plus triste était que je n'arrivais pas à l'impressionner. J'avais à peine fini les escargots qu'elle m'annonçait négligemment:
– Josek a mangé dix araignées pour moi et il s'est arrêté seulement parce que maman nous a appelés pour le thé.
Je frémis. Pendant que j'avais le dos tourné, elle me trompait avec mon meilleur ami. Mais j'avalai cela aussi. Je commençais à avoir l'habitude.
– Je peux t'embrasser?
– Oui. Mais ne me mouille pas la joue, je n'aime pas ça.
Je l'embrassai, en essayant de ne pas mouiller la joue. Nous étions agenouillés derrière les orties et je l'embrassai encore et encore. Elle faisait tourner distraitement le cerceau autour de son doigt. L'histoire de ma vie.
– Ça fait combien de fois?
– Quatre-vingt-sept. Est-ce que je peux aller jusqu'à mille?
– C'est combien, mille?
– Je ne sais pas. Est-ce que je peux t'embrasser sur l'épaule aussi?
– Oui.
Je l'embrassai sur l'épaule aussi. Mais ce n'était pas ça. Je sentais bien qu'il devait y avoir encore autre chose qui m'échappait, quelque chose d'essentiel. Mon cœur battait très fort et je l'embrassai sur le nez et sur les cheveux et dans le cou et quelque chose me manquait de plus en plus, je sentais que ce n'était pas assez, qu'il fallait aller plus loin, beaucoup plus loin et, finalement, éperdu d'amour et au comble de la frénésie érotique, je m'assis dans l'herbe et j'enlevai un de mes souliers en caoutchouc.
– Je vais le manger pour toi, si tu veux.
Si elle le voulait! Ha! Mais bien sûr qu'elle le voulait, voyons! C'était une vraie petite femme.
Elle posa son cerceau par terre et s'assit sur ses talons. Je crus voir dans ses yeux une lueur d'estime. Je n'en demandais pas plus. Je pris mon canif et entamai le caoutchouc. Elle me regardait faire.
– Tu vas le manger cru?
– Oui.
J'avalai un morceau, puis un autre. Sous son regard enfin admiratif, je me sentais devenir vraiment un homme. Et j'avais raison. Je venais de faire mon apprentissage. J'entamai le caoutchouc encore plus profondément, soufflant un peu, entre les bouchées, et  je continuai ainsi un bon moment, jusqu'à ce qu'une sueur froide me montât au front. Je continuai même un peu au-delà, serrant les dents, luttant contre la nausée, ramassant toutes mes forces pour demeurer sur le terrain, comme il me fallut le faire tant de fois, depuis, dans mon métier d'homme.
Je fus très malade, on me transporta à l'hôpital, ma mère sanglotait, Aniela hurlait, les filles de l'atelier geignaient, pendant qu'on me mettait sur unbrancard dans l'ambulance. J'étais très fier de moi.



Romain Gary, le camaléon - de Myriam Anissimov, Ed. FOLIO/DENOEL





   
 "Je plonge toutes mes racines littéraires dans mon "métissage", je suis un bâtard et je tire ma substance nourricière de mon "bâtardisme" dans l'espoir de parvenir ainsi à quelque chose de nouveau, d'original. Ce n'est d'ailleurs pas un effort: cela m'est naturel, c'est ma nature de bâtard, qui est pour moi une véritable bénédiction sur le plan culturel et littéraire. C'est pourquoi, d'ailleurs, certains critiques traditionalistes voient dans mon œuvre quelque chose d"'étranger"... Un corps étranger dans la littérature française. Ce sont les générations futures, pas eux, qui décideront si ce "corps littéraire étranger" est assimilable ou s'il vaut la peine d'être assimilé. Mais cela ne constitue-t-il pas, justement, ce qu'on appelle un apport original?"

Entretien posthume avec Romain Gary 



Je me suis plongé ces jours-ci de repos dans le portrait  que
Myriam Anissimov fait de  Romain Gary / Roman Kacew / Emile Ajar

Un biographie vraiment intéressante, parfois avec de (peut-être trop) nombreuses citations, qui renvoient à ce magnifique  écrivain
à plusieurs vies littéraires et humaines.
Un gros bouqin  érudit (plus de 900 pages) qui relate la vie
de Roman Kacew entre ses romans et ses histoires d'Amour,
presque toujours avec un A majuscule.

 Selon lui "Toutes les valeurs de la civilisation sont des
valeurs féminines... douceurs, tendresse, maternité,
respect de la faiblesse",
  voilà le rôle de la femme, mère, épouse, amante.

Fémininité qui déclenche le rêve de la Méditerranée avec
des réminiscences romantiques, mais aussi yourcenariennes.

"Chère Méditerranée! Que ta sagesse latine, si douce à la vie,
 me fut donc clémente et amicale, et avec quelle indulgence
ton vieux regard amusé s'est posé sur mon front d'adolescent!
je reviens toujours à ton bord, avec les barques qui ramènent
le couchant dans leurs filets. J'ai été heureux sur ces galets"

 Romain Gary  La promesse de l'aube (chapitre 20, p. 164)
Ed. folioplus-classiques 















   



Romain Gary "Education Européenne" (1945)






« Les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs »

Les partisans morts

« doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,»
 (1)






Excellent roman de formation plus que roman moral, Éducation européenne (1945) de Romain Gary est la représentation idéalisée d’un écrivain qui venait de terminer son combat contre tout type de « nationalisme … la haine des autres »(2)


Vont-ils  se révolter  dans leurs tombes tous ces morts alors que après la construction de l’Europe des Pères il nous arrive de subir l’Europe des politiciens minables d’aujourd’hui qui guident nos  pays dans la tempête économique des voleurs de grand chemin : banquiers, arnaqueurs, populistes …




L’histoire  de Janek, maquisard de 14 ans polonais, amoureux de Chopin  et  épris de Zosia, ami de Dobranski, l’écrivain des  partisans « verts», nous amène bien loin des sentiments anti-européens des groupuscules nazis ou fascistes de notre époque, des zonards  imbéciles  de la régionalisation européenne …
Il faudrait leur offrir ces pages
« Que suis-je venu faire ici ? se demande toujours le soldat » allemand « Waniger » dans la neige de Stalingrad qui est en train de lui voler  « lentement son corps … seuls lui demeurent la vague conscience d’être en vie et des pensées floues…Et au printemps des bourgeons surgissent de partout et tout ce pays devient vert. …»(3) 


Il nous faut des contes comme celui-ci … au moins pour  une nouvelle «Éducation européenne », comme l’explique magnifiquement Dobranski
« Éducation européenne…  ce sont les bombes, les massacres, les otages fusillés, les hommes obligés de vivre dans des trous, comme des bêtes … Mais moi, je relève le défi. On peut me dire tant qu’on voudra que la liberté, l’honneur d’être un homme, tout ça, enfin, c’est seulement un conte de nourrice, un conte de fées pour lequel on se fait tuer. La vérité c’est qu’il y a des moments dans l’histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l’homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d’une cachette, d’un refuge. Ce refuge, parfois, c’est seulement une chanson, un poème, un livre. Je voudrais que mon livre soit un de ces refuges, qu’en l’ouvrant, après la guerre, quand tout sera fini, les hommes retrouvent leur bien intact, qu’ils sachent qu’on a pu nous forcer à vivre comme des bêtes, mais qu’on n’a pas pu nous forcer à désespérer »(4)


Ce chant du monde,   partisan des idées de liberté et de fraternité des peuples est-il  révolu ou bien encore vivant ?
Essayons de semer des glands comme L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono dans l’espoir  que nombre de nos lycéens  puissent grandir pour les récoltes des  siècles futurs, en tant que hommes libres et de bonne volonté.


«Il faudrait bien autre chose pour forcer les fourmis à se détourner de la route millénaire. Elles grimpent sur l’obstacle et trottent, indifférentes et pressées, sur les mots amers tracés sur le papier en grandes lettres noires : ÉDUCATION EUROPÉENNE. Elles traînent avec obstination les brindilles ridicules. Il faudrait bien autre chose qu’un livre pour les forcer à s’écarter de leur Voie, la Voie que des millions d’autres fourmis encore avaient tracée. Depuis combien de millénaires peinent-elles ainsi, et combien de millénaires lui faudra-t-il peiner encore, à cette race ridicule, tragique et inlassable ? Combien de nouvelles cathédrales vont-elles bâtir pour adorer le Dieu qui leur donna des reins aussi frêles et une charge aussi lourde ? À quoi sert-il de lutter et de prier, d’espérer et de croire ? Le monde où souffrent et meurent les hommes est le même que celui où souffrent et meurent les fourmis : un monde cruel et incompréhensible un monde cruel et incompréhensible où la seule chose qui compte est de porter toujours plus loin, à la sueur de son front et au prix de ses larmes de sang, toujours plus loin ! sans jamais s’arrêter pour souffler ou pour demander pourquoi ?... « Les hommes et les papillons… » (5)


« Rien d’important ne meurt …  seuls …  les hommes … et les papillons » (6)


1) Charles Baudelaire «La servante au grand cœur» Les Fleurs du mal (1857)
2)Éducation européenne, Éditions Gallimard (1956), Folio p. 246
3) Éducation européenne, Folio p. 204
4) Éducation européenne, Folio p. 76
5) Éducation européenne, Folio p. 282
6) Éducation européenne, Folio p. 281









"Heureux qui comme Ulysse" de Du Bellay à Brassens ... à Ridan





  
Heureux qui comme Ulysse  a fait un beau voyage


"O frati," dissi, "che per cento milia
perigli siete giunti a l'occidente ...
Considerate la vostra semenza:
fatti non foste a viver come bruti,
ma per seguir virtute e canoscenza". 

Dante Inferno, XXVI, vv 112 ...120





  



Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village,
Fumer la cheminée et en quelle saison

Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison,
Mais quand reverrai-je ?

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,

Plus mon Loir Gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison,
Mais quand reverrai-je ?

J'ai traversé les mers à la force de mes bras,
Seul contre les dieux, perdu dans les marais
Retranché dans une cale, et mes vieux tympans percés,
Pour ne plus jamais entendre les sirènes et leurs voix.

Nos vies sont une guerre où il ne tient qu'à nous
De nous soucier de nos sorts, de trouver le bon choix,
De nous méfier de nos pas, et de toute cette eau qui dort,
Qui pollue nos chemins, soit disant pavés d'or.

Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison, mais quand reverrai-je ?

Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?
Mais quand reverrai-je ?





Les Regrets  (1958)

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.




lettres.ac-versailles








Heureux qui comme Ulysse
a fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes années.

Par un petit matin d'été
Quand on s'en va le c?ur ravi
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand il fait bon vivre sa vie
Au grand soleil d'Occitanie
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.

(Traversée de la Cran)

Par un brûlent matin d'été
Quand c'est loin le bout du chemin
Qu'elle est dure la liberté
La liberté,
Quand on aspire à un destin
Henni par l'ordre des gens bien
Qu'elle est dure la liberté
La liberté.

Battus de soleil et de vent


Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi.

(Final)

Heureux qui comme Ulysse
a fait un bon voyage
Heureux qui comme Ulysse
a vu cent paysages
Et puis a retrouvé
Après maintes traversées
Le pays des vertes armées.

Par un joli matin d'été
Quand le soleil vous chante au coeur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté,
Quand s'en est fini des malheurs
Quand un ami sèche vos pleurs
Qu'elle est belle la liberté
La liberté.

Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval la Camargue et moi,
Mon cheval la Camargue et moi