mercredi 7 septembre 2016

Stage à MONPELLIER : Visite du centre ville




Les élèves de V D regardent là-haut,  

La guide le montre bien du doigt ...

Et oui ... C'est là qu'il faut arriver !


LE MIKVÉ


































Chez ... Pétrarque















samedi 3 septembre 2016

Charles Baudelaire "Le Confiteor de l'artiste" - Le Spleen de Paris






Le Confiteor de l'Artiste


Que les fins de journées d’automne sont pénétrantes ! Ah ! pénétrantes jusqu’à la douleur ! car il est de certaines sensations délicieuses dont le vague n’exclut pas l’intensité ; et il n’est pas de pointe plus acérée que celle de l’Infini.

    Grand délice que celui de noyer son regard dans l’immensité du ciel et de la mer ! Solitude, silence, incomparable chasteté de l’azur ! une petite voile frissonnante à l’horizon, et qui par sa petitesse et son isolement imite mon irrémédiable existence, mélodie monotone de la houle, toutes ces choses pensent par moi, ou je pense par elles (car dans la grandeur de la rêverie, le moi se perd vite !) ; elles pensent, dis-je, mais musicalement et pittoresquement, sans arguties, sans syllogismes, sans déductions.

    Toutefois, ces pensées, qu’elles sortent de moi ou s’élancent des choses, deviennent bientôt trop intenses. L’énergie dans la volupté crée un malaise et une souffrance positive. Mes nerfs trop tendus ne donnent plus que des vibrations criardes et douloureuses.


    Et maintenant la profondeur du ciel me consterne ; sa limpidité m’exaspère. L’insensibilité de la mer, l’immuabilité du spectacle me révoltent… Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau ? Nature, enchanteresse sans pitié, rivale toujours victorieuse, laisse-moi ! Cesse de tenter mes désirs et mon orgueil ! L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu. 


    

mercredi 24 août 2016

MONTPELLIER: STAGE DU 6 AU 13 SEPTEMBRE : IV ET V D ESABAC




Départ de Varese Masso Sacro 

Le 6 septembre à  8 h. 30 

Pause vers 13 h. 00  à Cannes 

Arrivée à Montpellier ver 18 h. 00







MARDI
MERCREDI
JEUDI
VENDREDI
SAMEDI
DIMANCHE
LUNDI
MARDI
06/09/16
07/09/16
08/09/16
09/09/16
10/09/16
11/09/16
12/09/16
13/09/16
Matin

9h00-12h00
9h00-12h00
9h00-12h00

8h45 -18h30
Excursion 
Avignon- Palais des Papes

Rendez-vous à  la Gare Routière Parking du gd St Jean


8h45-18h30
Excursion 
Aix en Provence


Rendez-vous à  la Gare Routière Parking du gd St Jean

10h00-12h00
9h00-12h00

Cours
Cours
Cours
Enquête
Cours












Après-midi
Arrivée
les hôtes d'accueil et un représentant de iLP seront présents


Visite guidée de la ville 
 Départ Place de la Comédie
Rendez-vous devant l'office du Tourisme

 

14h00
visite ludique de Montpellier sur le thème du street art

Libre
13h00-16h00

Départ

Cours
















mardi 16 août 2016

Ernst Wiechert "Les enfants Jéromine" (1948)



"La vérité se tient tantôt  ici, tantôt là , assise sur une pierre au bord du chemin, attendant que nous la rencontrions" (p.206)


Titre de l'image : Hans Thoma - Chant la forêt

Hans Thoma  Un chant dans la nature 




J'ai découvert Les Enfants Jéromine grâce à l'excellent article Et Dieu s'absenta de Philippe Claudel dans "Le Magazine littéraire" de juillet-août 2016 dans lequel l'écrivain montre comment Wiechert pose  la grande question d'un  Dieu mauvais ou d'un Dieu indifférent.

Comme souligne le traducteur Félix Bertaux dans l'introduction de la nouvelle édition,  en Livre de Poche,  Ernst Wiechert ne veut pas rivaliser avec Thomas Mann, il " n'entend  représenter que "les petits gens" dont l'inspiration foncièrement religieuse ne s'accomode pas du pouvoir temporel. Tout en rendant à César ... ce qui est à César, ils cherchent à rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Mais leur dieu même est un dieu en devenir avec lequel ils sont en lutte, un Jéhovah farouche qui, comme les hommes au pouvoir, sème le monde de ruines, et c'est aussi contre lui qu'ils protestent; c'est lui qu'il leur faut réinventer, reformer chaque jour selon la tradition de leurs églises."


Un  souffle grandiose et bouleversant  émane de ce chef-d'oeuvre, qui m'a rappelé  "Le jeu des perles de verre" de Hermann Hesse, remarquables les pages dédiées à "l'enfant prodige" jouant du piano (p.25) capable de  "remuer le monde", thème majeur le long de tout le roman avec le celui d'un humanisme camusien  "Il croyait savoir qu'il était appelé à servir et non à dominer. Il portait un héritage de toutes les générations et la pluspart des traces se perdaient dans la nuit; mais c'est son père qui lui avait légué le grand, le plus grave héritage: l'amour des hommes" 
Comment ne pas penser aux Misérables,  à JeanValjean  ?







Les Enfants Jéromine


Résumé
À Sowirog, un village aux frontières orientales de l’Allemagne, entre lac, bois et tourbières, la vie est simple et laborieuse, illuminée par la Bible. Mais, dans ce xxe siècle naissant, c’est vers la guerre, l’esprit de vengeance et la folie du nazisme que s’achemine le monde. Les sept enfants Jéromine auront à le découvrir. L’un d’entre eux, Jons Ehrenreich (Honoré = riche en honneur), futur médecin, épris de savoir et de justice, s’inclinera néanmoins devant la sagesse ancestrale, celle du travail et de l’humilité, face au mystère du destin dans un monde hanté par la mort.






Ernst Wiechert

Émigration intérieure





Au rythme des moissons et des chorals luthériens, des noces comme des enterrements, Wiechert raconte les existences laborieuses mais dignes de ces charbonniers, forestiers et pêcheurs. « Ils ne lisaient pas de journaux et ce qui se passait dans le district ou dans le monde ne venait à leur connaissance que par la bouche de l'instituteur, qui était leur Moïse dans le désert. Il s'en était bien trouvé certains, parmi eux, que le vide de leur existence avait poussés au désespoir et qui passaient leurs journées à boire, en cachette ou sans vergogne. D'autres encore qui fermaient leurs cœurs remplis de haine et d'amertume, des misanthropes qui se dressaient, durs et froids, comme d'impitoyables juges, contre leurs enfants effarés, et qu'on ne revoyait plus lorsqu'à midi la cloche de l'école avait sonné. Cependant la plupart d'entre eux étaient remplis de la sagesse des pauvres et des solitaires, renfermés sans aigreur dans leur monde. »








POSTFACE 

La troisième partie de ce livre, c'est l'histoire qui l'a écrite en gros et terrifiant caractères, et il n'est permis à aucune fiction de projeter sur cette horreur le reflet lumineux de l'art transfigurateur.
Bornons-nous donc à laisser rentrer silencieusement ces êtres agissants et souffrants dans le coeur d'où ils sont un jour sortis. Le sable de Sowirog recouvrira leurs yeux éteints et nous ne savons encore quel avenir Dieu lui réserve en ses conseils, à ce sable de Sowirog.
Sans plus parler accordons-leur ceci : le repos à tous ceux qui dorment, la paix à tous ceux qui sont morts.
Ernst Wiechert 
Holf Gagert, juillet 1946



lundi 15 août 2016

Charles Baudelaire "Le soleil" (Tableaux parisiens, Les Fleurs du mal)


"J'étais comme l'enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle..."

Charles Baudelaire  Le rêve d'un curieux





Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant  dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

Ce père nourricier, ennemi des chloroses ,
Éveille dans les champs les vers comme les roses;
Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.
C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
Et commande aux moissons de croître et de mûrir
Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir!

Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.















vendredi 12 août 2016

Andrée Chedid " La vie voyage", Poèmes pour un texte, 1991


Andrée Chedid (1920-2011)

Après des études de journalisme au Caire, où elle est née, Andée Chedid s'installe à Paris en 1946 et se consacre à l'écriture. Elle est l'auteure de nombreux romans et nouvelles ( Le Message en 2000), de pièces de théâtre, , de poèmes (Fêtes et Lubies en 1979).
Elle reçoit le prix Goncourt de la poésie en 2002.


Dans La vie voyage,   Andrée Chedid oppose le voyage dans l'espace au périple de la vie: aucune odyssée ne pourra jamais égalée l'aventure humaine, qui se révèle d'une richesse infinie.
Ce poème est tout particulièrement un hymne à la vie donnant la vie,  à la naissance d'un enfant, expérience autrement plus intense que l'exploration du monde.






Aucune marche
Aucune navigation
N'égalent celles de la vie
S'actionnant dans tes vaisseaux
Se centrant dans l'îlot du cœur
Se déplaçant d'âge en âge

Aucune exploration

Aucune géologie

Ne se comparent aux circuits du sang

Aux alluvions du corps

Aux éruptions de l'âme

Aucune ascension
Aucun sommet
Ne dominent l'instant
Où t'octroyant forme
La vie te prêta vie
Les versants du monde
Et les ressources du jour



Aucun pays

Aucun périple

Ne rivalisent avec ce bref parcours

Voyage très singulier
De la vie
Devenue

Toi.

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mercredi 10 août 2016

Guccini "Vedi Cara ... "










Vedi cara, è difficile a spiegare,

è difficile parlare dei fantasmi di una mente.

Vedi cara, tutto quel che posso dire

è che cambio un po' ogni giorno, è che sono differente.

Vedi cara, certe volte sono in cielo

come un aquilone al vento che poi a terra ricadrà.

Vedi cara, è difficile a spiegare,

è difficile capire se non hai capito già...



Vedi cara, certe crisi son soltanto

segno di qualcosa dentro che sta urlando per uscire.

Vedi cara certi giorni sono un anno,

certe frasi sono un niente che non serve più sentire.

Vedi cara le stagioni ed i sorrisi

son denari che van spesi con dovuta proprietà.

Vedi cara è difficile a spiegare,

è difficile capire se non hai capito già...



Non capisci quando cerco in una sera

un mistero d' atmosfera che è difficile afferrare,

quando rido senza muovere il mio viso,

quando piango senza un grido, quando invece vorrei urlare,

quando sogno dietro a frasi di canzoni,

dietro a libri e ad aquiloni, dietro a ciò che non sarà...

Vedi cara è difficile a spiegare,

è difficile capire se non hai capito già...



Non rimpiango tutto quello che mi hai dato

che son io che l'ho creato e potrei rifarlo ora,

anche se tutto il mio tempo con te non dimentico perché

questo tempo dura ancora.

Non cercare in un viso la ragione,

in un nome la passione che lontano ora mi fa.

Vedi cara è difficile a spiegare,

è difficile capire se non hai capito già...



Tu sei molto, anche se non sei abbastanza,

e non vedi la distanza che è fra i miei pensieri e i tuoi,

tu sei tutto, ma quel tutto è ancora poco,

tu sei paga del tuo gioco ed hai già quello che vuoi.

Io cerco ancora e così non spaventarti

quando senti allontanarmi: fugge il sogno, io resto qua!

Sii contenta della parte che tu hai,

ti do quello che mi dai, chi ha la colpa non si sa.

Cerca dentro per capir quello che sento,

per sentir che ciò che cerco non è il nuovo o libertà...

Vedi cara è difficile a spiegare,

è difficile capire se non hai capito già...



Nature morte avec fauteuil et cheminée (cz)

mardi 26 juillet 2016

Pierre Assouline "Le coeur palpitant du français" (Le Magazine Littéraire juillet-août 2016)



SOS  LATIN GREC 

LE HARA-KIRI CULTUREL ...


Pourquoi veut-on  tuer le grec et le latin ?







De quand datez-vous le début du XXe siècle ? 1900 ? 1901 ? 1914 ? 1918 ? Le critique Albert Thibaudet le fixait sans hésiter à 1902, année de la réforme scolaire qui déclassa les langues anciennes.
On voit par là combien sont profondes les racines du débat qui agite les professeurs, les pédagogues, les élèves et leurs parents depuis quelque temps. De quoi justifier le SOS lancé par Le Magazine littéraire à la veille de la rentrée.

Il ne s'agit pas de dénoncer la politique éducative d'un gouvernement ou même d'un ministre puisque, depuis des années, toutes tendances confondues, tous n'ont cessé de creuser la tombe des humanités gréco-latines. La polémique est récurrente, mais elle n'a jamais été aussi alarmante. Balayons d'emblée l'« argument », si l'on peut dire, de ceux qui dénoncent une nostalgie réactionnaire dans la défense des langues anciennes, associée aux académies et au « parler Vaugelas ». Les autres, soumis à l'idéologie du présentisme, plaident pour un enseignement qui se voudrait plus efficace et plus utile pour le marché du travail ; ils oublient au passage que les années scolaires ont ceci d'exceptionnel dans la vie d'un futur adulte qu'elles sont justement le seul moment d'une vie où l'esprit doit se former en liberté, dans le pur plaisir d'apprendre, dans le bonheur de la connaissance gratuite, hors de la tyrannie de la rétribution, du profit, de la rentabilité, du retour sur investissement. Le collégien et le lycéen auront toute leur vie pour méditer l'épigraphe que Jules Vallès fit figurer en tête du Bachelier, deuxième tome de sa trilogie autobiographique : « À ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim ! »

Il ne suffit plus de dire qu'elles ne sont pas des langues mortes, mais des langues anciennes. Il faut rappeler des vérités d'évidence un peu oubliées, à commencer par la première d'entre elles : le latin n'est pas une langue ancienne parmi d'autres mais par excellence celle qui est à l'origine du français. À ce titre, elle seule permet à notre langue de s'échapper de son stérile huis clos. Elle en est le coeur palpitant, la fait vivre, l'ouvre à l'extérieur.

Se priver petit à petit du latin, jusqu'à décourager de futurs enseignants dans cette voie-là, c'est prendre le risque de priver les générations à venir de la maîtrise du français comme outil. Ce qui serait aussi préjudiciable aux littéraires qu'aux scientifiques. De toutes parts et de tous milieux revient le même son de cloche : les étudiants ont de plus en plus de mal à maîtriser le français. À leur stade, c'est déjà trop tard ; c'est bien en amont qu'il faut agir. Or, sans le latin, on ne sait rien de la structure de la langue, de la grammaire, de l'étymologie, des aventures du sens dans l'histoire d'un mot. Le bricolage qui a abouti aux nouveaux programmes banalise l'enseignement du latin et du grec, jusqu'à les diluer confusément dans un magma optionnel. Pour la plus grande gloire du « globish », ce bâtard de l'anglais qui désole les Anglais eux-mêmes ? Misère... Il se dit du côté du ministère de l'Éducation que le but est de réduire les inégalités et les privilèges dans l'accès à la connaissance ; or c'est exactement l'inverse qui adviendra, avec ces humanités au rabais.

Le jour de la rentrée scolaire, un livre intitulé Le Bon Air latin paraîtra, qui achèvera de convaincre les sceptiques. Une oeuvre réunissant des latinistes, enseignants ou traducteurs, des linguistes et des écrivains, pour dire à l'unisson ce que notre langue doit au latin : sa respiration, son allure, son souffle, sa musicalité, sa stabilité, sa précision grammaticale, sa richesse lexicale... Et l'on voudrait nous couper de cet héritage ! Ce recueil pose clairement l'enjeu du débat : quel français voulons-nous ? La question est d'une brûlante actualité, à l'heure des polémiques sur l'identité. Reste à savoir si les princes qui nous gouvernent ont jamais brûlé du désir de maîtriser leur propre langue.


À LIRE : Le Bon Air latin, COLLECTIF, éd. Fayard, 
360 p., 20 E (à paraître le 27 août).

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