VOL DE NUIT (1931)
“Pour moi, voler ou écrire, c’est tout un”
L’histoire
de Vol de Nuit
se situe en amérique du Sud
dans les années 1920, lors de la naissance de l’aviation commerciale.
dans les années 1920, lors de la naissance de l’aviation commerciale.
Rivière,
qui dirige une équipe de l'Aéropostale en Amérique du Sud, cherche à démontrer
que le courrier est acheminé plus rapidement par avion que par chemin.
Le récit raconte l’histoire du pilote Fabien qui se perd lors d’un vol de
nuit dans la tempête. Face à l'épouse de celui-ci, Rivière comprend que l'amour
et le sens du devoir sont deux idéaux incompatibles.
De ses années de vols, A. de Saint-Exupéry rapporte des valeurs essentielles :les sens de la fraternité, la notion de dépassement de soi et l’importance des relations humaines.
On peut remarquer que lorsque des discrets éléments viennent individualiser les personnages , comme la maladie de
Rivière, (atteint vraisemblablement d’un cancer) le drame personnel est immédiatement conçu comme un moyen de mieux comprendre le monde et d’agir sur lui.
“Son
propre
mal lui enseignait beaucoup
de choses: Cela ouvre
certaines
fenêtres,
pensait-il”
Tout
comme
le récit , bref
et
tendu
vers
sa fin, scandé en XXIII chapitre,
la phrase du
roman
est marquée généralement
par sa brièveté et
profilée pour la vitesse
comme
un fuselage d’avion (Lucien Giraudo)
D’une écriture sobre et classique, l’auteur nous attire dans un monde de couleurs et de mouvement à l’instar du peintre d’ Hélice Robert Delaunay . “L’or
du
soir
“ des collines que survole le pilote Fabien fait place bientôt à l’ombre et à la nuit “pareil
à
une fumée sombre”.
A’ l’image du pilote saisi dans le mouvement circulaire des airs , le regard du spectateur est capté par l’effet giratoire provoqué par la forme
de l’hélice.
XVI Fabien "errait parmi les étoiles..."
Il monta, en corrigeant mieux les remous,
grâce aux repères qu'offraient les étoiles. Leur aimant pâle l'attirait. Il
avait peiné si longtemps, à la poursuite d'une lumière, qu'il n'aurait plus
lâché la plus confuse. Riche d'une lueur d'auberge, il aurait tourné jusqu'à la
mort, autour de ce signe dont il avait faim. Et voici qu'il montait vers des
champs de lumière.
Il s'élevait peu à peu, en spirale, dans le puits qui s'était
ouvert, et se refermait au-dessous de lui. Et les nuages perdaient, à mesure
qu'il montait, leur boue d'ombre, ils passaient contre lui, comme des vagues de
plus en plus pures et blanches. Fabien émergea.
Sa surprise fut extrême: la clarté
était telle qu'elle l'éblouissait. Il dut, quelques secondes, fermer les yeux.
Il n'aurait jamais cru que les nuages, la nuit, pussent éblouir. Mais la pleine
lune et toutes les constellations les changeaient en vagues rayonnantes.
L'avion avait gagné d'un seul
coup, à la seconde même où il émergeait, un calme qui semblait extraordinaire.
Pas une houle ne l'inclinait. Comme une barque qui passe la digue, il entrait
dans les eaux réservées. Il était pris dans une part de ciel inconnue et cachée
comme la baie des îles bienheureuses. La tempête, au-dessous de lui, formait un
autre monde de trois mille mètres d'épaisseur, parcouru de rafales, de trombes
d'eau, d'éclairs, mais elle tournait vers les astres une face de cristal et de
neige.
Fabien pensait
avoir gagné des limbes étranges, car tout devenait lumineux, ses mains, ses
vêtements, ses ailes. Car la lumière ne descendait pas des astres, mais elle se
dégageait, au-dessous de lui, autour de lui, de ces provisions blanches.
Ces
nuages, au-dessous de lui, renvoyaient toute la neige qu'ils recevaient de la
lune. Ceux de droite et de gauche aussi, hauts comme des tours. Il circulait un
lait de lumière, dans lequel baignait l'équipage. Fabien, se retournant, vit
que le radio souriait.
– Ça va mieux!
criait-il.
Mais la voix se perdait
dans le bruit du vol, seuls communiquaient les sourires. «Je suis tout à fait
fou, pensait Fabien, de sourire: nous sommes perdus.»
Pourtant, mille bras
obscurs l'avaient lâché. On avait dénoué ses liens, comme ceux d'un prisonnier
qu'on laisse marcher seul, un temps, parmi les fleurs.
«Trop beau»,
pensait Fabien. Il errait
parmi des étoiles accumulées avec la densité d'un trésor, dans un monde où rien
d'autre, absolument rien d'autre que lui, Fabien, et son camarade, n'était
vivant. Pareils à ces voleurs des villes fabuleuses, murés dans la chambre aux
trésors dont ils ne sauront plus sortir. Parmi des pierreries glacées, ils
errent, infiniment riches, mais condamnés.
Salì, correggendo meglio che poteva i risucchi, grazie ai punti di
riferimento che offrivan le stelle. La loro calamita pallida lo attirava.
Aveva tanto e così lungamente sofferto alla ricerca d'una luce, che,
trovatala, non a-vrebbe più abbandonato la più confusa. Ricco d'un chiarore
d'albergo, avrebbe girato sino alla morte, attorno a quel segno di cui
aveva fame. Edecco che saliva verso il campo di luce.
Saliva a poco a poco, a spirale, nel pozzo che s'era aperto e che si
ri-chiudeva sotto di lui. E, a misura ch'egli saliva, le nuvole
perdevano il lorofango d'ombra, passavano contro di lui, simili a onde
sempre più bianche.Fabien emerse.
La sua sorpresa fu estrema: la luce era tale che abbagliava. Per
qualchesecondo fu costretto a chiudere gli occhi. Non avrebbe mai
creduto che, dinotte, le nubi potessero abbagliare. Ma la luna piena
e tutte le costellazionile mutavano in onde raggianti.
L'aeroplano era improvvisamente sboccato, nello stesso attimo in cuiera
emerso, in una calma che pareva straordinaria. Non un'onda che
lo fa-cesse inclinare. Come una barca quando passa la
diga, esso entrava in ac-que riservate. Era preso in una parte sconosciuta
di cielo, nascosta come larada delle isole felici. Sotto di
lui, la tempesta formava un altro mondo ditremila metri di
spessore, percorso da raffiche, da trombe d'acqua, da lam- pi; ma
essa volgeva agli astri una faccia di neve e di cristallo.
Fabien s'immaginava d'aver raggiunto uno strano limbo,
perché tutto sifaceva luminoso; le sue mani, le sue vesti, le sue
ali. La luce non scendevadagli astri, ma si sprigionava, sotto di lui,
intorno a lui, da quei depositi bianchi.
Quelle nuvole sotto di lui, rimandavan tutta la neve che
ricevevano dallaluna; anche quelle a destra e a sinistra, alte come
torri. Ovunque scorrevaun latte di luce, nel quale l'equipaggio si
immergeva beato. Fabien, volgendosi, vide che
il radiotelegrafista sorrideva.
«Va meglio!» gridò.
Ma la sua voce si perdeva nel rumore del volo; soltanto i sorrisi
comunicavano. "Sono assolutamente pazzo" pensava Fabien;
"sorrido mentre siamo perduti."
Nondimeno mille braccia oscure l'avevano abbandonato. I suoi lacci erano
stati slegati, come quelli d'un prigioniero lasciato libero
di camminare, per un po', tra i fiori.
"Troppo bello" pensò Fabien. Errava tra le stelle accumulate
con la den-sità d'un tesoro, in un mondo nel quale nulla, all'infuori
di lui, Fabien, e delsuo compagno, era vivo. Essi sono simili a quei
ladri delle città favolose, murati entro la cameradel tesoro dalla
quale non potranno più uscire. Ed errano, in mezzo a
quellagelida gioielleria notturna, infinitamente ricchi,
ma condannati.
Et si vous le souhaitez
lisez-le en entier!
Livre génial.
RépondreSupprimerIl faudrait absolument l'analyser avec attention.
Paolo II D