mercredi 30 mai 2018

Bigflo & Oli - Dommage


Il aurait dû y aller 
...
Ah c'est dommage 
Ah c'est dommage ...








Louis prend son bus, comme tous les matins
Il croisa cette même fille, avec son doux parfum
Qu'elle vienne lui parler, il espère tous les jours
Ce qu'il ressent au fond d'lui, c'est ce qu'on appelle l'amour
Mais Louis, il est timide et elle, elle est si belle
Il ne veux pas y aller, il est collé au fond d'son siège
Une fois elle lui a souri quand elle est descendue
Et depuis ce jour là, il ne l'a jamais revue
Ah il aurait du y aller, il aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Yasmine a une belle voix, elle sait qu'elle est douée
Dans la tempête de sa vie, la musique est sa bouée
Face à sa mélodie, le monde est à ses pieds
Mais son père lui répétait "trouve-toi un vrai métier"
Parfois elle s'imagine sous la lumière des projecteurs
Sur la scène à recevoir les compliments et les jets de fleurs
Mais Yasmine est rouillée, coincée dans la routine
Ça lui arrive de chanter quand elle travaille à l'usine
Ah elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Diego est affalé au fond du canapé
Il engueule son p'tit frère quand il passe devant la télé (pousse-toi!)
Ses amis sont sortis, il ne les a pas suivi
Comme souvent seul, la lune viendra lui tenir compagnie
Diego est triste, il ne veut rien faire de sa nuit
Il déprime de ne pas trouver la femme de sa vie
Mais mon pauvre Diego, tu t'es tellement trompé
C'était à cette soirée que t'allais la rencontrer
Ah il aurait du y aller, il aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Pauline elle est discrète, elle oublie qu'elle est belle
Elle a sur tout le corps des taches de la couleur du ciel
Son mari rentre bientôt, elle veut même pas y penser
Quand il lui prend le bras, c'est pas pour la faire danser
Elle repense à la mairie, cette décision qu’elle a prise
À cet après-midi où elle avait fait sa valise
Elle avait un avenir, un fils à élever
Après la dernière danse, elle s'est pas relevée
Ah elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, ah c'est dommage, ah c'est dommage"
"Ah c'est dommage, ah c'est dommage, ah c'est dommage, ah c'est dommage"
Elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Elle aurait du y aller, elle aurait du le faire, crois-moi
On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois"
Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets
Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets
Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets
Vaut mieux vivre avec des remords, c'est ça le secret





ce sera pour l'année prochaine !!!



mardi 29 mai 2018

Essai Bref : AMOURS





LES DOLOMITES  - Pralongià 



LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di  LINGUA E LETTERATURA FRANCESE

b) Saggio breve

Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).

AMOURS

La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,                            5
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,                                         10
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.

Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,                                                15
Calme, dans le fauteuil je la voyais s’asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l’enfant grandi de son œil maternel,                                             20
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?

Charles Baudelaire Les Fleurs du mal





Yseut se rend près du corps, elle se tourne vers l’orient et, saisie de pitié, prie pour Tristan : « Ami,  en vous voyant mort, je ne peux ni ne dois souhaiter vivre. Vous êtes mort par amour pour moi et je meurs de tendresse pour vous, mon ami, parce que je n’ai pu arriver à temps pour vous guérir et vous soulager de votre mal. Rien ne pourra jamais plus me consoler ni me réjouir, aucun plaisir, aucune réjouissance.  Maudit soit cet orage qui m’immobilisa sur la mer et  qui m’empêcha d’arriver ! Si j’étais venue à temps, ami, je vous aurais rendu la vie et je vous aurais parlé tendrement de notre amour. J’aurais plaint mon aventure, notre joie, nos plaisirs, la peine te la grande douleur que nous valut notre amour. Je vous aurais rappelé tout cela en vous baisant et en vous embrassant. Puisque je n’ai pu vous guérir, puissions-nous au moins mourir ensemble ! Puisque je n’ai pu arriver à temps ni déjouer le sort, puisque je suis arrivée après votre mort, je me consolerai en buvant le même breuvage que vous. Vous avez perdu la vie à cause de moi. Je me comporterai donc en véritable amie : je veux mourir pour vous de la même manière ».
   Elle le serre dans ses bras et s’étend à côté de lui. Elle lui baise la bouche, le visage et le tient étroitement enlacé. Elle s’étend, corps contre corps, bouche contre bouche, et rend l’âme. Elle meurt ainsi à  côté de lui pour la douleur causée par sa mort. Tristan mourut par amour pour Yseut qui ne put arriver à temps. Tristan mourut par amour pour elle et la belle Yseut par tendresse pour lui.
   Thomas achève ici son histoire. Il adresse son salut à tous les amants, aux pensifs et aux amoureux, à ceux qui ressentent l’envie et le désir d’aimer, aux voluptueux et même aux pervers, à tous ceux qui entendront ces vers.
   Tout le monde n’a peut-être pas eu son compte, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu et j’ai dit toute la vérité comme je l’avais promis au début. J’ai rassemblé des contes et des vers. J’ai agi ainsi pour offrir un modèle et pour embellir l’histoire afin qu’elle puisse plaire aux amants et afin qu’ils puissent, en certains endroits, se souvenir d’eux-même. Puissent-ils y trouver une consolation envers l’inconstance, envers le tort, envers la peine, envers la douleur, envers tous les pièges de l’amour !
                                                            
Thomas, Tristan et Yseut, vers 1175
 (traduction de D. Lacroix et Ph. Walter. Éd. Le Livre de Poche)



M. de Charlus rencontre Jupien ….

PREMIÈRE APPARITION DES HOMMES-FEMMES, DESCENDANTS DE CEUX DES HABITANTS DE SODOME QUI FURENT ÉPARGNÉS PAR LE FEU DU CIEL.
«La femme aura Gomorrhe et l'homme aura Sodome.»

Face à face, dans cette cour où ils ne s'étaient certainement jamais rencontrés (M. de Charlus ne venant à l'hôtel Guermantes que dans l'après-midi, aux heures où Jupien était à son bureau), le baron, ayant soudain largement ouvert ses yeux mi-clos, regardait avec une attention extraordinaire l'ancien giletier sur le seuil de sa boutique, cependant que celui-ci, cloué subitement sur place devant M. de Charlus, enraciné comme une plante, contemplait d'un air émerveillé l'embonpoint du baron vieillissant. Mais, chose plus étonnante encore, l'attitude de M. de Charlus ayant changé, celle de Jupien se mit aussitôt, comme selon les lois d'un art secret, en harmonie avec elle…Cette scène n'était, du reste, pas positivement comique, elle était empreinte d'une étrangeté, ou si l'on veut d'un naturel, dont la beauté allait croissant… Toutes les deux minutes, la même question semblait intensément posée à Jupien dans l'oeillade de M. de Charlus, comme ces phrases interrogatives de Beethoven, répétées indéfiniment, à intervalles égaux, et destinées—avec un luxe exagéré de préparations—à amener un nouveau motif, un changement de ton, une «rentrée». Mais justement la beauté des regards de M. de Charlus et de Jupien venait, au contraire, de ce que, provisoirement du moins, ces regards ne semblaient pas avoir pour but de conduire à quelque chose. Cette beauté, c'était la première fois que je voyais le baron et Jupien la manifester. Dans les yeux de l'un et de l'autre, c'était le ciel, non pas de Zurich, mais de quelque cité orientale dont je n'avais pas encore deviné le nom, qui venait de se lever. Quel que fût le point qui pût retenir M. de Charlus et le giletier, leur accord semblait conclu et ces inutiles regards n'être que des préludes rituels, pareils aux fêtes qu'on donne avant un mariage décidé. Plus près de la nature encore—et la multiplicité de ces comparaisons est elle-même d'autant plus naturelle qu'un même homme, si on l'examine pendant quelques minutes, semble successivement un homme, un homme-oiseau ou un homme-insecte, etc.—on eût dit deux oiseaux, le mâle et la femelle, le mâle cherchant à s'avancer, la femelle—Jupien—ne répondant plus par aucun signe à ce manège, mais regardant son nouvel ami sans étonnement, avec une fixité inattentive, jugée sans doute plus troublante et seule utile, du moment que le mâle avait fait les premiers pas, et se contentant de lisser ses plumes. Enfin l'indifférence de Jupien ne parut plus lui suffire; de cette certitude d'avoir conquis à se faire poursuivre et désirer, il n'y avait qu'un pas et Jupien, se décidant à partir pour son travail, sortit par la porte cochère. Ce ne fut pourtant qu'après avoir retourné deux ou trois fois la tête, qu'il s'échappa dans la rue où le baron, tremblant de perdre sa piste (sifflotant d'un air fanfaron, non sans crier un «au revoir» au concierge qui, à demi saoul et traitant des invités dans son arrière-cuisine, ne l'entendit même pas), s'élança vivement pour le rattraper. Au même instant où M. de Charlus avait passé la porte en sifflant comme un gros bourdon, un autre, un vrai celui-là, entrait dans la cour. Qui sait si ce n'était pas celui attendu depuis si longtemps par l'orchidée, et qui venait lui apporter le pollen si rare sans lequel elle resterait vierge?

Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe 




Il gelsomino notturno

E s’aprono i fiori notturni,
nell’ora che penso a’ miei cari.
Sono apparsi in mezzo ai viburni
Le farfalle crepuscolari.

Da un pezzo si tacquero i gridi:
là sola una casa bisbiglia.
Sotto l’ali dormono i nidi,
come gli occhi sotto le ciglia.

Dai calici aperti si esala
L’odore di fragole rosse.
Splende un lume là nella sala.
Nasce l’erba sopra le fosse.

Un’ape tardiva sussurra
Trovando già prese le celle.
La Chioccetta per l’aia azzurra
Va col suo pigolìo di stelle.

Per tutta la notte s’esala
L’odore che passa col vento.
Passa il lume su per la scala;
brilla al primo piano: s’è spento…

E’ l’alba: si chiudono i petali
Un poco gualciti; si cova,
dentro l’urna molle e segreta,
non so che felicità nuova.


Giovanni Pascoli




AMOUR de Michael Anneke

Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.






lundi 28 mai 2018

Yves Duteil : La légendes des immortelles






Changeons en notre miel leurs plus antiques fleurs :
Pour peindre nos idées empruntons leurs couleurs :
Allumons nos flambeaux à leurs feux poétiques :

Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques.

André Chénier L'Invention (1787)







  
Depuis toujours il fait du miel,
Le meilleur de tout le pays,
Ses abeilles le savent aussi,
Elles font le buzz(1) autour de lui.
Il a perdu le goût, un soir,
Mais la saveur de ce nectar
Est toujours là comme un secret
Sur sa langue et dans son palais.
 Tous les joyaux dans son fouillis 

ont la douceur de ce maquis
Qu'il arpente(2) à chaque saison.
Il en connaît tous les bourgeons
Il fait du bien comme il respire
C'est sa nature et son plaisir
Et ce partage est essentiel
Il vous transporte jusqu'au ciel.

Il vous fait toujours une fleur,
J'aime autant le goût de son cœur
Que le parfum de ses rayons
Qui m'effleurent dans la maison

Chaque ride sur son visage
Est un morceau de son voyage
Et chaque peine du chemin.
C'est gravé au creux de ses mains

Dans son regard et dans son miel
On ne trouve que du soleil
Il n'a gardé que le meilleur
De ses blessures et de ses fleurs
Si les abeilles disparaissaient
Notre monde s'effondrerait
Et ses montagnes orphelines
Ne seraient plus que des collines

Notre univers est sans limite
Mais la terre est bien trop petite
Pour lutter seule face aux dangers
Elle a des amis, des alliers
Des penseurs de notre planète
Au cœur de cette armée discrète
Parmi les forêts les cascades
Un vieil homme seul se balade
  
Il leur a consacré sa route
A butiner(3) goute après goûte
L'essentiel au bord du chemin
Pour nous offrir tous ces parfums
Et sur les sentiers du printemps
Peu à peu en humble artisan
Il leur a forgé la légende
Des immortelles et des lavandes
Pour en faire le miel de sa vie
Un avant-goût du paradis

Dans ses ruches et dans son esprit
Il y a de l'or à l'infini
Ses abeilles le savent aussi
Elles font le buzz autour de lui

1)bourdonnement 2)parcourir 3) grappiller, picorer, récolter ( x les abeilles voler de fleur en fleur)



dimanche 27 mai 2018

Eugène Ionesco, Rhinocéros, acte II, table II, 1959









LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di  LINGUA E LETTERATURA FRANCESE

a)analisi di un testo

Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto.

Bérenger Laissez-moi appeler le médecin, tout de même, je vous en prie.
Jean Je vous l'interdis absolument. Je n'aime pas les gens têtus. (Jean entre dans la chambre. Bérenger recule un peu effrayé, car Jean est encore plus vert, et il parle avec beaucoup de peine. Sa voix est méconnaissable.) Et alors, s'il(1) est devenu rhinocéros de plein gré ou contre sa volonté, ça vaut peut-être mieux pour lui.
Bérenger Que dites-vous là, cher ami ? Comment pouvez-vous penser…
JeanVous voyez le mal partout. Puisque ça lui fait plaisir de devenir rhinocéros, puisque ça lui fait plaise ! Il n'y a rien d'extraordinaire à cela.
Bérenger Evidemment, il n'y a rien d'extraordinaire à cela. Pourtant, je doute que ça lui fasse tellement plaisir.
Jean Et pourquoi donc ?
Bérenger Il m'est difficile de dire pourquoi. Ça se comprend.
Jean Je vous dis que ce n'est pas si mal que ça ! Après tout, les rhinocéros sont des créatures comme nous, qui ont le droit à la vie au même titre que nous !
Bérenger A condition qu'elles ne détruisent pas la nôtre. Vous rendez-vous compte de la différence de mentalité ?
Jeanallant et venant dans la pièce, entrant dans la salle de bains, et sortant.
Pensez-vous que la vôtre soit préférable ?
Bérenger Tout de même, nous avons notre morale à nous, que je juge incompatible avec celle de ces animaux.
Jean La morale ! Parlons-en de la morale, j'en ai assez de la morale, elle est belle la morale ! Il faut dépasser la morale.
Bérenger Que mettriez-vous à la place ?
Jeanmême jeu La nature !
Bérenger La nature ?
Jeanmême jeu La nature a ses lois. La morale est antinaturelle.
Bérenger Si je comprends, vous voulez remplacer la loi morale par la loi de la jungle !
Jean J'y vivrai, j'y vivrai.
Bérenger Cela se dit. Mais dans le fond, personne…
Jeanl'interrompant, et allant et venant. Il faut reconstituer les fondements de notre vie. Il faut retourner à l'intégrité primordiale.
Bérenger Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
Jeansoufflant bruyamment. Je veux respirer.
Bérenger Réfléchissez, voyons, vous vous rendez bien compte que nous avons une philosophie que ces animaux n'ont pas, un système de valeurs irremplaçable. Des siècles de civilisation humaine l'ont bâti !...
Jeantoujours dans la salle de bains. Démolissons tout cela, on s'en portera mieux.

1)Jean et Bérenger  parlent de M. Bœuf ; une connaissance commune

Eugène Ionesco, Rhinocéros, acte II, table II, 1959

COMPREHENSION

1)Comment se traduit l’étrangeté de l a situation ? Quel mot perturbe l’échange ?


2)Quel type de phrase Jean emploie-t-il fréquemment ? Quelle attitude cela traduit-il chez lui ?

3)Quels termes dans le discours de Jean dénotent sa transformation en animal ?


INTERPRETATION

1)Montrez, en analysant ses répliques, que Béranger est mis en position d’infériorité face à la rhétorique de Jean. De quelle sorte de rhétorique s’agit-il ?

2)Que prône Jean ? Montrez comment la façon dont s’exprime Jean empêche l’échange d’idées entre lui et Bérenger.
REFLEXION

« Tout est langage au théâtre, les mots,  les gestes, les objets. Il n’y a pas que la parole. »
Développez ce thème en vous appuyant aussi sur d’autres œuvres  que vous avez lues  (300 mots environ).


Image associée








vendredi 25 mai 2018

Montaigne, Les Essais, Livre III (1588) « un honnête homme c'est un homme mêlé »






Montaigne orne les poutres de sa bibliothèque de maximes, en latin ou en grec, d'auteurs anciens. Une seule est en français : « Que sais-je ? ». Sur la poutre la plus proche de son écritoire, l’adage latin de Térence : « Je suis homme et crois que rien d’humain ne m’est étranger. »




LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE

SEZIONE ESABAC

BAC BLANC 

Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE


Commentaire dirigé                      I  D


J'ai la complexion du corps libre, et le goût commun autant qu'homme du monde.
La diversité des façons d'une nation à autre ne me touche que par le plaisir de la variété. Chaque usage a sa raison. Soient des assiettes d'étain, de bois, de terre: bouilli ou rôti: beurre ou huile de noix ou d'olive: chaud ou froid, tout m'est un: et si un que vieillissant, j'accuse (1) cette généreuse faculté et aurais besoin que la délicatesse et le choix arrêtât l'indiscrétion(2) de mon appétit et parfois soulageât(3) mon estomac.
Quand j'ai été ailleurs qu'en France, et que, pour me faire courtoisie, on m'a demandé si je voulais être servi à la française, je m'en suis moqué et me suis toujours jeté aux tables les plus épaisses (4) d'étrangers.
J'ai honte de voir nos hommes (5) enivrés de cette sotte humeur de s'effaroucher(6) des formes contraires aux leurs: il leur semble être hors de leur élément quand ils sont hors de leur village.
Où qu'ils aillent, ils se tiennent à leurs façons et abominent(7) les étrangères. Retrouvent-ils un compatriote en Hongrie, ils festoient cette aventure: les voilà à se rallier et à se recoudre ensemble, à condamner tant de mœurs barbares qu'ils voient. Pourquoi non barbares, puisqu'elles ne sont françaises? Encore sont-ce les plus habiles qui les ont reconnues, pour en médire. La plupart ne prennent l'aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrés d'une prudence taciturne et incommunicable, se défendant de la contagion d'un air inconnu.
Ce que je dis de ceux-là me rappelle, dans un domaine semblable, ce que j'ai parfois observé chez quelques-uns de nos jeunes courtisans. Ils ne s’attachent qu'aux hommes de leur sorte, et nous regardent comme des gens de l'autre monde, avec dédain ou pitié. Otez-leur les entretiens sur les mystères de la cour, ils sont hors de leur domaine, aussi niais pour nous et malhabiles que nous pour eux. On dit vrai qu' « un honnête homme c'est un homme mêlé (8)».

Au rebours, je pérégrine très saoul de nos façons, non pour chercher des Gascons en Sicile (j'en ai assez laissé au logis): je cherche des Grecs plutôt, et des Persans: j'accointe ceux-là, je les considère: c'est là où je me prête et où je m'emploie. Et qui plus est, il me semble que je n'ai rencontré guère de manières qui ne vaillent les nôtres. Je couche de peu, car à peine ai-je perdu mes girouettes de vue. 


1)J'accentue 2)avidité, manque de retenue 3)apaiser, réconforter 4)pleines, où les étrangers sont les plus nombreux 5)Les Français 6)inquiéter, choquer 7)détester, abhorrer, avoir l'aversion pour 8) Un homme mêlé est un homme qui fait preuve d'une ouverture d'esprit, qui refuse toute sorte de préjugés et le conformisme intellectuel curieux de tout, ouvert

Montaigne Les Essais , Livre III (1588)


COMPREHENSION

1)   Retrouvez les 2 pronoms qui s’opposent dans ce passage et expliquez à qui ils font référence.

2)   Montaigne est présent dans son texte. Quelle image de lui-même donne-t-il ? Par quels traits se singularise-t-il ?


INTERPRETATION 

1)   Montaigne s’emporte contre les voyageurs qui se replient sur eux même. Quelles critiques fait-il ?


2)   La cour est un monde clos. Quels traits rapprochent les courtisans des voyageurs ?


REFLEXION PERSONNELLE

Montaigne fait ici l'apologie de la diversité. En vous appuyant aussi  sur vos lectures,  vous discuterez cette affirmation  « un honnête homme, c'est un homme mêlé  »(8)  ( 15 lignes – 150 mots)








dimanche 20 mai 2018

Garçons de Cannes : Nous, Garçons de Cannes 2018



Je tiens à souligner que les critiques en italien tirer de  cinequanon sont l'oeuvre de tous les élèves participant au stage, guidés par les collègues Angela Todisco et Stefania Galli.
j'ai tout simplement  signalé  les noms des élèves qui les ont transposés en français 





Nous, Garçons de Cannes 2018

II D ESABAC, Liceo classico Cairoli Varese

Une atmosphère pétillante, charmante de vie et de frénésie: une ville animée par les visages et les images du cinéma, où des gens originaires de tout le monde se réunissent pour visionner des films, pour discuter de leurs passions, pour découvrir la beauté cachée derrière le grand écran. Ici, à Cannes, rien n’est sûr, rien n’est impossible : il peut pleuvoir ou faire incroyablement chaud, peut-être réussira-ton à rentrer dans la salle de projection,  mais peut-être aussi qu’il n’y aura plus de place. Tout est inattendu, tout est nouveauté, tout est euphorie (ainsi comme il nous annonce le titre d’un des films italiens au programme à  Un certain regard): goûter une crêpe sur le bord de la plage, prendre un drôle selfie devant l’immense tapis rouge qui couvre le grand escalier de la montée, chercher du regard les acteurs les plus connus  du cinéma, voilà notre manière de passer les dernières heures qui nous restent à vivre dans ce Temple du 7e Art. Nous, 27 filles et  garçons de la classe 2 D du lycée Cairoli, filière ESABAC, nous sommes  partis de Varese le 13 mai dans l’objectif d’imiter le travail des nombreux critiques cinématographiques qui remplissent les rues de cette ville plongée dans la beauté du sud de la France. On peut dire que l’on est très satisfaits de ce que l’on est arrivés à faire: on a rédigé des résumés (la plupart desquels visibles sur le site www.cinequanon.it ,  sur le blog memoiresdeprof.blogspot.it/ de M. Zerba, sur le compte Twitter du lycée twitter.com/liceoecairoli et sur Garçons de Cannes youtube), on a regardé des films venant de tout le monde, on a parlé pendant les  longues heures de queue et d’attente avec des gens qui communiquaient en langues différentes et qui nous ont fourni leurs points de vue et leurs impressions sur les projections, sur le Festival, sur leurs intérêts privés aussi! On aurait espéré  trouver un temps meilleur, mais on ne pouvait  pas tout avoir : ce stage d’ alternanza scuola/lavoro (1) à Cannes restera toujours quelque chose que personne parmi nous ne vivra jamais plus  de la même façon, et, peut-être, certains  souhaiterons  y retourner à l’avenir. En ce moment, il faut dire qu’on est tous fatigués et on aurait tous envie de dormir pour des jours entiers tellement cette activité a été intense et, dans certains instants, même énormément lourde au niveau physique,  mais aussi  mentalement. Nos profs Angela Todisco et Stefania Galli nous ont toujours aidés, poussés et suivis  dans nos activités et une soirée,  elles nous ont emmenés aussi sur  la Croisette voir l’ambiance magnifique du Festival : des milliers de lumières envahissant les rues, les cafés, les boutiques ; certains journalistes photographiaient les passants, tout le monde était endimanché! Parmi  les films que nous avons particulièrement aimé il faut citer « Les Chatouilles », concernant le développement des sentiments de la protagoniste, victime d’un  pédophile, et à la suite duquel des fleuves de larmes ont été  versées par le public. Un autre film très apprécié a été « En guerre », de Stéphane Brizé, très subtile et intéressant du point de vue social et  moral.
Malgré tous les imprévus, le mouvais temps, les longues heures d’attente, pourtant on a encore le sourire imprimé sur nos visages et on remercie avec joie le soleil qui nous dit au revoir, pendant qu’on quitte pour la dernière fois cette ville magique et inimitable!

1)Stage obligatoire pour tous les lycées italiens


Chiara Jacazzi 






C0MPRAME UN REVOLVER de Julio Hernández Cordón

On commence notre troisième jour  à Cannes avec le film ´Còmprame un revolver’ de Julio Hernández Cordón, sélectionné pour la section de la Quinzaine des réalisateurs.
 « Mexique. Temps indéterminé. » : ce sont les premiers mots qu’on voit sur l’écran et qui amènent  les spectateurs dans une contexte atemporel, un lieu où les femmes et les enfants sont enlevés, où les narcos contrôlent tout et où la criminalité est souveraine.
Le film est divisé en trois macro-séquences auxquelles correspondent trois différents lieux.
Dans un caravane, sur un terrain de baseball, Rogelio vit avec sa fille Huck, qui, ayant peur d’être enlevée comme sa mère et sa sœur, vit enchaînée et porte un masque pour cacher sa féminité. Huck passe ses journées avec trois amis, qui représentent la dur   réalité violente  qui les entoure; bien qu’ils soient des enfants, dans leur jeux ils recréent toute la brutalité qu’ils ont subie. Puisque il est obligé,  mais aussi  puisqu’ il veut protéger sa fille, Rogelio emmène Huck à la fête pour l’anniversaire du chef des narcos. On voit ce deuxième endroit à travers des plans en plongée, qui mènent les spectateurs à comprendre que la tension augmente. Le moment dans lequel les narcos découvrent que Huck est une fille marque le début de l’enfer. La situation précipite: la musique est remplacée par des cris et des coups de feu, à cause de l’arrivée de la police. Le silence marque la fin du massacre et, avec un plan en plongée, on voit Huck qui bouge dans le champ de bataille, recouvert de cadavres. Ces cadavres sont réduits à des silhouettes colorées, comme celles  qui sont dessinées sur la scène d’un crime quand on déplace les corps, et elles symbolisent la déshumanisation. Les événements mènent Huck ailleurs, vers une nouvelle vie. La fillette, abandonnée par son père emprisonné, a presque  la conscience d’un adulte: elle part sur une radeau au milieu du fleuve, parmi des mouettes et des buissons,  avec le chef des narcos, le seul survécu. Le paysage naturel est presque une oasis de paix après la sanglante bataille et semble refléter l’autonomie de la décision de Huck, bien que conseillée par ses amis, qui, en souvenir de leur grande amitié, reviennent et lui offrent leur aidé
Suivre des enfants ou continuer avec l’adulte aux cheveux longs, qui pourra être pour elle mère et père aussi? Mais, qu’est-ce que le monde des adultes, qui ne lui a offert  que du malheur, peut lui offrir? Il vaut mieux, peut-être, la solidarité de l’amitié, qui laisse aussi dans le spectateur une espoir de renaissance.


Martina Boni


NETEMO SAMETEMO  de   Ryusuke Hamaguchi

Ce film est l’adaptation cinématographique du roman de Tomoka Shibasaki: “Asako I et II”.Asako, une fille angoissé  et impulsive, décide de partir de  Osaka, sa ville natale, pour s’installer à Tokyo, du moment que Baku, le jeune homme duquel elle est amoureuse, l’a abandonnée. Deux ans plus tard, elle rencontre, par hasard,   Ryohei, un garçon  qui est physiquement identique à Baku, qu’elle n’a jamais oublié. Les deux jeunes tombent amoureux, mais leur relation est interrompue par la réapparition imprévue de Baku. Asako, tourmentée par la violente confrontation avec son passé, doit faire son  choix.
Deux  les villes et deux les hommes que Asako aime ou est aimée. En effet, le numéro deux revient constamment et est associé à la thématique du double. Le film, centré sur le dilemme de la protagoniste, est caractérisé par des couleurs froides et de nombreux cadrages sur le visage, parfois glacial, d’ Asako. La jeune fille , effrayée par la nécessité de choisir, se trouve toujours placée face à une décision  aléatoire : vaudrait-il mieux s’appuyer sur l’irrésistible passion d’un souvenir ou sur la réconfortante sreté d’un amour plus concret?
Le conventionnel triangle amoureux, duquel Baku et Ryohei sont les sommets, devient ici un segment, où les contraires convergent. En effet, les deux hommes sont physiquement identiques alors que leur personnalité est antithétique. Asako représente celle  qui se balance d’un côté et de l’autre, elle  est partagée entre Baku, beau et changeant, et Ryohei, gentil et protecteur.

La participation émotive, par laquelle le public est entraîné, rappelle un cadre d’images et de mélodies récurrentes, dans lesquelles les yeux passionnés et pénétrants d’Asako sont les vrais protagonistes. Le film présente la folie amoureuse à travers une extrême simplicité  dans  ses nuances dichotomique: d’une côté, l’amour  tourmenté et instable  de l’autre  ce sentiment sûr et durable. Ce sont ces deux penchants opposés qui poussent le public, lui aussi, à des attentes et à des  réactions différentes.

Matilde Cavallo




LES  CHATOUILLES  de  Andréa Bescond et  Eric Metayer 

“A nos enfants”. C’est la conclusion du film, en compétition dans la section Un certain Regard, qui offre au public un regard sur ce qu’il y a derrière les yeux innocents des enfants, dans ce cas les yeux bleu ciel d’ Odette, la protagoniste. Les Chatouilles est une adaptation d’une pièce de théâtre jouée par Andréa Bescond, qui, avec Eric Metayer, dirige le film. Odette réussit enfin , après beaucoup d’années, à parler avec une psychologue des violences subies depuis qu’elle avait huit ans par Gilbert, ami de famille, dont le visage toujours souriant cache un insoupçonnable côté morbide : c’est lui qui « amuse » les enfants à travers les « chatouilles ». La dance a toujours été le seul refuge d’ Odette, le seul monde où elle réussit vraiment à s’exprimer : beaucoup de gestes, peu de mots, peu de technique, beaucoup d’émotions, admirées, mais incomprises même par l’un de ses maitres à danser. La musique et le rythme représentent aussi le fil conducteur sur lequel la protagoniste raconte son présent, faisant suite à son expérience passée. Entraînés par ce même rythme, dans la salle les cœurs sursautent, tout le monde soupire et se laisse échapper quelques phrases de désespoir.
Le film, caractérisé par un montage très soigné dans ses questions-réponses entre fantaisie-souvenir et réalité, ne se propose pas seulement comme une dénonciation de la violence, mais aussi comme une accusation explicite et subtile au comportement des adultes (surtout des parents) inconscients des appels à l’aide étouffés des enfants presque jamais compris et souvent mal interprétés.
Les Chatouilles gagne pleinement selon nous sa place au Festival de Cannes du moment qu’il est dramatiquement réaliste et socialement pertinent ; une histoire d’émotions qui mérite la visibilité que la Croisette lui offre.

Michele Cova



En guerre de Stéphane Brizé

Stéphane Brizé, après La loi du marché, revient au Festival de Cannes avec un nouveau film, En Guerre, titre qui, peut-être, veut faire référence au mouvement politique français « En marche ! »
La bataille se déroule chez l'usine Perrin à Agen et les soldats sont les 1100 ouvriers qui tentent de sauver leur propre travail, en faisant la grève et en commençant une proteste qui durera des mois. Leur adversaire, sans nom et sans visage, est le Marché, selon lequel « un actionnaire a plus de pouvoir que le Ministre du travail ».
Tous les sacrifices sont inutiles et la direction persévère dans la conviction que ne pas rembourser les retards de salaire est  la chose la plus avantageuse en termes de profit. La décision de terminer définitivement l'activité et de licencier tous est enfin prise. Le porte-parole des ouvriers est Laurent Amedeo (Vincent Lindon), prêt à se battre en qualité de représentant, en effet, comme la phrase de Berthold Brecht nous rappelle au début du film, « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ».
Des discussions animées, où les cris remplacent la bande son, sont suivies par des scènes de manifestations dans lesquelles la tension dramatique est marquée par un crescendo de guitares électriques. Le « climax » de la tension est brusquement interrompu par des écrans noirs et par des silences qui veulent permettre au spectateur de reprendre haleine et s'interroger sur ce qui vient de se passer.
Le film se développe comme un documentaire grâce à de nombreuses scènes qui rappellent les reportages télévisés. Ces scènes présentent, toutefois, une vision faussée et sectaire, visant à mettre en relief seulement  les actes de violence des ouvriers : pour connaitre les réelles motivations, les sentiments des gens et tout ce qui se cèle derrière cette « guerre » : on ne peut  pas s’arrêter à ce que la télévision nous montre.
La participation directe à la proteste est accentuée aussi par des mouvements de la caméra, qui bouge tel qu’un ouvrier dans la foule. On est tellement engagé au point de vue émotif que l’on entend aussi de nombreux applaudissements, des remarques et des rires pendant la projection.

On a beaucoup apprécié ce film, capable de nous donner de vraies émotions et nombre de  réflexions sur un monde, celui du travail, que, peut-être, nous, en tant que lycéens,  nous ne connaissons pas encore assez bien.

Caterina Corti