vendredi 16 janvier 2015

"NOTTE AL LICEO CLASSICO CAIROLI" 16 janvier 2015 : A. de Saint-Exupéry "Vol de nuit" (1931)







VOL DE NUIT (1931)

“Pour moi, voler ou écrire, c’est tout un”
 
L’histoire de  Vol de Nuit  se situe en amérique du Sud 
dans les années 1920, lors de la naissance de l’aviation commerciale.

    Rivière, qui dirige une équipe de l'Aéropostale en Amérique du Sud, cherche à démontrer que le courrier est acheminé plus rapidement par avion que par chemin.
Le récit raconte  l’histoire du pilote Fabien qui se perd lors d’un vol de nuit dans la tempête. Face à l'épouse de celui-ci, Rivière comprend que l'amour et le sens du devoir sont deux idéaux incompatibles.

      De ses années de vols, A. de Saint-Exupéry rapporte des valeurs essentielles :les sens de la fraternité, la notion de dépassement de soi   et l’importance des relations humaines.
     On peut remarquer que lorsque des discrets éléments  viennent individualiser les personnages , comme la maladie de Rivière,  (atteint  vraisemblablement  d’un cancer)  le drame personnel est immédiatement conçu comme un moyen de mieux comprendre le monde  et d’agir sur lui. 
       Son propre mal  lui enseignait  beaucoup de choses: Cela ouvre certaines fenêtres, pensait-il

    Tout comme le récit , bref et tendu vers sa fin, scandé en XXIII chapitre, la phrase du roman est marquée généralement par sa brièveté et profilée  pour la vitesse comme un fuselage  d’avion  (Lucien Giraudo)

      D’une écriture sobre  et classique, l’auteur nous  attire dans un monde de couleurs  et de  mouvement  à l’instar du peintre d’ Hélice  Robert Delaunay . “L’or du soirdes collines que survole  le pilote Fabien  fait place bientôt  à l’ombre et à la nuit  pareil à une fumée sombre”. A’ l’image du pilote saisi dans le mouvement circulaire des airs , le regard du spectateur est capté par l’effet giratoire  provoqué par la forme de l’hélice.




    XVI Fabien "errait parmi les étoiles..."

     Il monta, en corrigeant mieux les remous, grâce aux repères qu'offraient les étoiles. Leur aimant pâle l'attirait. Il avait peiné si longtemps, à la poursuite d'une lumière, qu'il n'aurait plus lâché la plus confuse. Riche d'une lueur d'auberge, il aurait tourné jusqu'à la mort, autour de ce signe dont il avait faim. Et voici qu'il montait vers des champs de lumière.
      Il s'élevait peu à peu, en spirale, dans le puits qui s'était ouvert, et se refermait au-dessous de lui. Et les nuages perdaient, à mesure qu'il montait, leur boue d'ombre, ils passaient contre lui, comme des vagues de plus en plus pures et blanches. Fabien émergea.
      Sa surprise fut extrême: la clarté était telle qu'elle l'éblouissait. Il dut, quelques secondes, fermer les yeux. Il n'aurait jamais cru que les nuages, la nuit, pussent éblouir. Mais la pleine lune et toutes les constellations les changeaient en vagues rayonnantes.
       L'avion avait gagné d'un seul coup, à la seconde même où il émergeait, un calme qui semblait extraordinaire. Pas une houle ne l'inclinait. Comme une barque qui passe la digue, il entrait dans les eaux réservées. Il était pris dans une part de ciel inconnue et cachée comme la baie des îles bienheureuses. La tempête, au-dessous de lui, formait un autre monde de trois mille mètres d'épaisseur, parcouru de rafales, de trombes d'eau, d'éclairs, mais elle tournait vers les astres une face de cristal et de neige.

        Fabien pensait avoir gagné des limbes étranges, car tout devenait lumineux, ses mains, ses vêtements, ses ailes. Car la lumière ne descendait pas des astres, mais elle se dégageait, au-dessous de lui, autour de lui, de ces provisions blanches.
           Ces nuages, au-dessous de lui, renvoyaient toute la neige qu'ils recevaient de la lune. Ceux de droite et de gauche aussi, hauts comme des tours. Il circulait un lait de lumière, dans lequel baignait l'équipage. Fabien, se retournant, vit que le radio souriait.
        – Ça va mieux! criait-il.
        Mais la voix se perdait dans le bruit du vol, seuls communiquaient les sourires. «Je suis tout à fait fou, pensait Fabien, de sourire: nous sommes perdus.»
        Pourtant, mille bras obscurs l'avaient lâché. On avait dénoué ses liens, comme ceux d'un prisonnier qu'on laisse marcher seul, un temps, parmi les fleurs.
         «Trop beau», pensait Fabien. Il errait parmi des étoiles accumulées avec la densité d'un trésor, dans un monde où rien d'autre, absolument rien d'autre que lui, Fabien, et son camarade, n'était vivant. Pareils à ces voleurs des villes fabuleuses, murés dans la chambre aux trésors dont ils ne sauront plus sortir. Parmi des pierreries glacées, ils errent, infiniment riches, mais condamnés.






Salì, correggendo meglio che poteva i risucchi, grazie ai punti di riferimento che offrivan le stelle. La loro calamita pallida lo attirava. Aveva tanto e così lungamente sofferto alla ricerca d'una luce,  che, trovatala, non a-vrebbe più abbandonato la più confusa. Ricco d'un chiarore d'albergo, avrebbe  girato sino alla morte, attorno a quel segno di cui aveva fame. Edecco che saliva verso il campo di luce.

Saliva a poco a poco, a spirale, nel pozzo che s'era aperto e che si ri-chiudeva sotto di lui. E, a misura ch'egli saliva, le nuvole perdevano il lorofango d'ombra, passavano contro di lui, simili a onde sempre più bianche.Fabien emerse.
La sua sorpresa fu estrema: la luce era tale che abbagliava. Per qualchesecondo fu costretto a chiudere gli occhi. Non avrebbe mai creduto che, dinotte, le nubi potessero abbagliare. Ma la luna piena e tutte le costellazionile mutavano in onde raggianti.
L'aeroplano era improvvisamente sboccato, nello stesso attimo in cuiera emerso,  in una calma che pareva straordinaria. Non un'onda che lo fa-cesse inclinare. Come una barca  quando passa la diga, esso entrava in ac-que riservate. Era preso in una parte sconosciuta di cielo, nascosta come larada  delle isole felici. Sotto di lui, la tempesta formava un altro mondo ditremila metri di spessore, percorso da raffiche, da trombe d'acqua, da lam- pi; ma essa volgeva agli astri  una faccia di neve e di cristallo.
Fabien s'immaginava d'aver raggiunto uno strano limbo, perché tutto sifaceva luminoso; le sue mani, le sue vesti, le sue ali. La luce non scendevadagli astri, ma si sprigionava, sotto di lui, intorno a lui, da quei depositi bianchi.
Quelle nuvole sotto di lui, rimandavan tutta la neve che ricevevano dallaluna; anche quelle a destra e a sinistra, alte come torri.  Ovunque scorrevaun latte di luce, nel quale l'equipaggio si immergeva beato.  Fabien, volgendosi, vide che il radiotelegrafista sorrideva.
«Va meglio!» gridò.
Ma la sua voce si perdeva nel rumore del volo; soltanto i sorrisi comunicavano. "Sono assolutamente pazzo" pensava Fabien; "sorrido mentre siamo perduti." 
Nondimeno mille braccia oscure l'avevano abbandonato. I suoi lacci erano stati slegati,  come quelli d'un prigioniero lasciato libero di camminare, per un po', tra i fiori.
"Troppo bello" pensò Fabien. Errava tra le stelle accumulate con la den-sità d'un tesoro, in un mondo nel quale nulla, all'infuori di lui, Fabien, e delsuo compagno, era vivo. Essi sono simili a quei ladri delle città favolose, murati entro la cameradel tesoro dalla quale non potranno più uscire. Ed errano,  in mezzo a quellagelida gioielleria notturna, infinitamente ricchi, ma condannati.



Et si vous le souhaitez 

lisez-le en entier!