La littérature du Moyen-Age est de tradition orale. C'est le règne des troubadours, trouvères, chansons de geste et poèmes lyriques. Ils sont souvent accompagnés de musique. C'est dans ce contexte littéraire que s'inscrit Tristan et Iseult, récit initialement en octosyllabes. Légende médiévale celtique (appartenant au cycle breton) datant du XIIe siècle Tristan et Iseult mêle poésie courtoise et épisodes guerriers. Tristan et Iseult n'est pas un ouvrage unique. Il existe plusieurs versions, chacune fragmentaire. Malgré quelques découvertes récentes, on ne dispose d'aucun manuscrit complet. Les deux versions les plus connues sont celles de Thomas (entre 1172 et 1176) et de Béroul (vers 1190).
Ce véritable mythe a été repris largement par ailleurs :
- dès le XIIe s., dans "Le lai du chèvrefeuille" de Marie de France et dans l'oeuvre de Chrétien de Troyes.
- après le XIIe s., en Angleterre, en Italie, en Allemagne (avec Wagner et son opéra Tristan et Isolde).
Ce véritable mythe a été repris largement par ailleurs :
- dès le XIIe s., dans "Le lai du chèvrefeuille" de Marie de France et dans l'oeuvre de Chrétien de Troyes.
- après le XIIe s., en Angleterre, en Italie, en Allemagne (avec Wagner et son opéra Tristan et Isolde).
II. Résumé
L'action se situe en des temps fort anciens. Tristan, fils de Rivalen et de Blanchefleur (soeur du roi Marc), est admiré de tous. Preux et courageux chevalier, il parvient notamment à vaincre quoiqu'en s'y blessant, le géant et redouté Morholt, symbole d'une sauvagerie cruelle et sans pitié. De retour auprès du roi Marc après cet exploit, il est prié de retrouver la fille aux cheveux d'or, dite Iseult la blonde, afin qu'elle épouse le roi Marc. Sur la nef qui les conduit vers ce dernier, Tristan et Iseult, assoiffés boivent par erreur un breuvage que leur donne Brangien, la servante d'Iseult : ce breuvage n'est autre que le philtre d'amour (qui n'est appelé ainsi d'ailleurs qu'au XIVe s. car au XIIe on parle de "vin herbé" ou de "breuvage d'amour"), boisson préparée par la reine d'Irlande (la mère d'Iseult) pour que le roi Marc et Iseult puissent se désirer et s'aimer passionnément et vivre ainsi un mariage d'amour. Suite à cette erreur, Tristan et Iseult vont donc s'aimer de manière indéfectible pendant 3 ans et se montrer donc coupables envers le roi Marc, époux d'Iseult et d'Iseult aux blanches mains que Tristan a épousé pour son prénom plutôt qu'autre chose. Usant de nombreux stratagèmes pour essayer de se revoir les amants seront souvent piégés ou pris en flagrant délit. Un jour, Tristan doit mener un combat qui va lui être fatal : il va être blessé mortellement et ne pourra pas embrasser sa belle une dernière fois alors qu'il avait tout fait pour la faire venir, mais en vain. Celle-ci arrivera trop tard et décidera de se laisser périr auprès de son amant.
III. Thèmes récurrents
- L'amour qui est ici impossible et finalement fatal. C'est un amour passion assez proche du fin'amor (idéal amoureux chanté par les troubadours de l'époque). Cet amour innocent quand il naît, puisqu'il fait suite à une erreur qui conduit les tourtereaux à s'aimer, devient ensuite coupable dans la mesure où les deux amants conscients de leur faute ne luttent pas vraiment contre leur amour. En découle ainsi le thème de la culpabilité.
- La mort (dont la mort de l'amour ?)
- Le destin ou la fatalité (Tristan et Iseult ne peuvent s'empêcher de s'aimer)
- L'aventure
- La bravoure de Tristan
- La tristesse qui est d'ailleurs à la racine du nom Tristan, orphelin de naissance et la dimension tragique du sort du "héros".
L'action se situe en des temps fort anciens. Tristan, fils de Rivalen et de Blanchefleur (soeur du roi Marc), est admiré de tous. Preux et courageux chevalier, il parvient notamment à vaincre quoiqu'en s'y blessant, le géant et redouté Morholt, symbole d'une sauvagerie cruelle et sans pitié. De retour auprès du roi Marc après cet exploit, il est prié de retrouver la fille aux cheveux d'or, dite Iseult la blonde, afin qu'elle épouse le roi Marc. Sur la nef qui les conduit vers ce dernier, Tristan et Iseult, assoiffés boivent par erreur un breuvage que leur donne Brangien, la servante d'Iseult : ce breuvage n'est autre que le philtre d'amour (qui n'est appelé ainsi d'ailleurs qu'au XIVe s. car au XIIe on parle de "vin herbé" ou de "breuvage d'amour"), boisson préparée par la reine d'Irlande (la mère d'Iseult) pour que le roi Marc et Iseult puissent se désirer et s'aimer passionnément et vivre ainsi un mariage d'amour. Suite à cette erreur, Tristan et Iseult vont donc s'aimer de manière indéfectible pendant 3 ans et se montrer donc coupables envers le roi Marc, époux d'Iseult et d'Iseult aux blanches mains que Tristan a épousé pour son prénom plutôt qu'autre chose. Usant de nombreux stratagèmes pour essayer de se revoir les amants seront souvent piégés ou pris en flagrant délit. Un jour, Tristan doit mener un combat qui va lui être fatal : il va être blessé mortellement et ne pourra pas embrasser sa belle une dernière fois alors qu'il avait tout fait pour la faire venir, mais en vain. Celle-ci arrivera trop tard et décidera de se laisser périr auprès de son amant.
III. Thèmes récurrents
- L'amour qui est ici impossible et finalement fatal. C'est un amour passion assez proche du fin'amor (idéal amoureux chanté par les troubadours de l'époque). Cet amour innocent quand il naît, puisqu'il fait suite à une erreur qui conduit les tourtereaux à s'aimer, devient ensuite coupable dans la mesure où les deux amants conscients de leur faute ne luttent pas vraiment contre leur amour. En découle ainsi le thème de la culpabilité.
- La mort (dont la mort de l'amour ?)
- Le destin ou la fatalité (Tristan et Iseult ne peuvent s'empêcher de s'aimer)
- L'aventure
- La bravoure de Tristan
- La tristesse qui est d'ailleurs à la racine du nom Tristan, orphelin de naissance et la dimension tragique du sort du "héros".
Le Mythe de Tristan et Iseut est l'un des plus fascinants du monde occidental.
Valérie Lackovic nous indique "que cette mythologie était très vivante dans toute la Grande-Bretagne bien avant l'invasion normande. Essentiellement orale, elle n'est plus attestée que par des vestiges comme une pierre datée du Vème siècle et portant l'inscription "DRVSTANVS" (Tristan) ou la mention au Xème siècle , d'un lieu dit Cornouaillais appelé "Gué d'Iseut".
Le roman de Tristan , lui, date du douzième siècle. De nombreuses versions ont existé : plusieurs ont disparu ( notamment celle de Chrétien de Troyes et celle de La Chièvre ( avant 1170) ; d'autres ne nous sont parvenues que par fragments ( Béroul et Thomas) . Ce sont les textes de ces deux auteurs qui font référence aujourd'hui.
Du roman en vers de Béroul (entre 1150 et 1190), ne subsiste qu'un fragment d'environ 4000 vers. Mais il y manque le début et la fin . Il n'a été conservé qu'une copie unique de ce manuscrit. La version de Béroul débute par la scène du grand pin (lorsque le roi Marc vient se cacher près du grand pin, pour surprendre le rendez-vous clandestin de Tristan et Iseut) et se termine lorsque Tristan et Iseut se séparent ( Tristan offrant à Iseut son chien Husdent, tandis qu'Iseut donne à son amant son anneau de jaspe vert)
Le Tristan de Thomas d'Angleterre date de 1173 . Plusieurs versions ont été conservées qui restituent plusieurs fragments de l'histoire. Mystérieusement les fragments restant de l'œuvre de Thomas débutent par une scène de séparation ( légèrement contradictoire avec celle de Béroul, mais qui permet toutefois d'enchaîner les deux récits) et nous offrent la fin du roman; épilogue mythique qui a contribué à bâtir la légende éternelle des amants maudits .
On a souvent comparé les styles de Béroul et Thomas d'Angleterre. Comme l'écrit Anne Berthelot " traditionnellement ,on a tendance à dire que Béroul, sans doute un peu plus ancien, se fait l'écho d'une version "primitive" de la légende, plus violente et sauvage que celle de Thomas, qui au contraire adapterait son matériau de base aux exigences nouvelles de l'idéologie à la mode, à savoir "la courtoisie"." La version de Béroul est donc plus réaliste que la version de Thomas, mais l'on n'y trouve guère de traces de l'amour courtois qui domine l'œuvre de Thomas.
C'est au début du vingtième siècle (entre 1900 et 1905) que Joseph Bédier, spécialiste médiéval, a rassemblé ces différents textes , auxquels il a ajouté d'autres fragments ( Eilhat d'Oberg, fragments anonymes...) pour constituer un récit faisant aujourd'hui référence.
Les 19 chapitres du Roman de Tristan et Iseut de Joseph Bédier
- Les Enfances de Tristan : Anonyme
- Le Morholt d'Irlande : Eilhat d'Oberg
- La belle aux cheveux d'Or : Eilhat d'Oberg
- Le Philtre : Eilhat d'Oberg
- Brangien livrée aux cerfs : Eilhat d'Oberg
- Le Grand Pin : Béroul
- Le Nain Frocin : Béroul
- Le saut de la chapelle : Béroul
- La forêt de Morois : Béroul
- L'Ermite Ogrin : Béroul
- Le gué aventureux : Béroul
- Le jugement par le fer rouge : Anonyme
- La Voix du Rossignol : Anonyme
- Le grelot merveilleux : Anonyme
- Iseut aux blanches mains : Thomas d'Angleterre
- Kaherdin : Thomas d'Angleterre
- Dinas de Lidan : Thomas d'Angleterre
- Tristan fou : Thomas d'Angleterre
- La Mort : Thomas d'Angleterre
LES GRANDS THEMES
L’AMOUR
- AMOUR FATAL : en effet, c’est par hasard , contre leur volonté, que T. et Y. s’aiment : la potion magique annihile l’exercice de la raison, les amants sont dépossédés de leur liberté. Ils subissent une attirance irrésistible et incontrôlable. En aucun cas on ne peut juger leur relation coupable. Les amants ne peuvent pas lutter contre leur sentiment. C’est la faillite du libre arbitre. Les amants constatent que depuis 3 ans ( la durée de l’effet du philtre) il n’ont eu que du malheur et souffrances. L’amour n’est donc pas synonyme de bonheur et d’épanouissement. Mais si les amants s’aiment dans un premier temps sans le vouloir, leur amour perdure par delà l’effet du philtre et devient une véritable passion.
- AMOUR PASSION : il est certain que l’amour des amants est sincère et fort et que, conscient de leur amour ils ne tenteront jamais de lutter contre la passion. On peut parler alors de culpabilité, dans la mesure où c’est en toute connaissance de cause qu’il commettent adultère.
LE DESORDRE
- DESORDRE SOCIAL : T. manque aux règles de la féodalité : le roi Marc est son suzerain, il lui doit respect, loyauté et obéissance. Par ailleurs, en qualité de futur héritier du trône T. devrait être un chevalier modèle, or il néglige ses devoirs et il consacre toutes ses énergies à donner des rendez-vous à Y. Elle doit respect et fidélité à son mari, en le trompant elle ruine l’autorité du roi. Le retour à l’ordre établi est un désir soit de T. soit d’Y. Néanmoins nous sommes obligés de constater que si T. et Y. éprouvent des repentirs sincères, il continueront à bafouer les lois du mariage et poursuivront leur relation adultère.
- DESORDRE MORAL : dans la société féodale du 12ème siècle, le pouvoir politique doit être en harmonie avec le pouvoir religieux : l’église prie pour le salut du roi et de son royaume, le roi et sa cour doivent défendre l’église et ses principes. Y., femme adultère bafoue les lois du mariage et T. trahit le devoir d’obéissance. Tous deux vivent donc dans le pêché. Ils ne sont pas responsables de leur amour, donc ils ne sont pas coupables, à la limite on pourrait les considérer comme des victimes ; c’est seulement quand ils seront libérés du philtre qu’ils reconnaîtront leur faute.
LA SOUFFRANCE
Amour et souffrance sont étroitement liés.
Sitôt que cesse l’effet du philtre, l’amour est vécu comme un sentiment qui génère le mal et dès lors se quitter devient nécessaire au nom de la raison mais intolérable au nom de leur passion réciproque. La souffrance des amants résulte de la soumission à un ordre social et moral.
UN AMOUR COURTOIS ?
La fin’amor est un idéal amoureux chanté d’abord par les troubadours dès le 12ème siècle. Cet idéal invite à l’amour parfait ; c’est un art d’aimer qui a ses règles, ses codes et ses rites :
- La dame aimée est noble et elle est mariée. Son amant est d’un niveau social inférieur et célibataire.
- La dame n’est pas acquise à son amants, elle doit être conquise.
- L’amant doit rendre hommage à sa dame et faire preuve d’un dévouement total
- L’amant voue un véritable culte à sa dame et fait sans cesse l’éloge de sa beauté et de ses qualités
- Pour mériter le cœur de sa dame l’Amant doit accomplir des prouesses et subir des épreuves pour valider sa fidélité et sa passion
- La possession de la femme aimée n’est pas ce qui prévaut dans la fin’amor : c’est d’abord l’intensité des sentiments qui déterminent l’amant courtois.
- La souffrance est le corollaire de la fin’amor
L’AMOUR DE TRISTAN ET YSEUT EST-IL COURTOIS ?
Tant que les amants sont sous l’effet du philtre nous ne pouvons en aucun cas évoquer l’amour courtois puisque c’est un amour fatal et indépendant de leur volonté qui les unit.
Même lorsque cesse l’effet du breuvage on ne peut pas parler d’amour courtois :
-le code de conduite de T n’est pas véritablement celui d’un amant courtois : Yseut est déjà conquise.
Le danger et les obstacles sont vite évincés et la fin du texte laisse les aimant libres de s’aimer.
Mais surtout l’amour est réciproque. Y. aime Tristan autant que T. aime Y. et ils éprouvent les mêmes souffrances.
Tristan et Yseut de Béroul et Thomas, Anne Berthelot ( Nathan)
Le Roman de Tristan et Iseut ,par Valérie Lackovic ( Ellipses)
Le Roman de Tristan et Iseut ,par Valérie Lackovic ( Ellipses)
Influence des romans antiques
Même si les motifs de Tristan sont directement liés à ceux de mythes celtiques, d’établir des relations entre les romans antiques et les romans de Tristan, notamment celui de Thomas. En effet, les caractéristiques les plus originales de ce dernier par rapport à la version commune, comme la multiplication des monologues et des commentaires au détriment du récit pur, semblent empruntées au roman antique. Elles sont la base d’une réflexion sur l’amour au sein même du roman qui se rapproche des préoccupations de certains romans antiques. Surtout, et ici de façon plus générale, les romans de Tristan, même si aucun n'est complet, retracent le parcours du héros de sa naissance jusqu’à sa mort. Ils se caractérisent par ce que Baumgartner appelle dans son étude Tristan et Iseut : de la légende aux récits en vers une « structure biographique » qui calque « le temps du récit sur le modèle du temps humain ». Cette structure est héritée en droite ligne des romans antiques.
À partir de cette légende, Richard Wagner a composé un opéra intitulé Tristan und Isolde (création en 1865).
J'ai bien aimé le mythe de Tristan et Iseut. Il représente un véritable changement dans l'histoire de la littérature. L'amour n'est pas plus source de bonheur mais, au contraire, il conduit à la mort.
RépondreSupprimerPS. Merci au professeur Zerba d'avoir modifié les options de sorte que on peut enregistrer un commentaire.
Je crois que l'amour entre Tristan et Yseut est plus proche de la réalité que celui courtois parce qu'il n'y a pas seulement la passion, l'amour et le belles choses mais aussi la souffrance
RépondreSupprimerChère Emma , Merci pour ton commentaire ... je crois que cela va t'aider .. demain !!!
RépondreSupprimercorrige Les belles cz