Cette tricherie salutaire, cette esquive , ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je l'appelle pour ma part: littérature. (Roland Barthes)
L'appartenance du français à l'indo-européen
Des populations parlant un même type de langue ont émigré par vagues successives entre 6500 et 5500 av. J.-C. dans toute l'Europe et en Inde, d'où le nom de cette famille de langues qualifiée par la suite d'indo-européenne.
Des populations parlant un même type de langue ont émigré par vagues successives entre 6500 et 5500 av. J.-C. dans toute l'Europe et en Inde, d'où le nom de cette famille de langues qualifiée par la suite d'indo-européenne.
Il a fallu attendre le XIXe siècle, et notamment la découverte d'une très ancienne langue d'Inde, le sanskrit (1), pour constater que des langues apparemment aussi différentes que le latin, l'anglais, l'allemand, le breton, le russe, le persan, ou le français, présentaient de nombreuses ressemblances et remontaient vraisemblablement à une même langue: l'indo-européen
De fortes ressemblances
Latin Anglais Allemand Breton Russe Persan Français
Mater mother mutter mamm mat modar mère
Frater brother bruder breur brat baradar frère
L'ancien français (IXe - XIIIe siècle), encore proche du latin
De même que le latin, le gaulois fait partie de la famille des langues européennes. Lorsque les Romains ont conquis la Gaule en 52 av. J.-C., le latin parlé des soldats et des fonctionnaires romains s'est rapidement répandu; dès le IVe siècle, la langue gauloise avait presque totalement disparu au profit d'un latin déformé par l'accent gaulois, et imprégné de mots germaniques correspondant aux diverses invasions.
Très largement issu du latin parlé, le français compte encore:
une centaine de mots gaulois comme: alouette, balai, bouleau, bruyère, caillou, char, chemin, chêne, druide, dune, glaise(1), lande, ruche (2), soc (3), tonneau... près de mille mots germaniques comme: balafre (4), blafard, blanc, bleu, brun, butin, danser, effrayer, galoper, garder, gâteau, guère, guerre, guetter, hache, maréchal, orgueil, riche, sale, tomber, trop...
Très largement issu du latin parlé, le français compte encore:
une centaine de mots gaulois comme: alouette, balai, bouleau, bruyère, caillou, char, chemin, chêne, druide, dune, glaise(1), lande, ruche (2), soc (3), tonneau... près de mille mots germaniques comme: balafre (4), blafard, blanc, bleu, brun, butin, danser, effrayer, galoper, garder, gâteau, guère, guerre, guetter, hache, maréchal, orgueil, riche, sale, tomber, trop...
1) Terre argileuse 2) Abri naturel ou construit par l'homme, de forme et de matière variable, où les abeilles déposent le miel et la cire. 3) Pièce travaillante de la charrue (vomere) 4) blessure
L'ancien français (IXe - XIIIe siècle), encore proche du latin
Le premier texte en français dont nous ayons connaissance date de 842. Il s'agit des Serments de Strasbourg échangés entre Louis le Germanique, de langue germanique, et Charles le Chauve, de langue française, contre leur frère Lothaire, chacun s'exprimant dans la langue de l'autre, et non en latin comme c'en était la coutume.
La France se divisait alors en deux zones linguistiques: on distinguait, dans le Midi, les dialectes où oui se disait oc, appelés par la suite dialectes de langues d'oc, et dans le Nord, les dialectes où oui se disait oïl, définissant ainsi les langues d'oïl. Les dialectes d'oïl furent prépondérants dans la mesure où Paris devint la capitale des rois: l'ancien français en est issu.
De grands textes littéraires ont été écrits en ancien français du XIe au XIIIe siècle, textes écrits en vers et souvent chantés comme la Chanson de Roland, qui relate des faits de chevalerie sous Charlemagne, ou les romans courtois, avec, par exemple, Lancelot pour héros.
La France se divisait alors en deux zones linguistiques: on distinguait, dans le Midi, les dialectes où oui se disait oc, appelés par la suite dialectes de langues d'oc, et dans le Nord, les dialectes où oui se disait oïl, définissant ainsi les langues d'oïl. Les dialectes d'oïl furent prépondérants dans la mesure où Paris devint la capitale des rois: l'ancien français en est issu.
De grands textes littéraires ont été écrits en ancien français du XIe au XIIIe siècle, textes écrits en vers et souvent chantés comme la Chanson de Roland, qui relate des faits de chevalerie sous Charlemagne, ou les romans courtois, avec, par exemple, Lancelot pour héros.
Comme le latin, l'ancien français comportait des déclinaisons: selon la fonction du mot dans la phrase, la terminaison en était différente. Ceci permettait de disposer les mots dans un ordre plus libre qu'en français moderne. Des six terminaisons du latin, ne sont restées en ancien français que celles du sujet et du complément.
À la suite des invasions des Vikings en Normandie (Xe siècle) et de la constitution de l'empire arabe (du VIIIe au XIVe siècle), la langue française s'est enrichie en empruntant des mots qui lui manquaient.
— Quelques emprunts à la langue normande comme: agrès(1), crique(2), hauban (3), vague, varech (4)...
— Quelques emprunts à la langue arabe comme: alambic, amiral, chiffre, coton, douane, échec, goudron, hasard, magasin, orange, sirop, sucre, zéro...
À la suite des invasions des Vikings en Normandie (Xe siècle) et de la constitution de l'empire arabe (du VIIIe au XIVe siècle), la langue française s'est enrichie en empruntant des mots qui lui manquaient.
— Quelques emprunts à la langue normande comme: agrès(1), crique(2), hauban (3), vague, varech (4)...
— Quelques emprunts à la langue arabe comme: alambic, amiral, chiffre, coton, douane, échec, goudron, hasard, magasin, orange, sirop, sucre, zéro...
1)gréement (sartiame) 2) Enfoncement du rivage, de taille réduite, formant une sorte de port naturel. 3) MAR. Manœuvre dormante consistant en un cordage ou un câble servant à étayer un mât par le travers ou par l'arrière. 4) Ensemble de plantes marines, en particulier d'algues brunes, que l'on récolte sur le rivage lorsqu'elles ont été rejetées par la mer.
Cette tricherie (1) salutaire, cette esquive (2), ce leurre (3) magnifique, qui permet d'entendre la langue hors pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je l'appelle pour ma part: littérature. (Roland Barthes)
1) Fraude commise lors d'un examen, d'un concours, Synon. duperie, triche (dér. s.v. tricher), tromperie 2) Fait d'esquiver une difficulté, une obligation, une question embarrassante. 3) Artifice spécieux (Qui fait illusion) dont l'apparence séduisante est destinée à tromper. Synon. duperie, tromperie, mystification.
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