Il me semble maintenant que j'écris sur ma mère pour,
à mon tour, la mettre au monde ...
à mon tour, la mettre au monde ...
Je dois avouer que le seul livre que j'avais lu d'Annie Ernaux était La place il y a vraiment lontemps ... je dirais lorqu'il était sorti.
Mais le Hazard avec un Grand H a voulu qu'un ami parti se promener en librairie ait retrouvé ce petit bouquin jaune attirant et en même temps intouchable, de peur de le tacher, tout en ayant les mains bien propres :
Une vague de mystère prescient l'enveloppe. Pourquoi ne pas le toucher ?
Aucun motif réel ! Il a bien droit de le feuilleter. Les gens à côté de lui lisent assis dans un fauteuil, examinent les couvertures coloriées, consultent les ouvrages sur les étagères... Les parfums enivrants des pages lui ouvre les narines. Le Désir enfin dépasse toute peur. Il gagne ému l'endroit où le petit ouvrage apparaît et tout doucement sort de son emplacement ce livret jaune citron : Une femme d'Annie Ernaux, une écrivaine française. Il dévore les premiers mots : "Ma mère est morte le lundi 7 avril à la maison de
retraite de l'hôpital de Pontoise, où je l'avais placée il y a deux ans.
L'infirmier a dit au téléphone « Votre mère s'est éteinte ce matin, après son
petit déjeuner. » Il était environ dix heures."
Manifestement, cela le tracasse un peu, sa mère, morte il y a quelques années, est toujours bien présente en lui, le désir de lire l'excède, pourtant il sait parfaitement qu'il va l'offrir. Il rentre et il retrouve son quotidien sur son divan proposant le supplément hebdomadaire des livres, il le feuillette et presque étourdi il tombe sur la présentation de ce récit, quelle chance ! il se dit qu' enfin il peut au moins mieux comprendre de quoi il s'agit. L'analyse du roman l'intrigue. C'est la journaliste Elena Stancanelli qui le propose dans cette première traduction italienne (ED. L'orma) "Una donna - quanta spregiudicatezza e consapevolezza in un titolo così, dimesso e inoppugnabile ... - in meno di cento pagine stordisce per densità, qualità di scrittura, asciuttezza. E' soprattutto l'intelligenza di osservazione che surrettiziamente si insinua nella semplice tessitura del ricordo, in quel tenace e consapevolmente fallace tentativo di cucire cose a cose, per inventare la verità. Il s'assied attentif à ce qui se passe en lui. Il mondo di Annie Ernaux ... è quello da cui stiamo prendendo congedo... Un mondo letterale, mai virtuale, in cui elevarsi, scrive a proposito di sua madre, significava soprattutto imparare ... e nulla era più bello del sapere. Et tout à coup la révélation "les livres étaient les seuls objet qu'elle traitait avec attention. avant de les toucher elle se lavait les mains"