Voici le magnifique poème
d' Alessandra Tosi
aussi maîtrisé et surprenant
que la vigne à Castagnola
AUTORITRATTO
Gli occhi ho di selvatica angelica,
Vividi, velati di bruna umida terra;
il labbro ho teso alla parola autentica,
castano il capello che sfiora gote e
spalle afferra.
Lunghe ho le membra, i piedi in lievi
passi sempre per terra;
L’accento è di una tesa melodia
malinconica,
d’un torbido pensier che sgretolandomi
m’afferra
e si sbriciola alla luce d’una pallida
quiete arcaica
L’iracondo e l’inquieto mi scavan più del
tempo,
mentre un mare di parole in burrasca
s’acquieta e sulle labbra s’assopisce
E nella mia ragione spesso vi è il
maltempo,
quando vedo d’un fior il colore che
appassisce
e il cuor comincia a pesar in tasca.
Autoportrait
Les yeux j’ai de sauvage
angélique,
vifs, embués de brune terre
humide ;
la lèvre j’ai tendue vers la
parole authentique,
châtain le cheveu qui effleure
les joues et les épaules saisit.
Longs j’ai les membres, les pieds
aux faibles pas toujours par terre.
L’accent est d’une tendue mélodie
mélancolique,
d’une torve pensée qui en s’effritant
me saisit
et s’émiette à la lueur d’une
blafarde quiétude archaïque.
Le coléreux et l’inquiet me fouillent plus que le temps,
pendant qu’un flot de paroles en
furie
s’apaise et sur les lèvres
s’assoupit.
Et dans ma raison souvent il y a
le mauvais temps,
quand je vois d’une fleur la
couleur qui se flétrit
et dans la poche commence à peser
le cœur.
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal
Arthur Rimbaud Ma Bohème