SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
Analisi di un testo
Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e
elaborate una riflessione personale sul tema proposto.
Cet extrait est constitué par toutes les
dernières lignes des Mémoires
d’outre-tombe
Grâce à l'exorbitance de mes années, mon
monument est achevé. Ce m'est un grand soulagement; je sentais quelqu'un qui me
poussait; le patron de la barque sur laquelle ma place est retenue m'avertissait
qu'il ne me restait qu'un moment pour monter à bord. Si j'avais été le maître
de Rome, je dirais comme Sylla que je finis mes Mémoires la veille même de ma
mort; mais je ne conclurais pas mon récit par ces mots comme il conclut le
sien: "J'ai vu en songe un de mes enfants qui me montrait Métella sa mère, et m'exhortait à
venir jouir du repos dans le sein de la félicité éternelle." Si j'eusse
été Sylla, la gloire ne m'aurait jamais pu donner le repos et la félicité.
Des orages nouveaux se formeront; on croit pressentir des calamités qui l'emporteront sur les afflictions dont nous avons été comblés; déjà, pour retourner au champs de bataille, on songe à rebander ses vieilles blessures. Cependant je ne pense pas que des malheurs prochains éclatent: peuples et rois sont également recrus; des catastrophes imprévues ne fondront pas sur la France: ce qui me suivra ne sera que l'effet de la transformation générale. On touchera sans doute à des stations pénibles; le monde ne saurait changer de face (et il faut qu'il change) sans qu'il y ait douleur. Mais, encore un coup, ce ne seront points des révolutions à part; ce sera la grande révolution allant à son terme. Les scènes de demain ne me regardent plus; elles appellent d'autres peintres: à vous, messieurs.
En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre, qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte: il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient: on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le Crucifix à la main, dans l'Eternité.
Des orages nouveaux se formeront; on croit pressentir des calamités qui l'emporteront sur les afflictions dont nous avons été comblés; déjà, pour retourner au champs de bataille, on songe à rebander ses vieilles blessures. Cependant je ne pense pas que des malheurs prochains éclatent: peuples et rois sont également recrus; des catastrophes imprévues ne fondront pas sur la France: ce qui me suivra ne sera que l'effet de la transformation générale. On touchera sans doute à des stations pénibles; le monde ne saurait changer de face (et il faut qu'il change) sans qu'il y ait douleur. Mais, encore un coup, ce ne seront points des révolutions à part; ce sera la grande révolution allant à son terme. Les scènes de demain ne me regardent plus; elles appellent d'autres peintres: à vous, messieurs.
En traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841, ma fenêtre, qui donne à l'ouest sur les jardins des Missions étrangères, est ouverte: il est six heures du matin; j'aperçois la lune pâle et élargie; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient: on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le Crucifix à la main, dans l'Eternité.
FIN DES
MEMOIRES
COMPREHENSION
1)Expliquez la métaphore à la ligne 1.
2) Relevez les expressions se rapportant à la souffrance
et à la difficulté et
discutez les connotations qui y sont
rattachées.
INTERPRETATION
1) « Crucifix » et « Eternité » prennent des majuscules que le langage
n’impose pas : commentez cet usage.
2) Nombre d’images renvoient à
ce sentiment de la fin, l’attente de la mort qui devient la conquête de l’éternité : précisez en quoi.
REFLEXION PERSONNELLE
Mémoire / Mémoires :
Faut-il vivre dans la mémoire des jours d’antan ou vivre
pour qu’il reste quelque chose de vivant de « Nos Mémoires » ?
Développez ce thème en vous appuyant aussi sur
d’autres œuvres que vous avez lues (150 mots environ).