Oratorio (Castagnola)
BAC BLANC
Prova di: LINGUA E
LETTERATURA FRANCESE
Analisi di un testo
Dopo avere letto il testo
rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema
proposto.
On
se fait une grande affaire de chercher les meilleures méthodes d’apprendre à
lire ; on invente des bureaux, des cartes ; on fait de la chambre d’un enfant
un atelier d’imprimerie. Locke veut qu’il apprenne à lire avec des dés. Ne
voilà-t-il pas une invention bien trouvée ? Quelle pitié ! Un moyen plus sûr
que tout cela, et celui qu’on oublie toujours, est le désir d’apprendre. Donnez
à l’enfant ce désir, puis laissez là vos bureaux et vos dés, toute méthode lui
sera bonne.
L’intérêt présent, voilà le grand mobile, le
seul qui mène sûrement et loin. Émile reçoit quelquefois de son père, de sa
mère, de ses parents, de ses amis, des billets d’invitation pour un dîner, pour
une promenade, pour une partie sur l’eau, pour voir quelque fête publique. Ces
billets sont courts, clairs, nets, bien écrits. Il faut trouver quelqu’un qui
les lui lise ; ce quelqu’un ou ne se trouve pas toujours à point nommé, ou rend
à l’enfant le peu de complaisance que l’enfant eut pour lui la veille. Ainsi
l’occasion, le moment se passe. On lui lit enfin le billet, mais il n’est plus
temps.
Ah ! si l’on eût su lire soi-même ! On en reçoit
d’autres : ils sont si courts ! le sujet en est si intéressant ! on voudrait
essayer de les déchiffrer ; on trouve tantôt de l’aide et tantôt des refus. On
s’évertue, on déchiffre enfin la moitié d’un billet : il s’agit d’aller demain
manger de la crème... on ne sait où ni avec qui... Combien on fait d’efforts
pour lire le reste !
J.J. Rousseau Emile ou De l’Education,
Livre II, 1762
COMPREHENSION
Relevez dans ce passage une phrase ironique et expliquez quelle en est la cible.
On peut citer comme exemple la phrase « Ne
voilà-t-il pas une invention bien trouvée ? » à la ligne 3. Avec
cette question rhétorique dont la réponse est fortement négative (« Quelle
pitié ! »), Rousseau s’adresse à Locke, qui croit avoir inventé une
méthode géniale pour apprendre aux enfants à lire mais, selon l’auteur, a
complètement raté son but.
Quelle valeur le pronom « on » a-t-il dans les trois paragraphes ? Justifiez les différents emplois qu’en fait Rousseau.
Dans cet extrait, Rousseau touche trois points de
vue différents auxquels correspond le sujet « on » dans chacun des
trois paragraphes. Dans le premier, « on » représente les maîtres qui
se donnent beaucoup de peine pour trouver les meilleures conditions et méthodes
afin que les enfants puissent apprendre à lire ; dans le deuxième, il
indique tous les gens qui aident l’enfant à lire chaque fois qu’il n’y arrive
pas ; au troisième paragraphe, enfin, « on » s’identifie avec
l’enfant lui-même, qui cherche à déchiffrer tout seul les billets mais ne
réussit pas.
INTERPRETATION
Expliquez le rôle de la ponctuation dans le dernier paragraphe.
A la fin de l’extrait Rousseau cherche à imiter la
façon dont les enfants parlent : voilà, donc, que les points exclamatifs
suggèrent la surprise d’Emile, qui reçoit beaucoup de billets
intéressants ; les deux points et les points-virgules fréquents coupent le
discours en phrases courtes et simples ; les points de suspension montre
l’incertitude et les difficultés d’un enfant qui ne sait pas lire ce qui est
écrit dans ses cartes.
Par quelles expressions Rousseau marque-t-il sa distance vis-à-vis des méthodes habituelles d’apprentissage de la lecture ?
Cette distance est marquée par Rousseau surtout au
début du texte, où il utilise plein d’expressions hyperboliques et
ironiques : afin d’instruire un enfant « on se fait une grande
affaire de chercher les meilleures méthodes », « on invente »,
on transforme sa chambre dans « un atelier d’imprimerie ». La liste
est interrompue par l’exclamation « Quelle pitié ! » : tout
cela est donc inutile, et en fait l’enfant a toujours besoin de l’aide des
adultes s’il ne veut pas « déchiffrer » que la moitié d’un billet.
Reformulez la thèse de Rousseau. Quelle conséquence entraîne-t-elle dans la manière d’enseigner ?
Pour Rousseau, la seule chose qui compte dans
l’apprentissage, c’est le vif intérêt de l’élève. C’est pour cette raison qu’on
ne doit pas se concentrer sur la méthode, ni sur les espaces ou sur les
instruments ; on doit, par contre, oublier tous ces aspects secondaires et
s’engager à allumer le désir d’apprendre de l’enfant. A ce point, toute méthode
ira bien pour lui et l’élève aura le seul moyen fondamental pour continuer à
apprendre, c’est-à-dire la passion.
REFLEXION PERSONNELLE
« Il n’y a peut-être pas de
jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous
avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre
préféré » Marcel Proust.
De l’apprentissage de la lecture à la
valeur qu’elle a eue dans la formation de chaque lecteur : développez une
réflexion personnelle sur ce thème, en faisant éventuellement référence à
d’autres œuvres littéraires que vous avez lues. (300 mots environ).
Parmi toutes les matières et
les habiletés qu’on apprend dès le premier jour d’école primaire, la lecture
est sans aucun doute l’une des plus importantes, puisqu’elle marque la
naissance d’un point de contact avec le monde qui va forger notre vie et notre
personnalité.
Il est difficile de résumer les
raisons infinies qui rendent la lecture un trésor si fondamental que le plupart
de nous, peut-être, ne se rappelle pas ce temps de notre vie où l’on ne savait
pas lire. Avec nos premières anthologies on a appris à comprendre des textes de
plus en plus complexes : la première valeur que la lecture nous donne,
c’est donc l’interprétation cohérente et profonde d’un message, ce qui nous
permet d’arriver au cœur de ce qu’un auteur veut nous communiquer.
Mais cela n’est que le début.
Lire nous permet de rentrer dans des réalités nouvelles dont on ne connaissait
même pas l’existence. Un livre est une « téléportation » et une
machine du temps accessible à tous : peu à peu, il nous attire dans sa
dimension, comme dans un réseau. On peut bien apprendre, par exemple, tout sur
le Moyen-Âge à l’école, mais notre savoir ne sera pas vraiment actualisé sans
avoir lu les aventures de Adso et Guglielmo dans Il nome delle rosa ; parler de l’empereur Hadrien sera bien
plus intéressant si on connaît ses mémoires, écrits par Marguerite Yourcenar.
Allongés sur notre lit ou
assis à l’ombre d’un arbre, on fait donc des kilomètres, mais surtout on
apprend à voir le monde d’une façon plus riche et complexe ; à changer
notre point de vue ; à être toujours curieux et créatifs ; à vivre
des expériences utiles, pourquoi pas, dans notre vie réelle aussi ; à
rentrer en empathie avec ceux qui nous parlent et à mieux comprendre nous-mêmes ;
à exprimer nos sentiments. On apprend, enfin, qu’on ne termine jamais
d’apprendre.
En conclusion, comme la lecture est un loisir aussi bien qu’une activité
qui a un si grand impact sur notre vie, le temps qu’on dédie aux livres ne peut
jamais être gâché.