Jeudi
19 mai, 21 h
Après 6 heures de voyage, nous voilà
enfin arrivés à Varèse, des souvenirs plein la tête. Nous pensons encore à
Cannes, que nous venons de quitter, le tapis rouge du Palais, le bord de mer, le
soleil de la Côte d’Azur. Entrer dans ce monde qu’est le cinéma aura été pour nous
une expérience magnifique. En effet, durant ces 5 jours, nous avons eu la
chance de pouvoir nous rendre au Festival de Cannes, qui est sûrement l’un des
plus prestigieux festivals de cinéma.
Ce matin encore, nous étions en train de
visionner notre dernier film, Ma’ Rosa,
film philippin de Brillante
Mendoza, concourant pour la Palme d’Or. Comme chaque jour, nous sommes arrivés
une bonne heure à l’avance pour être surs de pouvoir assister à la séance.
Pendant ces quelques jours, nous avions
la possibilité de voir de 1 à 3 films par jour, selon notre temps, mais aussi
selon notre chance. A Cannes, il arrive assez souvent de ne pas réussir à
rentrer dans les salles pour cause du nombre de personnes voulant assister à la
séance. Parfois après la séance de l’après-midi, nous avions l’occasion de
passer quelques heures sur les belles plages de Cannes et pour certains, même
de se baigner.
De tous les films que j’ai vus durant ces
5 jours, celui qui m’a le plus marqué est sans aucun doute Apprentice, film singapourien de Boo Junfeng, qui est présenté dans
la section Un Certain Regard.
Le jeune Aiman, ancien soldat, devient
gardien dans une prison de haute sécurité. Il est attiré malgré lui par le quartier
des condamnés à mort où il rencontre Rahim, le bourreau, qui lui propose de
devenir son assistant. Petit à petit, le spectateur comprend que le père du
protagoniste, coupable d’un meurtre terrifiant, a été exécuté des années
auparavant par ce même bourreau. Rahim apprend les ficelles de son métier à Aiman
qui se révèle être un exécutant très appliqué. A côté de son lourd métier, le
jeune homme vit seul avec sa sœur et à part cette dernière, on ne connaît rien
de sa famille.
Boo Jungeng a une façon particulière de
traiter le sujet difficile de la peine de mort. Il ne verse pas dans la caricature
du bourreau tortionnaire : Rahim explique à Aiman comment ne pas faire
souffrir le condamné, comment l’aider à partir sereinement, on le trouverait
presque bienveillant.
A la fin du film, Aiman est chargé de
l’exécution d’un trafiquant de drogue, et là, il se retrouve face sa propre conscience.
Doit-il accepter ce rôle de meurtrier, comme le bourreau qui a tué son
père ?
Emma Schelstraete II D ESABAC