L’esclavage moderne
Aujourd'hui l'esclavage persiste sous de nouvelles formes violant la Déclaration des Droits de l'Homme de 1948.
Le travail forcé :
D'après les estimations du CPME (Comité Pour la Mémoire de l'Esclavage), quelques milliers de jeunes domestiques seraient « employés » illégalement en France (confiscation des papiers d'identité, absence de rémunération, violences physiques...).
Le commerce d'êtres humains :
Il sert principalement à alimenter des filières de prostitution dans le monde entier. On estime par exemple à 2 millions le nombre de femmes prostituées en Thaïlande.
Le travail des enfants :
Il est considéré comme de l'esclavage lorsqu'il se fait dans des conditions dangereuses. En Inde, par exemple, des enfants travaillent dans des fabriques de verre à côté des fours oû la température peut atteindre 1600°C. Au Pakistan, les journées de travail peuvent atteindre 20h, 7j/7...
L’esclavage reconnu crime contre l’humanité, 2011
Extraits
Extraits
Loi n° 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité.
Version consolidée au 23 mai 2001.
Article 1
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité.
Article 2
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l'esclavage sera encouragée et favorisée.
Article 3
Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l'océan Indien et de l'esclavage comme crime contre l'humanité sera introduite auprès du Conseil de l'Europe, des organisations internationales et de l'Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d'une date commune au plan international pour commémorer l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d'outre-mer.
La définition de l'esclavage dans
l'Encyclopédie de Diderot et d’Alembert
Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, article « esclavage » du chevalier de Jaucourt, 1755. Extraits.
« Après avoir parcouru l’histoire de l’esclavage, nous allons prouver qu’il blesse la liberté de l’homme, qu’il est contraire au droit naturel et civil, qu’il choque les formes des meilleurs gouvernements, et qu’enfin il est inutile par lui-même .
La liberté de l’homme est un principe qui a été reçu longtemps avant la naissance de Jésus-Christ, par toutes les nations qui ont fait profession de générosité. La liberté naturelle de l’homme c’est de ne connaître aucun pouvoir souverain sur la terre et de n’être point assujettie à l’autorité législative de qui que ce soit, mais de suivre seulement les lois de la Nature : la liberté dans la société est d’être soumis à un pouvoir législatif établi par le consentement de la communauté, et non d’être sujet à la fantaisie, à la volonté inconstante et arbitraire d’un seul homme en particulier.
Cette liberté par laquelle on n’est point assujetti çà un pouvoir absolu, est unie si étroitement avec la conservation de l’homme, qu’elle n’en peut être séparée que par ce qui détruit en même temps sa conservation et sa vie. Quiconque tâche donc d’usurper un pouvoir absolu sur quelqu’un, se met par là en état de guerre avec lui, de sorte que celui-ci ne peut regarder le procédé de l’autre que comme un attentat manifeste contre sa vie. En effet, du moment qu’un homme veut me soumettre malgré moi à son empire, j’ai lieu de présumer que si je tombe entre ses mains, il me traitera selon son caprice et ne se fera pas scrupule de me tuer, quand la fantaisie lui en prendra. La liberté est, pour ainsi dire, le rempart de ma conservation, et le fondement de toutes les autres choses qui m’appartiennent. Ainsi, celui qui dans l’état de la nature, veut me rendreesclave, m’autorise à le repousser par toutes sortes de voies, pour mettre ma personne et mes biens en sûreté.
Tous les hommes ayant naturellement une égale liberté, on ne peut les dépouiller de cette liberté, sans qu’ils y aient donné lieu par quelques actions criminelles. (…)
Les peuples qui ont traité les esclaves comme un bien dont ils peuvent disposer à leur gré, n’ont été que des barbares. »
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne passentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers laterre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé,dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, àl’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce quichante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague,l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sanscesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Charles Baudelaire Le Spleen de Paris