"C'est la soumission" dit doucement Rediger,
"L'idée renversante et simple,
jamais exprimer au paravant
"L'idée renversante et simple,
jamais exprimer au paravant
avec cette force, que le sommet du bonheur humain
réside dans la soumission la plus absolue"
Il m'a fallu lire 260 pages pour retrouver le titre de ce roman,
Trois thèmes majeurs propose cet intéressant bouquin :
La thèse sur Joris-Karl Huysmans, ou la sortie du tunnel, qui anticipe déjà, dans son titre, le coté politique dominant, la Présidence de la République et les mouvements identitaires et enfin les relations avec les femmes du narrateur.
J'avoue tout de suite que la partie la plus intéressante est celle concernant Huysmans, plusieurs références à ce dandy reviennent dans l'histoire: Il suffirait de signaler la citation en exergue
On dirait que les rites catholiques anticipent la vague musulmane, mais bien évidemment la question posée dans le roman n'est pas sur la foi, mais sur le pouvoir islamique, ce qui a permis à son auteur un succès considérable dès sa sortie, d'autant plus que le livre de Michel Houellebecq est sorti par un curieux hasard au moment des tragiques événements de Charlie Hebdo.
Pourtant, c'est la reprise du leitmotiv décadent qui met en correspondance François, le narrateur, personnage neurasténique
et la névrose de Des Esseintes, ce qui met en relief une analyse de notre époque qui peut bien se représenter comme une nouvelle décadance.
Un brouhaha le ramena à Saint-Sulpice ; la maîtrise partait ; l’église allait se clore. J’aurais bien dû tâcher de prier, se dit-il ; cela eût mieux valu que de rêvasser dans le vide ainsi sur une chaise ; mais prier ? Je n’en ai pas le désir ;je suis hanté par le catholicisme, grisé par son atmosphère d’encens et de cire, je rôde autour de lui, touché jusqu’aux larmes par ses prières, pressuré jusqu’aux moelles par ses psalmodies et par ses chants. Je suis bien dégoûtéde ma vie, bien las de moi, mais de là à mener une autre existence il y a loin !Et puis… et puis… si je suis perturbé dans les chapelles, je redeviens inému et sec dès que j’en sors. Au fond, se dit-il, en se levant et en suivant les quelques personnes qui se dirigeaient, rabattues par le suisse vers une porte, au fond,j’ai le cœur racorni et fumé par les noces, je ne suis bon à rien.
On dirait que les rites catholiques anticipent la vague musulmane, mais bien évidemment la question posée dans le roman n'est pas sur la foi, mais sur le pouvoir islamique, ce qui a permis à son auteur un succès considérable dès sa sortie, d'autant plus que le livre de Michel Houellebecq est sorti par un curieux hasard au moment des tragiques événements de Charlie Hebdo.
Pourtant, c'est la reprise du leitmotiv décadent qui met en correspondance François, le narrateur, personnage neurasténique
et la névrose de Des Esseintes, ce qui met en relief une analyse de notre époque qui peut bien se représenter comme une nouvelle décadance.
“Autant que la littérature, la musique peut déterminer un bouleversement, un renversement émotif, une tristesse ou une extase absolues ; autant que la littérature, la peinture peut générer un émerveillement, un regard neuf porté sur le monde. Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'émeut, l'intéresse, l'excite ou lui répugne. Seule la littérature peut vous permettre d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort, de manière plus directe, plus complète et plus profonde que ne le ferait même la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitié, jamais on ne se livre, dans une conversation, aussi complètement qu'on ne le fait devant une feuille vide, s'adressant à un destinataire inconnu. Alors bien entendu, lorsqu'il est question de littérature, la beauté du style, la musicalité des phrases ont leur importance ; la profondeur de la réflexion de l'auteur, l'originalité de ses pensées ne sont pas à dédaigner ; mais un auteur c'est avant tout un être humain, présent dans ses livres, qu'il écrive très bien ou très mal en définitive importe peu, l'essentiel est qu'il écrive et qu'il soit, effectivement, présent dans ses livres" Somission p.13