BAC BLANC
Prova
di: LINGUA E LETTERATURA FRANCESE
a) analisi di un testo
Dopo
avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione
personale sul tema proposto.
" Prière
à Dieu "
Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de
tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis
à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste
de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi
dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les
erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos
calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour
nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le
fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre
les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages
insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois
imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions
si disproportionnées à tes yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces
petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de
persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te
célébrer supporte ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que
ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne
détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine
noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne
langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint
en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de
boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain
métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et
que les autres les voient sans envie : car tu sais qu’il n’y a dans ces
vanités ni envier, ni de quoi s’enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient
en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le
brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie
paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons
pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et
employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages
divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet
instant.
Voltaire, Traité sur la tolérance à
l’occasion de la mort de Jean Calas, Chapitre XXIII, (1763)
COMPREHENSION
1)Étudiez le système énonciatif mis en place dans ce texte. Quels sont les
trois destinataires successifs de cette longue apostrophe ?
2)Quels éléments permettent d’apparenter cet extrait à une prière ?
INTERPRETATION
1)Quelles images de l’homme ce texte
développe-t-il dans le premier paragraphe ?
2)Relevez et commentez les termes et les expressions dévalorisantes.
2)Quelles valeurs Voltaire défend-il ? Quelles sont les cibles qu’il
attaque ?
REFLEXION PERSONNELLE
En vous appuyant aussi sur vos lectures,
précisez le rôle du philosophe
au XVIIIe siècle.
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