mardi 29 mai 2018

Essai Bref : AMOURS





LES DOLOMITES  - Pralongià 



LICEO CLASSICO “E. CAIROLI” VARESE
SEZIONE ESABAC
BAC BLANC
Prova di  LINGUA E LETTERATURA FRANCESE

b) Saggio breve

Dopo avere analizzato l’insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).

AMOURS

La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,                            5
Son vent mélancolique à l’entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
À dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,                                         10
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s’égoutter les neiges de l’hiver
Et le siècle couler, sans qu’amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.

Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,                                                15
Calme, dans le fauteuil je la voyais s’asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l’enfant grandi de son œil maternel,                                             20
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?

Charles Baudelaire Les Fleurs du mal





Yseut se rend près du corps, elle se tourne vers l’orient et, saisie de pitié, prie pour Tristan : « Ami,  en vous voyant mort, je ne peux ni ne dois souhaiter vivre. Vous êtes mort par amour pour moi et je meurs de tendresse pour vous, mon ami, parce que je n’ai pu arriver à temps pour vous guérir et vous soulager de votre mal. Rien ne pourra jamais plus me consoler ni me réjouir, aucun plaisir, aucune réjouissance.  Maudit soit cet orage qui m’immobilisa sur la mer et  qui m’empêcha d’arriver ! Si j’étais venue à temps, ami, je vous aurais rendu la vie et je vous aurais parlé tendrement de notre amour. J’aurais plaint mon aventure, notre joie, nos plaisirs, la peine te la grande douleur que nous valut notre amour. Je vous aurais rappelé tout cela en vous baisant et en vous embrassant. Puisque je n’ai pu vous guérir, puissions-nous au moins mourir ensemble ! Puisque je n’ai pu arriver à temps ni déjouer le sort, puisque je suis arrivée après votre mort, je me consolerai en buvant le même breuvage que vous. Vous avez perdu la vie à cause de moi. Je me comporterai donc en véritable amie : je veux mourir pour vous de la même manière ».
   Elle le serre dans ses bras et s’étend à côté de lui. Elle lui baise la bouche, le visage et le tient étroitement enlacé. Elle s’étend, corps contre corps, bouche contre bouche, et rend l’âme. Elle meurt ainsi à  côté de lui pour la douleur causée par sa mort. Tristan mourut par amour pour Yseut qui ne put arriver à temps. Tristan mourut par amour pour elle et la belle Yseut par tendresse pour lui.
   Thomas achève ici son histoire. Il adresse son salut à tous les amants, aux pensifs et aux amoureux, à ceux qui ressentent l’envie et le désir d’aimer, aux voluptueux et même aux pervers, à tous ceux qui entendront ces vers.
   Tout le monde n’a peut-être pas eu son compte, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu et j’ai dit toute la vérité comme je l’avais promis au début. J’ai rassemblé des contes et des vers. J’ai agi ainsi pour offrir un modèle et pour embellir l’histoire afin qu’elle puisse plaire aux amants et afin qu’ils puissent, en certains endroits, se souvenir d’eux-même. Puissent-ils y trouver une consolation envers l’inconstance, envers le tort, envers la peine, envers la douleur, envers tous les pièges de l’amour !
                                                            
Thomas, Tristan et Yseut, vers 1175
 (traduction de D. Lacroix et Ph. Walter. Éd. Le Livre de Poche)



M. de Charlus rencontre Jupien ….

PREMIÈRE APPARITION DES HOMMES-FEMMES, DESCENDANTS DE CEUX DES HABITANTS DE SODOME QUI FURENT ÉPARGNÉS PAR LE FEU DU CIEL.
«La femme aura Gomorrhe et l'homme aura Sodome.»

Face à face, dans cette cour où ils ne s'étaient certainement jamais rencontrés (M. de Charlus ne venant à l'hôtel Guermantes que dans l'après-midi, aux heures où Jupien était à son bureau), le baron, ayant soudain largement ouvert ses yeux mi-clos, regardait avec une attention extraordinaire l'ancien giletier sur le seuil de sa boutique, cependant que celui-ci, cloué subitement sur place devant M. de Charlus, enraciné comme une plante, contemplait d'un air émerveillé l'embonpoint du baron vieillissant. Mais, chose plus étonnante encore, l'attitude de M. de Charlus ayant changé, celle de Jupien se mit aussitôt, comme selon les lois d'un art secret, en harmonie avec elle…Cette scène n'était, du reste, pas positivement comique, elle était empreinte d'une étrangeté, ou si l'on veut d'un naturel, dont la beauté allait croissant… Toutes les deux minutes, la même question semblait intensément posée à Jupien dans l'oeillade de M. de Charlus, comme ces phrases interrogatives de Beethoven, répétées indéfiniment, à intervalles égaux, et destinées—avec un luxe exagéré de préparations—à amener un nouveau motif, un changement de ton, une «rentrée». Mais justement la beauté des regards de M. de Charlus et de Jupien venait, au contraire, de ce que, provisoirement du moins, ces regards ne semblaient pas avoir pour but de conduire à quelque chose. Cette beauté, c'était la première fois que je voyais le baron et Jupien la manifester. Dans les yeux de l'un et de l'autre, c'était le ciel, non pas de Zurich, mais de quelque cité orientale dont je n'avais pas encore deviné le nom, qui venait de se lever. Quel que fût le point qui pût retenir M. de Charlus et le giletier, leur accord semblait conclu et ces inutiles regards n'être que des préludes rituels, pareils aux fêtes qu'on donne avant un mariage décidé. Plus près de la nature encore—et la multiplicité de ces comparaisons est elle-même d'autant plus naturelle qu'un même homme, si on l'examine pendant quelques minutes, semble successivement un homme, un homme-oiseau ou un homme-insecte, etc.—on eût dit deux oiseaux, le mâle et la femelle, le mâle cherchant à s'avancer, la femelle—Jupien—ne répondant plus par aucun signe à ce manège, mais regardant son nouvel ami sans étonnement, avec une fixité inattentive, jugée sans doute plus troublante et seule utile, du moment que le mâle avait fait les premiers pas, et se contentant de lisser ses plumes. Enfin l'indifférence de Jupien ne parut plus lui suffire; de cette certitude d'avoir conquis à se faire poursuivre et désirer, il n'y avait qu'un pas et Jupien, se décidant à partir pour son travail, sortit par la porte cochère. Ce ne fut pourtant qu'après avoir retourné deux ou trois fois la tête, qu'il s'échappa dans la rue où le baron, tremblant de perdre sa piste (sifflotant d'un air fanfaron, non sans crier un «au revoir» au concierge qui, à demi saoul et traitant des invités dans son arrière-cuisine, ne l'entendit même pas), s'élança vivement pour le rattraper. Au même instant où M. de Charlus avait passé la porte en sifflant comme un gros bourdon, un autre, un vrai celui-là, entrait dans la cour. Qui sait si ce n'était pas celui attendu depuis si longtemps par l'orchidée, et qui venait lui apporter le pollen si rare sans lequel elle resterait vierge?

Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe 




Il gelsomino notturno

E s’aprono i fiori notturni,
nell’ora che penso a’ miei cari.
Sono apparsi in mezzo ai viburni
Le farfalle crepuscolari.

Da un pezzo si tacquero i gridi:
là sola una casa bisbiglia.
Sotto l’ali dormono i nidi,
come gli occhi sotto le ciglia.

Dai calici aperti si esala
L’odore di fragole rosse.
Splende un lume là nella sala.
Nasce l’erba sopra le fosse.

Un’ape tardiva sussurra
Trovando già prese le celle.
La Chioccetta per l’aia azzurra
Va col suo pigolìo di stelle.

Per tutta la notte s’esala
L’odore che passa col vento.
Passa il lume su per la scala;
brilla al primo piano: s’è spento…

E’ l’alba: si chiudono i petali
Un poco gualciti; si cova,
dentro l’urna molle e segreta,
non so che felicità nuova.


Giovanni Pascoli




AMOUR de Michael Anneke

Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.