vendredi 30 juin 2017

EPREUVES ESABAC 2017 : Analisi di un testo Boris Vian "L'évadé" ou "Le temps de vivre" - Saggio breve "Images de la femme, entre norme sociale et émancipation"


Ce texte magnifique, écrit en 1954, doit être associé à deux autres poèmes du même auteur et de la même année : Le déserteur et Je voudrais pas crever.

Comme Le déserteur, il s’agit d’un poème antimilitariste, à replacer dans la période des années 1950 après les horreurs de la Seconde guerre mondiale et durant celles des guerres coloniales.


Résultat de recherche d'images pour "boris vian"


Svolga il candidato una delle seguenti prove a scelta tra:
a) analisi di un testo;
b) saggio breve.

a) analisi di un testo

Dopo avere letto il testo rispondete alle domande e elaborate una riflessione personale sul tema proposto


Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de rire aux assassins
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre


Boris Vian « L'Évadé » ou « Le Temps de vivre »

Chansons et Poèmes, 1966 (posthume)


I. Compréhension

1. Quelle est la situation d'énonciation ? Réfléchissez en particulier sur l'opposition entre « il » et « ils ».

2. Relevez et analysez les références à la nature; pourquoi est-elle si présente ?

3. Quel effet est créé sur le rythme du poème par la répétition du vers « Pourvu qu'ils me laissent le temps » ?

II. Interprétation

l.Mettez en relation le titre et le contenu du poème: de quel/s lieu/x ou situation/s s'évade le personnage ?

2. Quelles valeurs Vian souhaite-t-il célébrer dans ce poème ?

III. Réflexion personnelle

Une des fonctions de la littérature consiste à s'engager, contre toutes les formes que le mal peut prendre dans le monde. 
Développez ce thème en vous appuyant sur les ceuvres littéraires que vous connaissez (300 mots environ).



Boris Vian



b) saggio breve



Dopo avere analizzato l'insieme dei documenti, formulate un saggio breve in riferimento al tema posto (circa 600 parole).


Images de la femme, entre norme sociale et émancipation

Document 1

Il parut alors une beauté à la Cour, qui attira les yeux de tout le monde [... ]. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la Cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. [... ] Madame de Chartres [... ] faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité [... ] ; et elle lui faisait voir, d'un autre còté, quelle  tranquillité suivait la vie d'une honnète femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrème défiance de soi-mème, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seuI peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en ètre aimée.

Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

Document 2

Ils sont quinze, ceux qui l'attendirent tout à l'heure dans le grand salon du rez-de-chaussée'. Elle entra dans cet univers étincelant, se dirigea vers le grand piano, s'y accouda, ne s'excusa nullement. On le fit à sa place.
- Anne est en retard, excusez Anne.
Depuis dix ans, elle n'a pas fait parler d'elle. Si son incongruité la dévore, elle ne peut s'imaginer. Un sourire fixe rend son visage acceptable.[ ... ]
On rit. Quelque part autour de la table, une femme. Le chceur des conversations augmente peu à peu le volume et, dans une surenchère d'efforts et d'inventivité progresse, émerge une société quelconque. [... ] On débouche peu à peu sur une conversation généralement partisane et particulièrement neutre. La soirée réussira. Les femmes sont au plus sùr de leur éclat. Les hommes les couvrirent de bijoux au prorata/ de leurs bilans. [... ] Le saumon repasse dans une forme encore amoindrie. Les femmes le dévorerontjusqu'au bout. Leurs épaules nues ont la luisance et la fermeté d'une société fondée, dans ses assises, sur la certitude de son droit, et elles furent choisies à la convenance de celle-ci. La rigueur de leur éducation exige que leurs excès soient tempérés par le souci majeur de leur entretien. De celui-ci, on leur inculqua, jadis, la conscience. Elles se pourlèchent de mayonnaise, verte, comme il se doit, s'y retrouvent, y trouvent leur compte. Des hommes les regardent et se rappellent qu' elles font leur bonheur.
L'une d'entre elles contrevient ce soir à l'appétit général. Elle vient de l'autre bout de la ville, derrière les mòles et les entrepòts à l'huile, l'opposé de ce boulevard de la Mer, de ce érimètre qui fut il y a dix ans autorisé, où un homme lui a offert du vinjusqu'à la déraison.

Marguerite Duras, Moderato cantabile, 1958
1Anne Desbaresdes, mariée et mère d'un petit garçon, a rencontré un inconnu dans un café près du lieu où son enfant prend des leçons de piano. Un soir, elle prolonge la rencontre avec cet homme et arrive en retard à un diner
2 En fonction de, à la mesure de

Document 3

Le normal, je le rencontrerais en particulier chez Brigitte'. Mme Desfontaines-, toujours là, toupinanr' dans sa cuisine, petits lavages, petite couture minutieuse, et nous interdisant la salle à manger, vous allez salir. Univers menu, où à mes yeux on s'occupait des petites choses, récurer des boutons de porte, quelle farce, et comment s'interroger sérieusement cinq minutes pour savoir s'il fallait faire des nouilles ou du hachis parmentier. [... l J'avais hàte de partir. C'est là que j'ai découvert une étonnante complicité ménagère entre mère et filles, dont je n'avais pas idée. "Tu as vu ton pull, je l'ai lavé au savon en paillettes, comme neuf. Je vais te faire un dessus-de-lit en cretonne, c'est frais, etc." Brigitte aide aux épluchages, en cuisine et me fait sentir avec suffisance que je ne sais rien faire. Vrai, je ne sais pas monter une mayonnaise, ni peler une carotte vite et fin, mais je pourrais lui rétorquer qu'à l'école je me débrouille plutòt bien. Non, ça ne compenserait pas. Pour une fille, ne savoir rien faire, tout le monde comprend, c'est ne pas être fichue de repasser, nettoyer, cuisiner comme il faut. Comment tu feras plus tard quand tu seras mariée ? La grande phrase de logique irréfutable [... l, pas un œuf à la coque, bien bien, tu verras si ça plaira à ton mari la soupe aux cailloux!

Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981
1 La narratrice a été élevée par une mère pas « comme les autres », qui la laisse libre de ses choix et la pousse à étudier. Brigitte, son arnie, a reçu une éducation plus traditionnelle.
2 Il s'agit de la mère de Brigitte.
3 Toumant en rond (comme une toupie)

Document 4
Donna Cristina è morta; il viso pallido delle figlie perde un poco della sua serenità e la fiamma in fondo agli occhi cresce: cresce a misura che don Zame, dopo la morte della moglie, prende sempre più l'aspetto prepotente dei Baroni suoi antenati, e come questi tiene chiuse dentro casa come schiave le quattro ragazze in attesa di mariti degni di loro. E come schiave esse dovevano lavorare, fare il pane, tessere, cucire, cucinare, saper custodire la loro roba: e soprattutto, non dovevano sollevar gli occhi davanti agli uomini, né permettersi di pensare ad uno che non fosse destinato per loro sposo. Ma gli anni passavano e lo sposo non veniva. E più le figlie invecchiavano più don Zame pretendeva da loro una costante severità di costumi. Guai se le vedeva affacciate alle finestre verso il vicolo dietro la casa, o se uscivano senza suo permesso. Le schiaffeggiava coprendole d'improperi, e minacciava di morte i giovani che passavano due volte di seguito nel vicolo. [... l
Donna Lia, la terza delle sue figlie, sparì una notte dalla casa paterna e per lungo tempo non si seppe più nulla di lei. Un'ombra di morte gravò sulla casa: mai nel paese era accaduto uno scandalo eguale; mai una fanciulla nobile e beneducata come Lia era fuggita così. Don Zame parve impazzire; corse di qua e di là; per tutto il circondario e lungo la Costa in cerca di Lia; ma nessuno seppe dargliene notizie. Finalmente ella scrisse alle sorelle, dicendo di trovarsi in un luogo sicuro e d'esser contenta d'aver rotto la sua catena. Le sorelle però non perdonarono, non risposero.

Grazia Deledda, Canne al vento, 1913

Mme Christine est morte; le visage pâle de ses filles perd un peu de sa sérénité et la flamme au fond de leurs yeux grandit : elle grandit au fur et à mesure que don Zame, après la mort de sa femme, prend l'attitude de plus en plus autoritaire de ses ancêtres les Barons, et comme eux, retient enfermées à la maison comme des esclaves les quatre jeunes filles en attente d'un mari digne d'elles. Et comme des esclaves elles devaient travailler, faire le pain, tisser, coudre et cuisiner, savoir prendre soin de leurs affaires : et surtout, elles devaient garder les yeux baissés devant les hommes, ne pas se permettre de penser à un autre qu' à celui qui leur serait destiné comme époux. Mais les années passaient et aucun époux ne venait. Et plus ses filles vieillissaient et plus don Zame prétendait d'elles des mœurs irréprochables. Malheur s'il les voyait se montrer aux fenêtres qui donnaient sur le chemin de derrière de la maison, ou si elles sortaient sans sa permission. Il les giflait en les couvrant d'injures, et menaçait de mort les jeunes gens qu'il voyait passer deux fois de suite dans le chemin. [... ]
Madame Lia, la troisième de ses filles, disparut une nuit de la maison paternelle et pendant longtemps on n'eut plus aucune de ses nouvelles. Une ombre de mort pesa sur la maison : jamais dans le village il n'y avait eu un pareil scandale; jamais une jeune fille noble et de bonne éducation comme Lia ne s'était enfuie ainsi. Don Zame sembla devenir fou ; il courut partout ; dans tous les environs et le long de la cote à la recherche de Lia ; mais personne ne sut lui en donner des nouvelles. Finalement celle-ci écrivit à ses sœurs, disant qu'elle se trouvait en lieu sûr et qu'elle était contente d'avoir rompu ses chaines. Mais ses sœurs ne pardonnèrent pas et ne répondirent pas
.
Grazia Deledda, Roseaux au vent, traduction de Marie Billoret, ebook, Faligi Editore, 2014





Amedeo Modigliani Femme a la cravate noire (mk38)


Amedeo Clemente Modigliani, Femme à la cravate noire, 1917



welovewords


letourbillondelavie




mardi 27 juin 2017

III D ESABAC 2017 .. Au revoir ... à la manière de Prevert



"Ce n'est qu'un début 

continuez le combat"



Varese 2018


Rappelez-vous III D
Il pleuvait sans cesse sur Varese ce jour-là
Et vous marchiez souriants
Épanouis ravis ruisselants
Sous la pluie
Rappelez-vous III D
Il pleuvait sans cesse sur Varese
Et je vous ai croisés 11 via Dante
Vous souriez
Et moi je souriais de même
Rappelez-vous III D
Vous que je ne connaissais pas
Vous qui ne me connaissiez pas
Rappelez-vous III D
Rappelez-vous quand même ce jour-là
N’oubliez pas
Un homme dans une classe s’abritait
Et il a crié vos noms
Jacopo, Alessandro, Noa, Giulia,
Leonardo, Giada, Ana, Pietro
Renata, Virginia, Giorgia, Federico,
Alice, Emma, Ester, Anna,
Chiara, Matteo, Chiara, Francesca.
Gaia, Margherita, Bianca …
Et vous avez  couru vers lui sous la pluie
Ruisselants ravis épanouis
Et vous vous êtes jetés dans sa classe
Rappelez-vous III D
Et ne m’en voulez pas si je vous tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelez-vous III D
N’oubliez pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur vos visages heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur le pré
Sur le gymnase
Sur le bus de Montpelleir
Oh  III D ESABAC
Quelle bonheur le Cairoli
Malgré le français, l’anglais, les maths
Qu’allez-vous  devenir maintenant
Sous cette pluie d’été
De bac, d'ESABAC ... de lumière
Et ceux qui vous tapaient dessus 
Amoureusement
Vont-ils mourir disparaître
ou sont-ils encore bien  vivants
Oh III D ESABAC
Il pleut sans cesse  sur Varese
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est terminé
C’est une pluie d’été fraîche et transparente
Ce n’est même plus l’orage
De grec, de latin, de philosophie
Tout simplement des nuages
Qui s’éloignent dans le temps
comme des aventures révolues
Des jours qui disparaissent
Au fil du souvenir  sur Varese
Et vont renaître ailleurs au loin
Au loin, très loin de Varese
Dont on n’oubliera rien.




Cannes 2017



jeudi 22 juin 2017

MIUR : NOTE OFFICIELLE : VALORE DEL DIPLOMA ESABAC - ATTESTAZIONE COMPETENZA LINGUISTICA




Image associée

Pour ceux qui ne savent pas lire 

Pour ceux qui ne savent pas voir

Pour ceux qui ne savent pas comprendre 

Et bien d'autres encore ...

L'ESABAC existe depuis 2009

je joins la note officielle du MIUR

où l'on peut bien lire : 

"Appare non legittima ed anche in violazione agli accordi internazionali la prassi di richiedere ai possessori del diploma ESABAC un'ulteriore certificazione che attesti la stessa competenza in lingua francese"

("Il paraît illégitime et même en violation des accords internationaux la pratique de redemander aux titulaires de l'ESABAC une certification supplémentaire démontrant  les mêmes compétences en langue française")






VALORE DEL DIPLOMA ESABAC 

ATTESTAZIONE COMPETENZA LINGUISTICA











mercredi 21 juin 2017

Lavinia Bagnoli V D " Attrait de fille le visage, rapide le regard..."




La mer à Positano 

Attrait de fille le visage, rapide le regard
coulants les cheveux, roses les joues, 
babines joyeuses, sourire charmeur

Régulier le corps, amant de la cohérence
rapide à l’action, prête à l'aide sans retard
hostile à l'injustice, je crois à l’accueil

Sévère avec moi-même, jamais négligée
toujours audacieuse face aux énormes défis ,
 calme, lente à la colère, aiguë

Toujours fuir de l'expérience mauvaise
c'est la devise de quelqu'un ferme
qui comme moi,
suit des dessins  ambitieux.

Lavinia Bagnoli

Traduction: 

Tratto di fanciulla il viso, rapido lo sguardo
fluente capello, rosee le guance
labbra gioconde, sorriso maliardo

Regolare il corpo, amante della coerenza
veloce nell'eseguire, pronta all'aiuto senza ritardo-
avversa all'ingiustizia, credo nell'accoglienza

Severa con me stessa, mai negletta
sempre audace di fronte a imprese ardimentose-
calma, lenta all'ira, acuta

Sempre fuggir dall'esperienza abietta
è il motto di una persona risoluta 
che come me
insegue mete ambiziose.



Non uccidete il mare, 


la libellula, il vento. 


Giorgio Caproni  Versicoli quasi ecologici 



mardi 20 juin 2017

Mathieu Chedid & Toumani Diabaté : Cet air - M, Toumani Diabate, Sidiki Diabaté, Fatoumata Diawara : Manitoumani



Merci à Giuseppe Baranzini pour cette photo de 



Positano 


Voici deux  chansons  à la musique incantatoire 
que je viens de découvrir grâce à 

On n'est pas couchés 

on dirait que cet instrument, la Kora,  
transporte toute un monde de rêve et de soul 
où l'on se perd ...








Cet air t'en souviens-tu
Ce bel instant perdu
D'un Paris qui n'est plus
Cet air t'en souviens-tu
L’odeur d'un matin nu
D'un Mali dévêtue

Oui pars et ne te retourne pas
Chaque fois qu'une chose est sifflée
Un morceau de ta vie est passé
Va et tu le retrouveras

Cet air t'en souviens-tu
Se perdre dans les rues
Dans un saut continue
Cet air t'en souviens tu
Souffler le soir venu
Vers ceux qui ne sont plus

Oui pars et ne te retourne pas
va et tu le trouveras

Cet air je m'en souviens
Comme un rêve qui m'étrangle
Toute la chaleur détient
La douceur de ta main

Oui pars et ne te retourne pas
Chaque fois qu'une chose est sifflée
un morceau de ta vie est passer
Va et tu le retrouveras







J'entends dans ta kora parfois même ta colère

J'entends dans ta kora ton cœur qui bat, mon frère



Toumani Diabaté

J'entends dans ta kora toute l'humilité
À la verticale dans l'immensité

Toumani Diabaté


Refrain 

Manitoumani, Manitoumani, Manitoumani, Manitoumani, Manitoumani



J'entends dans ta kora l'enfant qui part en guerre
J'entends dans ta kora ton cœur qui bat, mon frère

Toumani Diabaté

Même si j'entends aussi l'orage s'éloigner
Nos ivresses apaisées, la vie illimitée
Toumani Diabaté
Au-delà des désastres de nos biographies
Au dessus des murailles de nos fausses vies
(Ahhhhhh)

Au-delà des désastres de nos biographies
Au dessus des murailles de nos fausses vies
(Ahhhhhh)

Manitoumani, Manitoumani
(Ahhhhhh)

À vouloir changer le monde
C'est le monde qui l'a changé

Toumani Diabaté


lundi 19 juin 2017

Ludovica Montana V D " Yeux mélancoliques..."








Yeux mélancoliques, couleur de la fougère


Striés de la mer si le soleil les allume

Longs sourcils se posent sur eux

Pour créer un jeu de lumières et reflets


Joues rosées

Comme les  fleurs de lotus en été

Lèvres à cœur

Pour parler d'amour,


Visage ronde, sincère et heureux

Brune tresse

Âme gentille


Sourire délicat

Comme le germe dans un pré

Je regarde en avant, jamais au passé.


Ludovica Montana




Il fallait bien qu’un visage 

Réponde à tous les noms du monde


Paul Éluard « Premièrement » in L’amour de la poésie



dimanche 18 juin 2017

Louis Aragon : Le domaine privé : "Le mot"



Costa Piana (Castagnola) 


Aragon a souvent déclaré à propos de sa mère 
"Ma famille, c'était elle, personne d'autre"



Paru d'abord en Poésie 43 et repris en 1946 "Le domaine privé"
(En étrange pays dans mon pays lui-même) représente 
le  "tombeau poétique" de cette mère tant aimée. 
Le poème est intégralement construit autour du mot maman
que l'enfant ne se donna jamais le droit de prononcer 
(Philippe Forest)

Le mot na pas franchi mes lèvres
Le mot na pas touché mon cœur
Est-ce un lait dont la mort nous sèvre
Est-ce une drogue une liqueur

Jamais je ne lai dit quen songe
Ce lourd secret pèse entre nous
Et tu me vouais au mensonge
 A tes genoux

Nous le portions comme une honte
Quand mes yeux n’étaient pas ouverts
Et les tiens à la fin du compte
Demandaient pardon d’être verts

Te nommer ma sœur me désarme
Jai trop respecté ton chagrin
Le silence a le poids des larmes
 Et leur refrain

Puisque tu dors et que leurs rires
Ne peuvent blesser ton sommeil
Permets-moi devant tous de dire
Que le soleil est le soleil

Que si jai feint cest pour toi seule
Jusqu’à la fin fait linnocent
Pour toi seule jusquau linceul
 Caché mon sang

Javais naissant le tort de vivre
Jirai jusquau bout de mes torts
La vie est une histoire à suivre
Et la mort en est le remords

Ceux peut-être qui me comprennent
Ne feront pas les triomphants
Car une morte est une reine
 A son enfant