mercredi 25 février 2015

Podano Federico I D ESABAC : Edgar Degas : « La classe de danse »










Edgar Degas (1834-1917)
 La classe de danse Entre 1871 et 1874 
Huile sur toile H. 85 ; L. 75 cm



 
       Le tableau La classe de danse, réalisé entre 1871 et 1874 avec la technique de l’huile sur toile, est une œuvre de Edgar Degas, un des peintres les plus connus de l’Impressionisme français du XIXe siècle.
       On y retrouve, donc, les caractéristiques principales de ce mouvement :
- Les contours des personnages et des objets sont estompés et pas bien définis et contribuent à créer une atmosphère floue;
- Le peintre a utilisé des couleurs mélangées et assez tenues, parce que l’Impressionisme veut montrer que nos yeux ne voient pas détails et contours bien distinctes, mais plutôt des taches de couleurs qui, réunies, composent la réalité ;
- Il y a un fort intérêt pour la lumière, qui vient d’une fenêtre sur le mur au fond de la salle, puis se reflète et elle  est amplifiée par le miroir sur la gauche du tableau, et un clair goût pour le mouvement qui est le vrai protagoniste du tableau.
       Par contre, une nouveauté introduite par Degas dans la peinture, c’est de choisir un lieu à l’abri comme endroit de représentation, tandis que les autres peintres impressionnistes, comme Manet, Cézanne et Renoir, préfèrent travailler en plein air et près de l’eau pour mieux jouer avec la lumière.

       Degas fréquentait avec assiduité l'Opéra de Paris en tant que spectateur, mais aussi les coulisses et le foyer de la danse, où il était introduit par un ami musicien de l'orchestre. A l’époque, il s'agit encore du bâtiment rue Le Peletier et pas encore de la plus célèbre Opéra Garnier, qui le remplacera bientôt. A partir du début des années 1870 et jusqu'à sa mort, les ballerines à l'exercice, aux répétitions ou au repos deviennent donc le sujet de prédilection de Degas, inlassablement repris avec de nombreuses variantes dans les postures et les gestes. Ce sujet, qui marque une vraie originalité dans le panorama des œuvres de l’Impressionisme, rend Degas particulièrement aimé par la bourgeoisie, la classe sociale dont un des loisirs préférés était le théâtre et dont lui-même faisait partie.
       Dans la représentation des ballerines, davantage que la scènes et les spectacles, c'est tout d’abord le travail préparatoire qui l'intéresse, c’est-à-dire l'entraînement. Ici, en particulier, on voit le moment où la leçon s'achève : les élèves sont épuisées ; elles s'étirent, se contorsionnent pour se gratter le dos comme la fille au premier plan, ou bien rajustent leur coiffure. Elles sont peu attentives aussi à l'inflexible professeur, qui est le portrait de Jules Perrot, un authentique maître de ballet.

       Afin de souligner son intérêt pour la spontanéité d’un instant dans ses tableaux, Degas disait qu’il aimait peindre des situations comme s’il les regardait au travers d’ « un trou de serrure ». En fait, dans cette peinture, il a observé avec attention les gestes les plus spontanés et naturels des filles dans leurs moments de pause, où la concentration se relâche et le corps se détend après l'effort d'un apprentissage exténuant et d'une rigueur irréductible, montré par l’expression sévère du maître. C’est comme si le peintre avait pris une photo en cachette, et en fait la discipline à laquelle l’art de Degas s’inspire le plus, surtout pour l’étude du mouvement, c’est la photographie.

        L’écrivain Paul Valéry a écrit : "Degas est l'un des rares peintres qui aient donné au sol son importance. Il a des planchers admirables." Le sol, qui peut sembler seulement un détail, est en réalité indispensable pour des danseuses, dont le parquet, que l'on arrose pour éviter d'y glisser, est le principal instrument de travail ; c'est aussi sur ce parquet que le maître martèle de son bâton pour marquer la mesure. Le point de vue en légère plongée accentue la perspective fuyante du parquet, qui donne beaucoup de profondeur au tableau et semble nous inclure dans la salle de danse.

       Aujourd’hui, ce tableau se trouve dans la collection de l’impressionnisme au Musée d’Orsay, à Paris.