dimanche 22 février 2015

Madame Bovary (1857) de Gustave Flaubert, du roman au film de Claude Chabrol ... avec un extrait à étudier ...Et un excellent article de mon ancien élève Francesco Morosi









Résumé

Fille d'un riche fermier, Emma Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf récent d'une femme tyrannique.
Elevée dans un couvent, Emma aspire à vivre dans le monde de rêve dont parlent les romans à l'eau de rose qu'elle y a lu. Un bal au château de Vaubyessard la persuade qu'un tel monde existe, mais le décalage qu'elle découvre avec sa propre vie déclenche chez elle une maladie nerveuse.
Son mari décide alors de s'installer dans une autre bourgade, siège de comices agricolesrenommées, Yonville-l'Abbaye.
Là, elle fait connaissance des personnalités locales, Homais, pharmacien progressiste et athée, le curé Bournisien, Léon Dupuis, clerc de notaire, Rodolphe Boulanger, gentilhomme campagnard.
La naissance d'une fille la distrait un peu, mais bientôt Emma cède aux avances de Rodolphe. Elle veut s'enfuir avec son amant qui, lâche, l'abandonne.
Emma croit en mourir, traverse d'abord une crise de mysticisme, puis plus tard, au théâtre de Rouen, revoit Léon, revenu de Paris. Elle devient très vite sa maîtresse, lors d'une promenade dans un fiacre.
Installée dans sa liaison, Emma Bovary invente des mensonges pour revoir Léon, et dépense des sommes importantes, qu'elle emprunte à un marchand trop complaisant, Lheureux.
Un jour, celui-ci exige d'être remboursé. Emma, par peur du jugement qui va être prononcé contre elle, tente d'emprunter auprès de Léon, puis de Rodolphe. Tous deux la repoussent, et Emma s'empoisonne avec l'arsenic dérobé chez le pharmacien.


Le film : MADAME BOVARY (1991)
Synopsis : Emma, fille de paysan, épouse un officier de santé. Idéaliste et romanesque, elle perd rapidement ses illusions de bonheur face à la grossiereté des petits bourgeois normands. Elle devient la maîtresse d'un gentilhomme du voisinage qui l'abandonne, puis d'un clerc de notaire.

Madame Bovary, le film, par Claude Chabrol" J'ai voulu être le plus fidèle possible au texte de l'auteur. J'essaie de faire le film qu'il aurait fait s'il avait eu une caméra au lieu d'une plume. "
" Il fallait que j'arrive à le faire pour pouvoir continuer à me regarder dans la glace. C'est une nécessité profonde, parce que Madame Bovary correspond à mon rêve d'œuvre d'art, où fond et forme ont autant d'importance l'un que l'autre et s'exaltent réciproquement. Le roman contient dans un récit limité et daté une sorte de condensé de toute l'histoire du monde. C'est une de ces œuvres qu'il ne faut pas toucher, à moins d'avoir la folie d'oser. Comme Gustave Flaubert, il m'est arrivé de passer l'après-midi à rajouter une virgule que j'avais mis la matinée à supprimer. Il y a très peu de dialogues dans le livre, mais tous les dialogues du film sont des phrases de Flaubert. J'ai travaillé sous l'œil de Gustave, un portrait qui me regarde tantôt avec bienveillance tantôt avec sévérité ".
 
Pierre-Marc de Biassi " Un scénario sous influence " extrait d'un entretien avec Claude Chabrol : in " Autour d'Emma Bovary ", Hatier, collection " Brèves de cinéma ".
" Quand on s'attaque au projet de transposer l'œuvre d'un grand écrivain pour en faire un scénario, on s'aperçoit bien souvent, en descendant dans le détail du texte - et pour 'mettre en scène' un texte, c'est souvent le détail qui devient essentiel - on s'aperçoit donc que le grand écrivain est une sorte de magicien et que son texte est bourré de tours de passe-passe. C'est la qualité de son écriture qui permet à l'écrivain de faire illusion, et le lecteur ne s'aperçoit pas du tour qu'on lui joue. Mais en réalité, s'il s'agissait de visualiser concrètement ce que le texte nous raconte, ce serait souvent carrément impossible. Très souvent, par exemple, la même personne, au même moment du récit, dans la même scène, se trouve simultanément à la fenêtre et dans un autre endroit de la pièce. Et encore mon exemple est simple, on peut trouver une solution. Mais c'est souvent beaucoup plus sérieux que cela, et ça devient insoluble. Or, ce genre de tour de passe-passe que permet l'écriture, le type qui écrit le scénario se trouve obligé de l'adapter pour le rendre viable dans l'espace et le temps, pour le mettre en scène quoi… Quand il faut passer à la dimension visuelle, on ne peut plus tricher : il faut voir les choses, les reconstruire visuellement et les donner à voir. Et avec ces exigences, il y a des pans entiers de la littérature qui ne peuvent pas passer directement à l'écran : ce n'est pas faisable. Voilà. Eh bien, chez Flaubert c'est un problème qui ne se pose pratiquement jamais : on peut transcrire au centimètre près le nombre de pas que le personnage a dû faire pour aller de la fenêtre à la porte, le temps qu'il a fallu, ce qui a pu se passer entre temps, etc. C'est absolument fabuleux : il n'y a plus aucun problème pour adapter, les conditions de la mise en scène sont déjà intégrées à l'écriture ". 
Pierre Assouline. Extrait d'un entretien avec Claude Chabrol : Magazine Lire-octobre 1990.

Les personnages, vus par Claude Chabrol
Emma
 
" Finalement, c'est une paysanne qui croit qu'elle ne l'est pas. Elle se pense autrement qu'elle n'est, mais ses moments de lucidité la rendent émouvante. Pathétique, même. Les acteurs ne doivent pas être gentils. Si une émotion passe, il faut qu'elle coule pure. " 
Charles 
" Il n'a peut-être pour tout défaut que sa bonté. Flaubert n'a jamais dit " Charles Bovary, c'est moi ! " Je sais bien qu'on a beaucoup glosé sur son " Emma Bovary, c'est moi ", et qu'il n'est même pas sûr qu'il l'ait vraiment dit, mais quand même ! S'il a dit quelque chose d'approchant, à mon sens, c'est surtout pour dire " en tout cas, je ne suis pas Charles, " ne vous identifiez pas à Charles ! Parce que, vous savez, les hommes ont une tendance terrible à s'identifier à Charles. Ils ont un mal fou à s'identifier à Emma, et il fallait absolument faire un effort pour les aider ! "
Rodolphe
" Rodolphe est un homme assez seul, qui se parle à lui-même et se lance un défi donjuanesque. En fait, un grand mélancolique, sous une peau d'épicurien cherchant à profiter des plaisirs de l'instant. Cynique par idéalisme, sans illusion sur la société, et d'une lâcheté bien masculine. " 
Homais" C'est un homme de progrès, qui va de l'avant. Il n'est pas entièrement antipathique et ne dit pas que des bêtises. Mais il assène ses opinions comme des certitudes, c'est là que commence la bêtise. La vision qu'a Flaubert de la bêtise m'intéresse beaucoup : au fond, pour lui, l'homme ne se caractérise nullement par son intelligence. Il pensait que l'homme est un être bête qui a des lueurs d'intelligence, et non l'inverse. "Léon" Avec le jeune Léon, c'est elle qui mène la barque, c'est lui qui est la maîtresse d'Emma, ou si vous voulez, c'est elle qui le maîtrise. Interpréter Léon était une chose très difficile parce qu'il fallait réussir à devenir un peu transparent. "
Marie-Noëlle Tranchant. Extrait d'un entretien avec Claude Chabrol : Le Figaro-6 octobre 1990
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Et pour finir un extrait à étudier pour mes élèves de III D

Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d'être endormie ; et, tandis qu'il s'assoupissait (1) à ses côtés, elle se réveillait en d'autres rêves.
Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays nouveau, d'où ils ne reviendraient plus. Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans parler. Souvent, du haut d'une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigognes. On marchait au pas, à cause des grandes dalles, et il y avait par terre des bouquets de fleurs que vous offraient des femmes habillées en corset rouge. On entendait sonner des cloches, hennir les mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des fontaines, dont la vapeur s'envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d'eau. Et puis ils arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns séchaient au vent, le long de la falaise et des cabanes. C'est là qu'ils s'arrêteraient pour vivre ; ils habiteraient une maison basse, à toit plat, ombragée d'un palmier, au fond d'un golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en hamac(2) ; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme les nuits douces qu'ils contempleraient. Cependant, sur l'immensité de cet avenir qu'elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait ; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se balançait à l'horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l'enfant(3) se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne s'endormait que le matin, quand l'aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit Justin(4), sur la place, ouvrait les auvents de la pharmacie.

1)s’endormait 2)Toile ou filet suspendu et utilisé comme lit 3)La petite fille d’Emma 4)L’employé du pharmacien

Gustave Flaubert, Madame Bovary, (1857)
1)Emma lutte contre la médiocrité de sa vie en se réfugiant  dans le rêve. Analysez le sens de : « Elle se réveillait en d’autres  rêves ». (4 lignes – 40 mots)
2) Le lieu idéal obéit à la logique interne du personnage. Relevez les indices qui révèlent la platitude, le manque de relief, la banalité du rêve d’Emma. Que révèlent ces indices sur son caractère ? (6 lignes – 60 mots)
3) « Bovary ronflait plus fort » : Que pensez-vous de cette expression, analysez les contrastes entre vie réelle et vie rêvée. (5 lignes – 50 mots)



Tra sogni e chimere, l’immor(t)alità di Emma

«Moriemur inultae,
sed moriamur.»
(Ver, Aen; IV, 659-660)

«Moriremo invendicate,
ma moriamo»

Quando si parla di «Madame Bovary», il capolavoro assoluto di Gustave Flaubert, che gli ha assicurato imperitura memoria nella storia della Letteratura tutta, composto nel 1851 e pubblicato nel 1856 sulla Revue de Paris, è inevitabile utilizzare il termine “innovazione”. Questo è infatti un romanzo di rottura: di rottura con la visione  stereotipata della società che aveva il realismo, di rottura con quella corrente moralistica di cui s’era fatto portatore, tra gli altri, Balzac, di rottura con la concezione del mondo ottocentesca.
Ma – Flaubert lo sapeva bene – l’innovazione senza la tradizione, la modernità senza l’antichità hanno poco senso di esistere. Dunque anche il Nostro si rifà in larga misura a topoi narrativi e ideologici della Letteratura di sempre. Il richiamo più evidente è di certo quello all’Eneide di Virgilio, il cui incipit (“Arma virumque cano…”) non deve trarre in inganno: Flaubert non si ispira tanto all’eroe pius, al protagonista del poema, bensì ad un personaggio, se così si può dire, minore, la regina cartaginese Didone, e alle riflessioni che la sua figura richiama nel poeta. Anche Didone, che viene per comodità collocata sulla medesima linea di Andromaca e Penelope, ha infatti in sé una forte vena di rottura col passato. Ricopre, per esempio, un ruolo importante nell’economia del poema (un intero libro su dodici), di cui, con la sua personalità dirompente e dilaniata, diventa una co-protagonista. E’ ben inserita nella società del suo tempo (è addirittura regina, carica mai concessa ad una donna in un poema epico), ma al tempo stesso, per amore, se ne estrania, non la comprende, ne diventa aliena. E’ una vittima, di sé e degli altri, la sua figura sarebbe perfetta anche in una tragedia. Incarna una serie di sentimenti umanissimi e modernissimi, la passione bruciante, la follia provocata dal durus amor, per dirla con Lucrezio.
Insomma, leggendo i versi di Virgilio, non possono non tornare alla mente i tratti di Emma Rouault, poi Bovary, il suo malinteso senso dell’amore, il netto contrasto tra aspetto esteriore ed interiore, il medesimo, tragico, finale. I due Autori, a differenza di secoli e secoli, hanno la stessa percezione pessimistica dell’amore, visto come dannosa tararchè, sconvolgimento emotivo (e non solo) che porta a compiere gli atti più folli. Proprio la follia gioca in entrambi i casi un ruolo fondamentale: le due donne maturano, come già detto, un malinteso senso dell’amore, che concepiscono come sentimento puro e senza contaminazioni esterne. La scoperta che così non è porta ambedue alla pazzia, e, diretta conseguenza, alla morte: l’amore è forza vitale, ma al contempo nosos, malattia, follia (è interessante come una delle traduzioni figurate sia “rovina”), e poi thanatos, morte.
Di follia parla anche l’amante Rodolphe, che di Emma fa un ritratto magistrale: «[…] ne savez-vous pas qu’il y a des âmes sans cesse tourmentées? Il leur faut tour à tour le rêve et l’action, les passions les plus pures, les jouissances les plus furieuses, et l’on se jette ainsi dans toutes sortes de fantasies, de folies [...]»[1]. Parole migliori non potevano essere spese per la sua figura: madame Bovary è una sognatrice, tormentata dal suo più grande sogno, trovare l’amore più puro, che mai deve soggiacere a regole altre se non a quello dettate dal cuore. Emma è dunque la vera novità del romanzo, il vero punto di rottura col realismo alla «Eugénie Grandet». Il suo personaggio è così dilagante, dirompente, dinamico, impetuoso, tragico, in una parola, moderno, che ruba la scena a tutti gli altri, diviene in poche pagine il libro stesso, che da lei – non è un caso – prende il titolo.
Il romanzo è dunque un concentrato di modernità e insieme tradizione, capolavoro assoluto che vale la pena di analizzare con più attenzione.
Già l’Autore si premura di dividere il romanzo in tre parti, che possono benissimo valere come macrosequenze. Nella prima, tuttavia, si può operare un’ulteriore divisione: il primo magistrale capitolo e alcuni altri, fino al capitolo VIII escluso, potrebbero essere definiti “di avvicinamento”: si presentano i personaggi, prima Charles, con quel magnifico incipit di cui si parlerà in seguito, poi Emma, figura angelica, donna di casa (non traspare dai primi incontri il reale carattere della fanciulla). Tuttavia, la vera presentazione di Emma, che va ben oltre la descrizione fisica, si ha solo nel capitolo VI. In questa occorrenza, Flaubert narra il passato della giovane, gli anni in convento, le nascenti passioni: l’Autore, con sorprendente perizia, si limita ad osservare i fatti, presentandoli così come sono al lettore (non parlerà quasi mai direttamente, almeno in questa prima parte, del carattere di Emma). Si offre come guida, quasi come un vincastro, a chi legge: d’altronde è la sua etica, la sua idea del ruolo dello scrittore: «L'illusion […] vient […] de l'impersonnalité de l'oeuvre. C'est un de mes principes, qu'il ne faut pas s'écrire. L'artiste doit être dans son oeuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout puissant; qu'on le sente partout, mais qu'on ne le voie pas»[2]. E’ sempre nella prima parte che si trova il punto di non-ritorno del romanzo: il ballo alla Vaubyessard (capitolo VIII), oltre ad essere uno dei più splendidi esempi nella letteratura della descrizione delle feste aristocratiche, è anche la scintilla da cui muove la storia di madame Bovary, il secondo e, tutto sommato, vero incipit del romanzo. Comincia infatti qui per Emma un periodo di “rêverie” (termine francese molto difficile da rendere, traducibile con “fantasticheria”): la sua anima sarà straziata dal contrasto (che farà da padrone di tutta la prima parte) tra triste realtà borghese e sogno di una vita romantica, magari in un castello tra i fasti aristocratici. Dal punto di vista narratologico è, per dirla con un calembour, la fine dell’inizio e l’inizio della fine. Da questo momento in poi, infatti, Emma nasce ad una nuova vita e insieme inizia a precipitare verso il baratro della morte: paradossalmente, è proprio qui, a ottanta pagine dall’inizio, che il romanzo raggiunge la sua climax, rivelando una struttura fortemente sbilanciata e poco simmetrica. «[…] Son voyage à la Vaubyessard avait fait un trou dans sa vie, à la manière de ces grandes crévaces qu’un orage, en une seule nuit, creuse quelquefois dans les montagnes. Elle se résigna pourtant: elle serra pieusement dans la commode sa belle toilette et jusqu’à ses souliers de satin, dont la semelle c’était jaunie à la cire glissante du parquet. Son coeur était comme eux: au frottement de la richesse, il s’était placé dessus quelque chose qui ne s’effacerait pas. Ce fut donc une occupation pour Emma que le souvenir de ce bal. Toutes les fois que révenait le mercredi elle se disait en s’éveillant: ‘Ah! Il y a huit jours... Il y a quinze jours... Il y a trois semaines, j’y étais!’ Et peu à peu, les physionomies se confondirent dans sa mémoire; elle oublia l’air des contredances; elle ne vit plus si nettement les livrées et les appartements; quelques détails s’en allèrent, mais le regret lui resta. [...]»[3]. Emma cadrà nel crepaccio metaforico scavato in lei dal rimpianto del ballo, inerme, sempre più in preda ad attacchi di depressione: sarà questo che farà decidere al marito, tanto premuroso quanto ottuso (che si cura dei mali del corpo della moglie, anziché curarne quelli dell’anima) di lasciare Tostes e andare a Yonville. Si apre così la seconda parte, dove Flaubert si limita a seguire, inesorabile, la direzione presa dalla vicenda: Emma comincerà a spendere per rassomigliare agli aristocratici parigini. Intanto però arriva a non tollerare anzi ad odiare Charles (reo di non dare ascolto ai suoi sfoghi, di non capire che la moglie sogna la bella vita, reo persino d’essere mediocre e non assicurarle dunque la fama che merita) e il rancore nei suoi confronti  accresce in maniera direttamente proporzionale all’amore nei confronti di Léon prima e di Rodolphe poi. Il primo, troppo giovane, non riesce a confessare alla Bovary (che ai suoi occhi appare ricoperta di un’aura di magnificenza) il suo vero amore e, straziatone, parte per Parigi. Rodolphe, invece, freddo calcolatore, la attira sempre più nella spirale della passione, fino a prometterle di fuggire insieme. Ma dinanzi ai forti sentimenti dell’amante, questi ne rimane spaventato e fugge, spezzandole il cuore e riducendola ad uno stato di follia durato quasi due anni. L’ultimo capitolo della seconda parte è fondamentale: innanzitutto, Flaubert permette al lettore meno attento di fare il punto prima della parte conclusiva; l’Autore è bravissimo a sfruttare tutta la sua maestria e la sua astuzia, usando l’espediente poetico e narrativo dell’opera lirica. «[…] Elle reconnaissait tous les enivrements et les angoisses dont elle avait manqué mourir. La voix de la chanteuse ne lui semblait être que le retentissement de sa conscience, et cette illusion qu’il a charmé quelque chose même de sa vie. Mais personne sur la terre ne l’avait aimée d’un pareil amour [...]»[4]. E come, d’altronde, non vedere in Madame Bovary una perfetta opera lirica? Mi stupisce anzi che nessun musicista del tardo romanticismo non abbia pensato di trasformare il capolavoro di Flaubert (pure pieno di contenuti, per l’appunto romantici) in un libretto. Infatti la vicenda è costituita di episodi, quasi dei temi musicali che l’Autore sviluppa, su cui inventa stupefacenti variazioni, dei leit-motiv insomma, che puntualmente si ripresentano come in un gioco di specchi. Ne è un esempio Léon, il cui tema si ripresenta in scena come un deus ex machina, annunciato dalla grancassa dei colpi di scena, proprio nel capitolo XV. Il tornado che aveva inghiottito e distrutto le speranze e i sogni amorosi di Emma si ripresenta proprio col praticante: se prima il loro amore era stato solo platonico, ora è l’esatto contrario: dopo un primo tempo di paura e pudore, i due si gettano in un turbinio di baci, abbracci e passione che accompagnerà il lettore nella terza ed ultima parte. Anche questo amore è destinato a terminare, ma questa volta Flaubert sceglie una fine meno tragica rispetto a quella dell’amore con Rodolphe (tentato suicidio): semplicemente, il fuoco della passione si affievolisce sino a spegnersi (è interessante notare come questo evento si diluisca tra le righe, senza che mai l’Autore abbia bisogno di pronunciare la parola “fine”). Intanto però si fa largo, insinuante, l’aria del malvagio mercante Lhereux, quella terribile dei debiti, delle cambiali, dei prestiti. E in un possente crescendo di emozioni e di concitazione (degno del miglior Beethoven), in cui si mescolano tutti i temi, da quello del marito Charles, sempre più presente, fino a quello dell’amante Rodolphe, l’orchestra suona il finale: Emma, avvelenatasi con l’arsenico del farmacista Homais, muore e il romanzo vive una seconda climax, più evidente, forse, dell’altra e non meno magistrale. La narrazione precipita di nuovo verso il termine e, anziché terminare con un finale “strappa-applausi” in una maestosa scena corale, si spegne in sordina, mesta e decisamente poco appassionante. Il vero dramma si compie solo ora.
Per quanto riguarda il tempo, è giusto fare due riflessioni: la prima è di natura meramente tecnica. I sommari sono numerosissimi (per riprendere la metafora dell’opera lirica, sono le variazioni sui temi, sugli episodi della vicenda, da essi distinti per il tempo verbale utilizzato: c’è difatti una forte opposizione tra imperfetto e passato remoto). Flaubert utilizza spesso anche le ellissi, mentre paiono poche le analessi (fatta salva la prima parte del romanzo in cui, prima, in una più ampia digressione, l’Autore parla della famiglia di Charles e poi, in un intero capitolo, il VI, racconta la vita al convento della giovane Emma).
Ma un’altra riflessione s’impone: il romanzo realista e naturalista si è sempre distinto da altri generi per la sua precisione nella datazione (anche se solo col romanzo storico si raggiungerà una perfezione maniacale nell’annotare lo scorrere del tempo). Primo esempio che salta all’occhio è il già citato capolavoro di Balzac: pur se con qualche incongruenza, l’Autore annota date con un certo scrupolo: sappiamo così quando parte il cugino Charles, quando muoiono la madre, il padre e soprattutto in quali anni di preciso si svolge la vicenda. È come se ci fosse un cronografo che registra con precisione lo scorrere del tempo storico, correggendo se necessario errate percezioni del lettore. Al contrario, Flaubert fa una scelta fondamentalmente diversa: non ci sono anni né tantomeno riferimenti temporali espliciti (salvo qualcuno, ma molto diluito). Il tempo del romanzo, cioè, non è più quello della Storia, bensì quello della coscienza, del vissuto, dell’interiorità. Per usare un’espressione di Bergson (cugino di Proust, e questo già spiega tutto), che Flaubert anticipa genialmente, il tempo è trasformato in durata. Ogni capitolo del romanzo indica dei momenti della vicenda la cui durata è dettata dal modo in cui il personaggio li vive. La vicenda non è costituita dai meri fatti, ma dal modo in cui i personaggi li vivono e la durata è dunque ricavata – semplificando - dalle emozioni degli eroi del romanzo e non più da inutili calcoli (finalmente!). Il tempo non è più dunque oggettivo, bensì soggettivo. È quindi deformato e deformabile: leggendo questo libro pare di trovarsi nel celeberrimo dipinto di Dalì che ritrae gli “orologi molli”, come lui stesso li chiamava. Ciò accresce la libertà del lettore, non più inguaiato entro una ferrea cornice temporale, non più costretto a leggere con l’orologio alla mano: parte della riuscita del libro è nelle sue mani.
Sta proprio qui la grande modernità del romanzo flaubertiano ed è anche per questo motivo che non lo si può iscrivere con precisione in una categoria: appare dunque troppo semplice e sbrigativo affermare che “Madame Bovary” è un’opera naturalista. Mi sento invece di dire che è un’opera più complessa: è, da molti punti di vista un romanzo psicologico ante litteram, una geniale anticipazione di ciò che sarà la letteratura (dal già citato Proust fino al nostro Pirandello), della via che la porterà alla nostra contemporaneità, con, tra le altre cose, personaggi rivoluzionari e insicuri (anche Emma, se vogliamo, è tale). Ma, per altri tratti, resta un romanzo naturalista.
Per esempio, si scorge anche qui la puntigliosa ricerca sociologica, tema questo che ci porta a parlare dello spazio: infatti, la ricostruzione dei villaggi di Tostes e di Yonville-l’Abbaye, dove si svolge per la maggior parte la vicenda. Si ripresenta, inesorabile, l’ormai epico scontro fra città (il paradiso dove si realizzano, come per incanto, tutti i sogni) e provincia (dai costumi poco raffinati, chiusa nella sua orgogliosa grettezza e nelle sue ipocrisie, luogo della monotona quotidianità). Lo scontro, ora, viene in un certo qual modo personificato, Emma stessa ne è infatti simbolo: appare lacerata, come già si diceva, tra sogni aristocratici (e quindi vita cittadina) e triste realtà borghese (e quindi vita campagnola). È  emblematico, a questo proposito, il passo seguente: «[…] Paris, plus vaste que l’océan, miroitait donc aux yeux d’Emma dans une atmosphère vermeille [...] C’était une existence au dessus des autres, entre ciel et terre, dans les orages, quelque chose de sublime. Quant au reste du monde, il était perdu, sans place précise et comme n’existant pas. Plus les choses, d’ailleur, étaient voisines, plus sa pensée s’en détournait. Tout ce qui l’entourait immédiatement, campagne ennuyeuse, petits bourgeois imbeciles, médiocrité de l’existence lui semblait une exception dans le monde, un hasard particulier où elle se trouvait prise, tandis qu’au-delà s’étendait à perte de vue l’immense pays des félicités et des passions [...]»[5].Città e campagna verranno assurte da Flaubert come metafore della borghesia e dell’aristocrazia e avranno, lo si intenderà, un importante valore nell’economia del romanzo.
Per l’ultima riflessione sulla dimensione spaziale fa nuovamente comodo un confronto con Balzac: in “Eugénie Grandet”, infatti, il fulcro della scena era sempre e solo il grande stanzone, cupo e tetro che, si era detto, faceva quasi da quinta teatrale. In “Madame Bovary”, invece, questa enorme semplicità scenica è persa del tutto, per far fronte ad una vicenda più agile e complessa: si è obbligati a muoversi con estrema rapidità da un ambiente all’altro. Un’altra interessante differenza con Balzac è che, se in “Eugénie Grandet” gli ambienti sono descritti oggettivamente, in “Madame Bovary” non accade più. Invece, alle descrizioni fanno da filtro i personaggi che le rendono soggettive (così, capita spesso che gli ambienti visti con gli occhi d’una depressa Emma ci appaiano vuoti e tristi mentre sono in realtà gai e pieni di vita). Nel linguaggio cinematografico una tecnica simile viene chiamata “ripresa in soggettiva”: ovvero la cinepresa sta al posto degli occhi del personaggio e lo spettatore vede esattamente quel che il suo eroe sta vedendo. È questo un altro particolare che fa ben intendere la genialità di questo romanzo.
Ma la vera e sconvolgente novità del romanzo è, come già s’è anticipato, la sua protagonista: Emma Rouault in Bovary è una delle più grandi eroine della letteratura mondiale di tutti i tempi. Il romanzo gira intorno a lei ed è in funzione di lei. Ciò che ce la fa apparire così vicina e così moderna è senza dubbio la sua personalità, il suo carattere così complesso, intricato: qui davvero Flaubert dimostra che, a differenza dei suoi maestri realisti, la sua vera scienza è la psicologia e “Madame Bovary” è, in fondo, un trattato di psicologia al femminile. La sua figura è dinamica (e quindi fortemente contrapposta a quelle dei borghesi di Yonville): compie, durante le quasi quattrocento pagine del romanzo, un processo di maturazione, che non deve essere giudicato con criteri morali (altrimenti tanto vale aprire il libro). Tuttavia non ci si può esimere dal definire la sua una formazione “a rovescio”: si assiste nel suo carattere ad un accrescimento patologico della sensibilità, che la porterà ben presto alla follia. D’altronde, non poteva che essere così per una donna che aborre la mediocrità e che va in cerca di forti sentimenti: tutto in lei è amplificato, è innalzato all’ennesima potenza. Così, se le sue compagne di convento che le passavano i feuillettons (che hanno, per la formazione di Emma, un ruolo fondamentale) hanno ben presto dimenticato le sperate passioni calandosi nella normalità del matrimonio borghese, Emma ha fatto di quei sogni romanzeschi ragione di vita, accrescendoli con un processo che autoalimenta a dismisura la sua immaginazione. Ben presto si trova in lei un lacerante conflitto tra realtà (leggi anche borghesia e campagna) e immaginazione (uguale aristocrazia e città). In lei l’amore romantico perde ogni contatto con il reale e finisce inevitabilmente col perdersi in una sensibilità patologica. L’uso ripetuto del termine “patologico” non è casuale: la sua radice è infatti pathos, in greco dolore, ma anche forte emozione. La malattia di Emma è una patologia nel senso letterale del termine, è cioè un’esasperazione emozionale. Possiamo dire che, se la vita di Eugénie è dedicata alla ricerca di grandi ideali, l’amore prima la religione poi, quella di Emma è interamente sacrificata alla ricerca matta e disperatissima del pathos, forti emozioni, drammaticità, ma fini a se stesse. Ha dalla vita illusioni profonde: crede che dovrebbe essere appassionante, divertente e drammatica al tempo stesso. È per questo che la tranquillità che trova con Charles non la appaga, anzi la disgusta: la felicità, per Emma, non può che identificarsi con la passione: «[…] Mais l’anxieté d’un état nouveau, ou peut-être l’irritation causée par la présence de cet homme [Charles], avait suiffi à lui faire croire qu’elle possédait enfin cette passion merveilleuse qui jusqu’alors s’était tenue comme un grand oiseau au plumage rose planant dans la splendeur des ciels poétiques; - et elle ne puovait s’imaginer à présent que ce calme où elle vivait fût le bonheur qu’elle avaiè rêvé[...]»[6]. Se dal punto di vista narratologico, come già detto, il punto di rottura – e quindi la climax – si trova nel capitolo VIII con il ballo alla Vaubyessard, il punto di rottura per quanto riguarda il personaggio di Emma sta nel capitolo VI, con la già abbondantemente citata analessi sul suo passato. È qui che Emma si rivela per quello che è davvero: un personaggio a tutto tondo. Nella letteratura ottocentesca è difficile trovare personaggi simili, specie se di sesso femminile (Eugénie, per esempio, è un personaggio piatto: ha una sola dimensione, quella familiare, strettamente legata a quella religiosa; solo l’amore riuscirà a darle un tantino di “profondità”. Tuttavia la differenza con Emma è sostanziale). Ecco una delle ragioni per cui “Madame Bovary” fece scalpore tra i salottini bene di una ipocrita Parigi – che, in pubblico si mostrava scandalizzata, ma in privato si comportava in modo molto più dissoluto -: Emma esce dagli schemi, la sua personalità è dilagante, come un fiume in piena straripa dagli argini imposti alla letteratura (e, ad essere sinceri, all’arte in generale) di quel tempo. Flaubert la carica – forse eccessivamente, chissà – di sensibilità, prepara una miscela esplosiva che travolge ed insieme avvinghia a sé il lettore. Emma è un personaggio a tutto tondo nella sua tragicità e nel suo stoicismo (basti pensare che una delle sue eroine è Jeanne d’Arc): accetta, a poco a poco, il suo carattere – senza accettare però la sua vita – e si ribella, consapevolmente. L’Autore definisce la conversazione con Charles “piatta”: in questo caso “piatta” è fortemente metonimico, l’attributo della conversazione si riversa cioè, senza scampo, inesorabile, sulla figura del medico, che è, per l’appunto, piatta. È facile, a questo punto, intuire come in poche pagine la “maestà glaciale” di madame Bovary rubi la scena a qualsiasi altro personaggio: il contrasto straziante e dilaniante al suo interno, quel viso candido, angelico, e quel suo carattere distruttivo, quasi diabolico – quel contrasto che fa davvero di Emma un personaggio a tutto tondo – è destinato a prevalere, ad avere il ruolo principale nella vicenda (vero e al tempo stesso vano coronamento dei sogni, triste ironia del destino, per una donna che ha sempre odiato la mediocrità e che anche per questo si è uccisa. Emma è, come già notato, una sognatrice, tormentata dai suoi stessi sogni di gloria, di gioia e di passione e condannata da essi alla follia. La sua ricerca dell’eccesso le impedisce di vivere una vita serena, da borghese, le impedisce di costruire una bella famiglia, come quella del farmacista Homais, le impedisce persino di amare sua figlia. È questa una condanna a morte: non solo per quello che realmente accadrà al termine del romanzo, ma anche perché gli eccessi faranno di Emma una persona fragilissima (ecco un altro contrasto), la getteranno in balia delle tempeste amorose che ne sconvolgeranno il cuore – prima Charles, sì, proprio lui, poi Rodolphe ed infine Léon -, ne faranno una facile preda nella giungla dei rapporti umani. L’incontro con la religione non riesce a cambiarla, anzi: anche qui mette troppo fervore che, a detta del parroco Bournisien rischiava di sconfinare nella stravaganza o addirittura nell’eresia. Nella religione, però, trova quell’amore e quella felicità sconfinati che ha sempre cercato: «[…] Il existait donc à la place du bonheur des félicités plus grandes, un autre amour au-dessus de tous les autres amours, sans intermittence ni fin, et qui s’accroîtrait éternellement! [...]»[7]. La religione, da un certo punto di vista, è il vero compimento dei sogni di madame Bovary, l’approdo al porto tanto agognato. Della religione, però, Emma non coglie gli insegnamenti “classici”, i dogmi, che anzi «la irritarono»: come tutte le altre cose, per lei la religione è un concentrato di passioni (Gesù, per esempio, è morto in croce, umiliato, perché un amore infinito per gli uomini lo spingeva a farlo) e la passione, è risaputo, non ha regole: ancora una volta Emma sfugge alle coercizioni della vita, ma non le aggira, le sfida a viso aperto, sicura, nella tipica innocenza di chi ama troppo, della vittoria. Non è però sfrontata, o peggio ancora tracotante, no, soltanto ingenua. Ed è proprio questa una delle altre caratteristiche che, ad una lettura poco attenta, può sfuggire: chi, se non un ingenuo, si farebbe abbindolare in quel modo da amanti e commercianti (e la loro vicinanza non è del tutto casuale)? Chi, se non un ingenuo, spererebbe così ardentemente in una vitadiversa, non una delle tante, sfumata sul grande panorama borghese? Solo Emma poteva. Paradossalmente, sono proprio i suoi sogni ad ucciderla. Passi l’intera giovinezza a sognare un futuro di principi azzurri, cavalli bianchi, castelli e balli in maschera e poi ti ritrovi in un insulso paesino della Normandia, sperduto nella desolazione estrema della campagna francese, quella più gretta, più ignorante, più volgare.
In una lettera inviata all’amica Louise Colet, Flaubert disse una frase che a molti può sembrare strana: «Emma Bovary, c’est moi, Emma Bovary sono io». La prendo e la faccio anche mia. E non vale solo per me, ma anche per tutti coloro che hanno letto il libro e anche chi non lo ha fatto. “Come - verrebbe da chiedersi - ci dovremmo riconoscere in una pazza, un’adultera?”. La risposta è semplice: la si trova leggendo il libro in una chiave diversa dalla solita, quella moralista o retorica, ma provando a vedere in Emma una ragazza qualsiasi. A chi non è capitato, almeno una volta, di sognare in grande, di progettare, anche se per scherzo, un futuro di gloria? E a chi non è capitato di vedere infrangersi le proprie speranze contro il muro della dura realtà? A molti, quasi tutti. Ecco la vera chiave del successo di “Madame Bovary” e di madame Bovary: Emma è una figura paradigmatica, una di noi, come noi, non è difficile riconoscersi in lei o, perlomeno, in una parte del suo vastissimo ego.

Per chiudere questa lunga analisi di Emma Bovary, figura affascinante e controversa, mi piacerebbe utilizzare una metafora artistica. Sono, quelli di Flaubert e dei naturalisti, gli anni della nascita della fotografia. E cosa meglio di una fotografia poteva dunque rappresentarla? Robert Doisneau, uno tra i più noti fotografi della storia, ci ha deliziati con questa fotografia,Le baiser de l’Hôtel de Ville. In quel gesto fuggente, appassionato, che ferma il tempo sta tutta l’essenza di Emma, tutta la sua natura piena di pathos. La foto è aperta ai più diversi esiti, ma d’altronde anche gli amori di Emma sembravano infiniti – proprio come questo bacio – ma covavano la tragedia. E poi, è giusto lasciare spazio all’immaginazione dello spettatore (e del lettore): non è giusto dirgli ciò che è bene non rivelare. Tra le strade parigine ecco i passanti che si fanno strada, chi indaffarato, chi curioso, chi triste; passano qui, si incrociano mille e più esistenze apparentemente senza legame, ma tenute insieme da quello scatto, da quel color seppia che mostra e nasconde. Un attimo, le due bocche si sfiorano in un abbraccio che dura una vita intera: vale la pena di perdere qualche secondo per meritarsi l’Eterno. Le bocche tengono uniti i corpi che, in un’esplosione di plasticità, stanno per separarsi. A me piace ricordarti così, Emma, ancora aggrappata al sogno ultimo, finale: l’amore che nessuno ti ha saputo dare.
Charles Bovary non è il protagonista, ma il primo personaggio che appare nel romanzo. Compare senza nome, e impiegheremo un po’ per capire di chi si tratta e, quando, per la prima volta, dice il suo nome, lo storpia per eccesso di imbranataggine: «Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillè en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre [...] Le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environne [...]»[8]. Questo di Flaubert è uno dei più celebri incipit della letteratura, e deve la sua fama alla genialità con cui la vicenda è presentata, o meglio si presenta. Invece di iniziare il suo romanzo con la protagonista assoluta, infatti, l’Autore cerca una soluzione più difficile: entra da una porticina laterale e, prima di arrivare alla vicenda vera e propria, percorre decine di bui corridoi. Qui ci viene presentato il comprimario, l’ingenuo marito cornuto (cocu, come direbbero i Francesi), quando ha ancora quindici anni ed entra in scena in medias res. Il preside lo presenta agli studenti, Flaubert ai lettori. Fin dall’inizio si capisce quale sarà la via scelta dall’Autore per presentare i suoi personaggi: lascia parlare il passato, lascia che siano vecchie esperienze, il vissuto, a descriverli. Ecco Charbovarì, come dice l’impacciato ragazzino. Da come veste e da come si atteggia si capisce fin da subito che è un inetto, un incapace, l’uomo più inadatto fra quelli che Dio ha mandato in terra per essere marito di una donna sensibile come Emma. Ma Emma è ancora lontana: in questo momento Charles ha altro a cui pensare, i compiti di latino, i pomeriggi in biblioteca, la vita di collegio insomma. La mediocrità è la chiave di lettura di questo personaggio (mentre per Emma Flaubert prediligerà, come già notato,  espressioni del campo semantico del pathos. Già questo dovrebbe far capire la totale incongruenza tra i due) e il passo seguente è eloquente: «[…] Il serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui. C’était un garçon de témpérament modéré, qui jouait au récréation, travaillait à l’étude, écoutant en classe, dormant bien au dortoir, mangeant bien au réféctoire [...]»[9]. Charles è, insomma, un ragazzino nella media, che non si distingue né per meriti né per demeriti, «senza infamia e senza lode», per dirla col Sommo. Sfiora dunque, se non la nullità, perlomeno la ridicolezza agli occhi dei camarades. Il suo problema, specie secondo la moglie, è proprio questo: lei voleva portare un cognome che le valesse lodi e gloria, mentre invece suo marito era un buono a nulla, nemmeno nell’arte medica riusciva con buoni risultati. Prima di riuscire a passare gli esami per divenire medico, infatti, molta acqua dovrà scorrere sotto i ponti e, per di più, sarà solo un ufficiale sanitario. La figura della madre ricopre nella sua vita un importante ruolo: lei, vero uomo della famiglia Bovary, dirige il figlio verso gli approdi a lei più congeniali, così come succede con la prima moglie. Crede di avere infinito diritto di prelazione sull’esistenza di Charles, con quella che Calvino definirà «l’ostinazione autoritaria che le donne pretendono di mantenere su coloro che han visto bambini». Il primo matrimonio, con una donna di quarantacinque anni e milleduecento franchi di rendita, «brutta, secca come uno sterpo e fiorita di porri come una primavera», è un fallimento: la donna morirà allorché si verrà a sapere che i capitali provenienti dall’eredita sono spariti. Le due donne esercitavano su di lui l’autorità che generalmente sono gli uomini a dover esercitare (nessuna invettiva anti-femminista, s’intenda, solo una annotazione di carattere sociologico): un’altra novità quasi scandalosa per quell’epoca è proprio il ribaltamento dei ruoli (lo si noterà anche con Emma, ma qui è più evidente, Flaubert stesso lo ammette): “Madame Bovary” è in un certo senso un’opera sessista: non fa propaganda, certo, ma è ancora una volta una lungimirante – o fortunosa, chissà – visione dei profondi mutamenti futuri. Di matrimonio in matrimonio, di donna in donna, Charles arriva a far conoscenza della famiglia Rouault e della bella fanciulla che ne fa parte, Emma Rouault. Non sussistono, in questo caso, problemi di denaro e lo sposalizio si tiene ben presto (è, a questo proposito, un capolavoro di ironia e di sociologia il capitolo IV o, almeno, la parte che si occupa della celebrazione del matrimonio). Monsieur Bovary è a questo punto ai piedi di sua moglie, è il più felice degli uomini, ma il più cieco dei mariti; la sua unica preoccupazione è quella di soddisfare ogni desiderio della sua Emma. D’altronde, la giovane donna è quanto di più bello fosse capitato a Charles: «[…] Jusqu’à présent, qu’avait il eu de bon dans l’existance? Était-ce son temps de collège, où il restait enfermé entre ces hauts murs, seul au milieu de ses camarades plus riches ou plus forts que lui dans leurs classes,[...] Mais, à présent, il possédait pour la vie cette jolie femme qu’il adorait. L’univers, pour lui, n’éxcedait pas le tour soyeux de son jupon; et il se reprochait de ne pas l’aimer, il avait envie de la revoir [...]»[10]. Forse per questo personaggio, le riflessioni sono state esigue, ma d’altronde credo che per la mediocrità basti il termine. Come dicevano i saggi latini, mediocris pauca, ai mediocri poche cose.
Rimane da analizzare la folta schiera dei personaggi minori, proprio minori in un romanzo che è riempito della straripante personalità di Emma. Si ritrova in “Madame Bovary” quel che si era lasciato in “Eugénie Grandet”: un solo o pochi protagonisti e, a completare lo splendido mosaico, tasselli più piccoli, di importanza relativa. Certamente da annoverare le figure del farmacista Homais e del prete Bournisien, due personaggi grotteschi che presi da soli hanno poco significato (Homais è il tipico borghese, che pur di raggiungere la meta prefissata, nel suo caso la celebrità e quindi la prestigiosa Croce alla Legion d’Onore, è pronto a tutto; Bournisien, invece, è il tipico curato ignorantotto di campagna), ma nei loro scontri riassumono con ironia e maestria lo scontro tra la Francia laica e quella religiosa, contrasto particolarmente stridente nella nazione dove è nata la democrazia moderna e dove allo stesso tempo la Chiesa e i suoi dogmi hanno spadroneggiato per secoli. Vi è poi la madre di Bovary, di cui qualcosa già si è detto: è una donna col pugno di ferro e polso ben saldo che ha fatto dello stoicismo la sua forza, ha ridicolizzato il marito, dongiovanni da quattro soldi che passava d’osteria in osteria, ha reso succube il figlio. La sua figura completa quella di Emma, insieme le due formano la donna perfetta: sensibile e passionale da una parte, responsabile e risoluta dall’altra. Si comprende bene a questo punto l’imbarazzo di Charles quando le due si incontravano (o meglio, scontravano). Per riassumere l’astio che provava nei confronti della nuora, questo passo è perfetto: «[…] Du temps de madame Dubuc, la viellie femme se sentait ancore la préférée; mais, à présent, l’amour de Charles pour Emma lui semblait une désertion de sa tendesse, un hanvaissement sur ce qui lui appartenait; et elle observait le bonheur de son fils avec un silence triste, comme quelqu’un de ruiné qui regarde  à travers les carreaux des gens attablés dans son ancien maison. Elle lui rappelait, en manière de souvenirs ses pènes et ses sacrifices, et, les comparents au négligence d ‘Emma, concluait qu’il n’était point raisonnable de l’adorer d’une façon si exclusive [...]»[11]. Il ruolo dei due amanti, Léon e Rodolphe, è esiguo nell’economia del racconto: si limitano ad offrire l’occasione del racconto, senza però che il lettore possa essere affascinato dal loro personaggio. L’uno, giovane ed inesperto, è decisamente in contrasto con l’altro, aitante, ricco e pieno di donne. Ultima figura di cui vale la pena di fare accenno è Lhereux, il mercante o meglio l’usuraio, capace di capire le debolezze della cliente e sfruttarle a suo favore. È lo speculatore – e quindi il cattivo – del romanzo, figura che, da Grandet in poi, non può più mancare nella letteratura. In ultimo, il coro: entra poche volte in scena e la sua importanza è di poco conto; non potevano mancare le pettegole, le allegre comari di Yonville capitanate dalla moglie del sindaco Tuvache, topos della letteratura e, ahimé, non solo, da tempo immemorabile. Non è giusto dunque definire “Madame Bovary” romanzo corale: a differenza di altre opere di quel tempo, infatti, la protagonista è una soltanto e il coro ha una funzione puramente esornativa. Un’ultima riflessione: il fatto di avere analizzato molti personaggi a coppie non è casuale. Vuole mostrare la semplicità strutturale del sistema dei personaggi: è speculare, quasi simmetrica, ognuno ha una sua controparte: così Emma si oppone al marito o alla di lui madre, Léon a Rodolphe, Homais a Bournisien, etc. Chiaramente la grande abilità di Flaubert è nascondere l’ossatura del suo romanzo, intricarla, celarla dietro ad incroci tesi a sviare l’attenzione del lettore. Ma ad una lettura attenta e ad una schedatura precisa, “Madame Bovary”, dal punto di vista compositivo, si mostra molto meno complicato di quanto sembrasse.
Anche la “trama” del romanzo non è particolarmente complessa: narra la storia di una donna, affascinante e conturbante, Emma Bovary, che, tradita dai suoi stessi sogni, dall’amore tanto sperato e dalla felicità tanto agognata, si ritrova senza denaro e senza tranquillità e sceglie la via più drastica: il suicidio. La vicenda si apre però con Charles Bovary, suo prossimo marito, che, impacciato e timido, fa il suo ingresso a scuola. Divenuto, dopo lunghi e faticosi studi, ufficiale sanitario, si sposa, spinto dalla madre che incombe su di lui come un avvoltoio, con una brutta e gelosa vedova. Alla sua morte, Charles decide di prendere in moglie Emma, figlia del contadino Rouault, che il dottore aveva guarito tempo addietro. La vita di provincia però dispiace sempre più a Emma che, dopo aver preso parte ad un ballo aristocratico alla Vaubyessard, comincia ad odiare la campagna, la borghesia e il marito stesso, un mediocre, senza ambizioni e senza fama. Lacerata dai fastosi sogni di gloria e dalla triste realtà borghese, Emma entra nel circolo vizioso della follia. Il marito, preoccupato, si trasferisce a Yonville, dove madame Bovary incontra Léon, giovane notaio praticante, che condivide con lei la passione per la letteratura e la voglia di “sfondare” (termine tipicamente borghese, anche se un po’ più recente). Scoppia l’amore, ma i due, troppo imbarazzati ed impauriti,non riescono a confessarsi, così Léon parte alla volta di Parigi. Ma poco dopo nella vita di Emma, ora divenuta mamma, entra Rodolphe, più esperto del praticante, che, nel giro di tre incontri, fa perdere la testa ad Emma e ne diventa amante. I convegni amorosi raddoppiano, triplicano, la passione scoppia. Ma, lentamente, Rodolphe, spaventato dall’irruenza dell’amante, comincia a temerla, a non amarla più e alla vigilia di un segreto viaggio in una località sconosciuta progettato e sognato da Emma, Rodolphe la abbandona, gettandola in uno stato di “pazzia comatosa” che durerà anni. Charles decide allora di portare la moglie all’Opéra de Rouen per assistere ad un melodramma col celebre cantante Lagardy. Qui, colpo di scena, Emma ritrova Léon e capisce tutto: sono fatti l’uno per l’altra. Si riaccende il fuoco della passione, le sue visite a Rouen – e di conseguenza le sue menzogne al marito e a se stessa – aumentano a dismisura. Ma, ancora una volta, il fuoco fatuo della passione si spegne; su di esso soffia il vento dei debiti, delle cambiali, fatte firmare con astuzia dal mercante-usuraio Lhereux. Così, Emma, sola e povera, decide di uccidersi con l’arsenico del farmacista Homais (la scena della morte, che analizzerò in seguito, è meravigliosa a dir poco), lasciando il marito nella solitudine e nella povertà estrema. Verrà trovato morto, con una ciocca di capelli di Emma in mano.
Sembrerà banale, ma il tema che fa da padrone di questo libro è l’amore. In effetti, ripercorrendo tutti gli episodi di cui si costituisce questo romanzo, l’amore, in molti dei suoi caratteri, ne è protagonista o, perlomeno, compare. “È dunque questo – e la domanda è lecita – un romanzo d’amore?” Dipende da cosa s’intende per amore. Il paradigma del romanzo d’amore odierno è ben lontano, per qualità e contenuti (o meglio: per il modo in cui questi contenuti sono affrontati), dal nostro “Madame Bovary”. E anche i feuillettons, i romanzi d’appendice che apparivano a puntate sulle revues, intrisi di sentimenti romantici, appartenenti ad un Romanticismo che ha perso la sua verve e che si sta spegnendo nella banalità e nell’utopia del vero, hanno ben poco a che spartire col capolavoro di Flaubert. Eppure, l’amore, lo ripeto, è il protagonista del romanzo. Possiamo allora dire che “Madame Bovary” è un romanzo d’amore sui generis, una felice parentesi nella lunga storia del romanticismo con la “r” minuscola. Charles Baudelaire recensì su “L’Artiste” del 18 ottobre 1857 l’opera prima flaubertiana. L’incipit è eloquente: «In materia di critica, la posizione dello scrittore che viene dopo tutti, dello scrittore ritardatario, comporta vantaggi che non ebbe lo scrittore profeta, quello che annuncia il successo, che lo impone, per così dire, con l’autorità dell’audacia e della deduzione. [...]». Flaubert si trova cioè in posizione privilegiata: sta a lui, sostanzialmente, chiudere il ciclo realista, tirando le somme, e a lui è data la possibilità di antivedere, di preannunciare qualche carattere dei nuovi stili, dei nuovi gusti (ecco quindi anche la chiave del successo). Il suo romanzo appare una summa dei caratteri naturalisti e di quelli venturi. Anche dunque la trattazione del tema dell’amore è tutta particolare: Emma non ha più quel carattere di santità che aveva Eugénie, né tantomeno la visione eroica, Romantica – sì, stavolta con la “R” maiuscola – che ne aveva la fanciulla di Balzac. Ma il modo in cui il suo amore è presentato è nuovo anche per il naturalismo: molti critici hanno tagliato corto dicendo che Flaubert fu processato (ebbene sì, subì anche un processo per offesa alla morale pubblica e offesa alla religione) perché non parlava, non commentava, proprio nello stile naturalista. Non solo. A me pare invece che l’Autore sia stato processato anche per i temi trattati, ad ogni modo nuovi e rivoluzionari in una società così statica come quella francese fin de siècle (anzi, un po’ più presto)., si scopre di colpo che non solo agli uomini è dato di sognare. L’amore trattato nel romanzo è un “meta-amore”, cioè l’amore per l’Amore, la sua matta e disperatissima ricerca: non ha importanza chi sia l’amato, l’importante è invece poter dire di amare ed essere amato. La visione dell’amore è cambiata: esso non è più abnegazione totale all’altro, bensì ricerca personale ed egoistica della propria soddisfazione. Emma si crea una dimensione metafisica dove trascorre la propria vita, sempre alla ricerca d’una “gioia più grande e più vera”. Così il matrimonio perde le fondamenta e, come un castello di carte, crolla dinanzi all’irruenza della protagonista, mentre l’adulterio, che non è giudicato, si propone come via d’uscita.
Si nota poi come ritornino molti dei temi individuati anche per “Eugénie Grandet”: il denaro, ancora una volta, strisciante e velenoso (Lhereux non è solo la personificazione della speculazione, ma del denaro in generale) occupa un posto ragguardevole. Certo, fino a poche decine di pagine dalla conclusione era solo un motivetto insistente, che ritornava qua e là. Ma Emma – e con lei il lettore – avevano altro a cui pensare. Ma il denaro, in fin dei conti, diventa il deus ex machina del romanzo. È anche per il denaro che Emma, umiliata, sceglie la strada del suicidio. Il romanzo, ancora una volta, mostra un’ossatura piuttosto fragile: le ricerche folli di Emma vertono infatti su due cose: la realizzazione amorosa (e quindi la passione e la felicità) e quella sociale (e dunque il denaro, mostrare al prossimo e a se stessi che si è più ricchi di lui, anche a costo di arrivare sul lastrico). “Madame Bovary” è allora un libro fortemente materiale – ma non forzatamente materialista –: quel che importa maggiormente è, come già detto, soddisfare i propri piaceri e i propri desideri (ecco perché Charles, che crede così fortemente nell’Amore, come Eugénie, sembra un pesce fuor d’acqua). Questo è invidiabile: senza tanti giri di parole, senza fare dell’inutile morale con slanci d’ipocrisia e di retorica, Flaubert racconta la vita e la Francia per quello che sono davvero, e non quello che dovrebbero essere secondo regole etiche mai rispettate. “Madame Bovary” è lo specchio migliore di una Francia ormai in ginocchio: la Rivoluzione e il 1789 sono lontani e la Belle Époque è ancora un vago sogno; lo sfarzo settecentesco è sparito per far spazio ad ostentazioni minori ma pur sempre crudeli, anzi molto più crudeli di prima perché intrise di ipocrisia. La realtà sociale è il terzo, fondamentale tema che compare in questo romanzo: questa è una denuncia sociale molto più forte e dirompente di “Eugénie Grandet”, giacché racconta le strazianti e stridenti divisioni, come per esempio quella fra borghesia ed aristocrazia, già accennata, di cui Parigi è il simbolo più bello: c’è la Parigi scintillante degli aristocratici, la vita artificiosa, e c’è la vita vera, la Parigi dall’«algido cielo», come in una celebre poesia di Baudelaire, la Parigi borghese. Emma ne diventa, come già detto, personificazione: in lei si fondono la vita borghese (quella dove si trova davvero la felicità, dove si è davvero appagati, vedere la nota 4) e quella aristocratica (quella piena del pathos che lei ricerca freneticamente, ma a che pro? sembra chiederci l’Autore; forse, verrebbe da rispondersi, come auto-celebrazione della sua gloria).
Ecco perché mi sento di dire, per chiudere questa parte, che quello di Flaubert è un romanzo stridente. Ma non perché mal orchestrato, semplicemente perché vengono proposti, con la crudeltà – stavolta sì – del naturalismo, i contrasti dell’animo e quindi della vita (l’Amore come sentimento Romantico esiste ancora o ha fatto posto ad un amore più fatuo e meno appagante?) e della società analizzati.
È inutile tuttavia cercare di idealizzare troppo i contenuti di questo romanzo, equivarrebbe a forzarne, con arroganza, i significati. Per una volta, allora, varrebbe la pena di rileggerlo solo per il gusto di leggere, senza cercarne significati reconditi. Si scoprirebbe un vero capolavoro, al di là di tutti i significati.
Riguardo lo stile, c’è poco da dire: è semplicemente meraviglioso. Oltre agli argomenti trattati, infatti, il vero punto di forza del romanzo è il modo in cui è scritto. Già si è citato l’incipit di una recensione di Baudelaire, che può essere benissimo riadattata anche per un commento stilistico e formale. Flaubert, cioè, arrivando da ultimo, può conciliare, come in precedenza detto, lo stile del naturalismo e quello dei nuovi movimenti. “Madame Bovary” appare così come un romanzo psicologico sui generis ed ante litteram. Sui generis perché mantiene ancora, perfettamente amalgamati con la novità, caratteri tipici del naturalismo e del realismo ed ante litteram perché è una vera e propria anticipazione, per molti tratti, di quel che sarà la letteratura, francese e non, qualche anno più tardi. Ciò che più induce a pensare ad un romanzo psicologico è senz’ombra di dubbio proprio lo stile, che viene chiamato “indiretto libero”: grammaticalmente parlando, si tratta di uno stile situato tra il discorso diretto e quello indiretto, che conserva così la via del discorso diretto introducendo la forma sintattica di subordinazione del discorso indiretto. Inoltre, permette di filtrare le opinioni e i punti di vista dei personaggi. All’utopia naturalista dell’impersonale, l’Autore oppone uno stile più maturo ed efficace, basato sulla soggettività; l’impersonalità è contrastata dalla “personalità” (basti pensare all’incipit: il narratore, anziché essere esterno, è anzi parte della scena e della vicenda). Ecco un’altra ragione per cui si può dire che il lettore è più libero: non è più legato ad una fredda cronaca, a un racconto quasi scientifico, ma ha maggiori possibilità di affezionarsi a uno dei personaggi non solo per ciò che appare ma anche per ciò che pensa e che prova. Chi legge non ha mai un’idea oggettiva dell’apparenza dei personaggi: sono sempre visti e giudicati da un altro e talvolta rischiano di dissolversi nella soggettività degli osservatori e nella molteplicità dei punti di vista. Se un appunto bisogna fare a questo innovativo stile, sta proprio qui: il lettore rischia di essere soggiogato dai punti di vista, rischia di perdere la bussola e con essa il suo fondamentale arbitrio. Ecco dunque che interviene l’Autore, ma non con invettive o tirate d’alcun genere (come avrebbe fatto al contrario Balzac, tra gli altri). Certo, anch’egli si premura di far notare dove i punti di vista, le opinioni dei suoi personaggi, sono carenti, false o incomplete; ma lo fa in un modo diverso, con l’ironia. L’ironia gioca in questo romanzo un ruolo fondamentale. L’Autore è semplicemente bravissimo nel condurre sul filo dell’ironia una vicenda a tratti così tragica. Flaubert non ne può fare a meno, nemmeno nella scena della morte di madame Bovary, col vecchio cieco che canta una canzone da osteria. L’ironia ha due ruoli nel romanzo: da una parte aiuta, come già detto, a guidare (perché il narratore è una vera e propria guida del lettore; pur senza condizionare la lettura, come Balzac, Flaubert conduce il lettore alla comprensione del testo – che resta però piuttosto relativa), dall’altra, stempera i momenti di maggiore tensione. Anche da questo punto di vista il romanzo è davvero un capolavoro di equilibrio (tra momenti “comici” e momenti tragici o seriosi e di ironia stessa – non è facile fare ironia senza cadere nella volgarità o più frequentemente nell’abuso) e di armonia.
Per quanto riguarda poi metafore e similitudini, come nel caso di “Eugénie Grandet”, abbondano. Citarne una o alcune sarebbe restrittivo e la scelta risulterebbe troppo difficile. Posso però riproporne una già citata, che a me è piaciuta moltissimo, anch’essa estremamente ironica. La vedova Dupuis, prima moglie di Charles, era «[…] brutta, secca come uno sterpo e fiorita di porri come una primavera […]».
In conclusione, possiamo dire che Flaubert segna col suo “Madame Bovary” un punto di passaggio, un ponte tra due momenti storici e letterari, è il giusto traghettatore verso un’altra epoca, della letteratura e dell’uomo.
Al termine del romanzo, è la morte la giusta conclusione della vita di Emma, come per Didone. E come per Didone, l’Autore le dedica pagine stupende, non celando più l’amore e la compassione che provava per lei, per lei che il mondo ha deluso, non ricambiandola. Per lei che ha saputo parlare la lingua dell’amore, accedere alle passioni più alte. Per lei che non ha saputo fermarsi, nella sua continua ricerca d’amore e di sé.
Rispetto alla sua morte, però, per chiudere, mi sembra più adatto contestualizzare ciò che la precede. Infatti, la scena della morte di madame Bovary (un crescendo di pathos e di sottilissima ironia, nei suoi confronti e nei confronti di tutti coloro sono presenti al suo capezzale, caricaturali, stereotipati) si colloca in scia ad una serie di pagine stupende: prima la fine dell’amore con Léon e la chiusura dei rapporti intimi con gli uomini, poi il ritorno dall’amante Rodolphe per chiedergli denaro – ed infine la morte. Una climax umana, riassunto estremo del fallimento di Emma: prima la fine dell’amore – e, inevitabilmente il tradimento –, poi la perdita di dignità ed infine il suicidio. È questa l’essenza del romanzo, di madame Bovary e del genere umano. È giusto citare dei piccoli passi per ognuno di questi momenti. Prima, la disillusione davanti alle speranze a lei offerte dall’adulterio: «[…] Emma retrouvait dans l’adultère toutes les platitudes du mariage. […]»[12]. In seguito la dignità perduta tornando alla Huchette dall’amante Rodolphe: «[…] Elle partit donc vers la Huchette, sans s’aperçevoir qu’elle courait s’offrir à ce que l’avait tantôt si fort exaspérée, ni se douter le moins du monde de cette prostitution[…]»[13]. Infine, la morte, con un passo di stupefacente sintesi: è questa la giusta conclusione del romanzo (fatto salvo qualche passo, i due ultimi capitoli hanno effettivamente poco senso) e della mia analisi. Di Emma rimarrà quella forte umanità, composta da fisicità e spiritualità, perfettamente qui conciliate: «[…] et commença les onctions: d’abord sur les yeux, qui avaient tant convoité toutes les somptuosités terrestres; puis sur les narines, friandes de brises tièedes et de senteurs amoureuses; puis sur la bouche, qui s’était ouverte pour le mensogne, qui avait gémi d’orgueil et de crié dans la luxure; puis sur les mains, qui se délectaient aux contactes suaves, et enfin sur la plante des pieds, si rapides autrefois quand elle courait à l’assouivance de ses désirs, et qui maintenant ne marcheraient plus. […]»[14].
Moriemur inultae, sed moriamur.
Francesco Morosi, VD


[1] «[…] non sapete che ci sono anime in perenne tormento? Aspirano via via al sogno e all’azione, alle passioni più pure, e così sprofondano in ogni sorta di fantasie, di follie […]» (“Madame Bovary”, G. Flaubert, traduzione di M. L. Spaziani, Mondadori – Oscar Classici )
[2]  «L’illusione […] deriva […] dall’impersonalità dell’opera. E’ uno dei miei principi, non bisogna ritrarsi. L’artista deve essere nella sua opera come Dio nella creazione, invisibile e potente di tutto; che lo si senta ovunque, ma che non lo si veda» Dalla lettera a Mlle Leroyer de Chanteprie, 18 marzo 1857
[3] «[…] Il viaggio alla Vaubyessard aveva aperto un buco nella sua vita, simile ai crepacci che talvolta nello spazio di una notte la bufera scava sotto le montagne. Si rassegnò tuttavia: chiuse con devozione nel comò il bel vestito e perfino le scarpe di raso un po’ ingiallite per la cera scivolosa del pavimento. Il suo cuore era come loro: il contatto con la ricchezza vi aveva lasciato qualcosa che non sarebbe sparito più. / Per Emma il ricordo di quel ballo diventò insomma un’occupazione. Alla svolta di ogni mercoledì, destandosi si diceva: “Ah, otto giorni fa… quindici… tre settimane fa, io c’ero!”. Ma le fisionomie si andarono lentamente sfumando nella sua memoria; dimenticò l’aria delle contraddanze; non vide più con tanta precisione le livree e le sale; qualche particolare si perse, ma il rimpianto restò […]»
[4] «[…] Riconosceva tutte le ebbrezze e le angosce per cui aveva rischiato di morire. La voce della cantante le pareva la risonanza della sua stessa coscienza, e quell’affascinante illusione qualcosa della sua vita. Nessuno sulla terra l’aveva però amata di un simile amore […]»
[5] «[…] Parigi, più vasta dell’oceano, brillava agli occhi di Emma in un’atmosfera vermiglia […] Era un’esistenza al di sopra delle altre, fra cielo e terra, in piena bufera, qualcosa di sublime. Quanto alla residua umanità, era sfumata, indeterminata e come non esistente. Del resto, più le cose erano vicine, più il suo pensiero se ne distoglieva. Tutto quanto le  stava immediatamente intorno, campagna noiosa, piccoli borghesi imbecilli e mediocrità dell’esistenza le sembravano  un’eccezione del mondo, una combinazione accidentale in cui proprio lei fosse incappata, mentre al di là si stendeva a perdita d’occhio l’immensa contrada delle felicità e delle passioni […]»
[6] «[…] Ma l’ansietà di un nuovo stato, o forse il nervosismo che le causava la presenza di quell’uomo [Charles], erano bastati a convincerla che fosse finalmente sua quella meravigliosa passione fino ad allora vaga e planante nel fulgore dei cieli poetici come un grande uccello dalle piume rosate; - e adesso non poteva capacitarsi che la calma in cui viveva fosse la felicità tanto sognata […]»
[7] «[…] Esistevano dunque al posto della felicità, beatitudini più grandi, un altro amore al di sopra di tutti gli amori, senza intermittenza e senza fine, eternamente in crescita! […]»
[8] «[…] Eravamo nell’aula di studio quando fece il suo ingresso il Preside, seguito da un nuovo senza divisa e da un bidello che portava un grosso banco […] Il nuovo era un ragazzotto di circa quindici anni […]»
[9] «[…] A nessuno di noi sarebbe ormai possibile ricordare qualcosa di lui. Era un ragazzo placido di carattere, che giocava nell’ora di ricreazione, studiava nell’ora di studio, ascoltava le lezioni, dormiva bene nel dormitorio, mangiava bene nel refettorio […]»
[10] «[…] Che cosa gli aveva offerto di buono la vita, prima? I tempi del collegio, forse, quando se ne stava rinchiuso fra quelle mura, tutto solo fra i compagni più ricchi o più in gamba […]? […] Ma ora possedeva per tutta la vita quella donna graziosa che adorava. L’universo, non sorpassava l’orlo di seta della sua sottana; si rimproverava di non amarla, voleva rivederla […]»
[11] «[…] Al tempo della signora Dubuc, l’anziana madre sentiva ancora di essere la preferita. Ma ormai l’amore di Charles  per Emma era un tradimento che le sottraeva la tenerezza di lui, era l’irruzione in un territorio di sua appartenenza; e osservava la felicità del figlio con il silenzio triste di chi, caduto in miseria, guardi dai vetri un’allegra tavolata nella sua casa d’un tempo. Con l’aria di chiacchierare i cose passate gli andava ricordando tutte le sue fatiche, tutti i sacrifici sopportati e, mettendoli a confronto con le sventatezze di Emma, concludeva che adorarla in modo così esclusivo era tutt’altro che ragionevole. […]»
[12] «[…] Emma ritrovava nell’adulterio tutte le banalità del matrimonio […]»
[13] «[…]Prese allora la strada della Huchette, senza accorgersi che correva ad offrirsi a ciò che poco prima l’aveva tanto esasperata e senza minimamente pensare che si prostituiva. […]»
[14] «[…]cominciò le unzioni: prima gli occhi, tanto vogliosi un tempo di ogni pompa terrena; poi il naso, avido di brezze tiepide e di effluvi amorosi; poi la bocca, che aveva saputo aprirsi alla menzogna, gemere d’orgoglio e di lussuria; poi le mani, deliziate dai contatti soavi, e infine la pianta dei piedi, così rapidi un tempo a correre verso l’appagamento dei suoi desideri, e che ora non avrebbero più camminato. […]»

In Quaderni del Cairoli 2009