samedi 8 novembre 2014

Florent Vintrigner : L’homme préhistorique










Générations en fuite...


 L’homme préhistorique


Ne pleure pas ma mère,
Je sais que ce sera dur
Mais c’est dans ma nature,
Et puis j’ai dix-sept ans.

J'ai un bon protecteur,
Mon animal totem1
Le grand lion des cavernes2
Et puis j'ai mon talisman3.  

Quand je reviendrai,
S’il faut que je revienne
Je n'serai plus le même
Je serai un peu plus grand.

Car j’aurai,
J’aurai tenté ma chance
C’est là que la vie commence,
Tu l’as dit si souvent.

J’aurai été voir
De l’autre côté de la rive
Vu comment les autres vivent,
S’ils sont au courant.

Que nous on existe,
Qu’on caresse les loups,
Qu'ils chassent même avec nous
De temps en temps.

Et je veux savoir
Comment ils taillent la pierre,
Où passent-ils l’hiver
Et le printemps.

Et puis je veux leur dire
Avec les mots de leur langage
Que j’ai le goût du voyage,
Et que j'aime les gens.

Je leur montrerai
Comment tu travailles le cuir4
Comment trempé dans l’urine5
Il devient blanc.

J'espère faire l’amour
Avec beaucoup de femmes,
Je goûterai à leurs charmes6
Et les sentiments.

Et puis je repartirai
Toujours un peu plus loin
Chercher d’autres humains
D’autres campements7.

Ne pleure pas ma mère,
Je sais que ce sera dur
Mais c’est dans ma nature,
Et puis j’ai dix-sept ans.



  




Vocabulaire
1. Un totem : un animal considéré comme l’ancêtre et le protecteur d’un individu appartenant à un clan.
2. Une caverne : une grotte, un abri naturel dans la roche.
3. Un talisman : un objet qui protège du malheur.
4. Travailler le cuir : transformer la peau d’un animal pour la réutiliser.
5. L’urine : le liquide que le corps rejette.
6. Goûter aux charmes de quelqu’un : se laisser séduire.
7. Un campement : un lieu de vie aménagé dans la nature.









Joris-Karl Huysmans "Le hareng saur"



 Il est midi et demi...

préparez vos plats!
Le hareng saur



Ta robe, ô hareng, c'est la palette des soleils couchants, 
la patine du vieux cuivre, le ton d'or bruni des cuirs de
Cordoue,
les teintes de santal et de safran des feuillages 
d'automne ! 



Ta tête, ô hareng, flamboie comme un casque d'or, et l'on 
dirait
 de tes yeux des clous noirs plantés dans des cercles
de cuivre ! 



Toutes les nuances tristes et mornes, toutes les nuances 

rayonnantes et gaies amortissent et illuminent tour à tour 

ta  robe d'écailles. 



A côté des bitumes, des terres de Judée et de Cassel,
des 
ombres brûlées et des verts de Scheele, des bruns Van Dyck 

et des bronzes florentins, des teintes de rouille et de 
feuille morte,
resplendissent, de tout leur éclat, les ors
verdis, les ambres jaunes,
les orpins, les ocres de ru, 
les chromes, les oranges de mars ! 



Ô miroitant et terne enfumé, quand je contemple ta cotte 
de 
mailles,  je pense aux tableaux de Rembrandt, je revois
ses 
têtes superbes,  ses chairs ensoleillées, ses scintillements 
de bijoux sur le velours  noir ; je revois ses jets de lumière
 dans la nuit, ses traînées de poudre d'or dans 
l'ombre,
 ses éclosions de soleils sous les noirs arceaux !
  











Histoire des droits de la Femme (francetvéduaction), avec Pierre Bachelet : Emmanuelle



francetvéduaction











Mélodie d'amour chantait le cœur d'Emmanuelle
Qui bat cœur à corps perdu
Mélodie d'amour chantait le corps d'Emmanuelle
Qui vit corps à cœur déçu

Tu es encore
Presque une enfant
Tu n'as connu
Qu'un seul amant
Mais à vingt ans
Pour rester sage
L'amour étant
Trop long voyage

Mélodie d'amour chantait le cœur d'Emmanuelle
Qui bat cœur à corps perdu
Mélodie d'amour chantait le corps d'Emmanuelle
Qui vit corps à cœur déçu

L'amour à cœur
Tu l'as rêvé
L'amour à corps
Tu l'as trouvé
Tu es en somme
Devant les hommes
Comme un soupir
Sur leur désir

Tu es si belle
Emmanuelle
Cherche le cœur
Trouve les pleurs
Cherche toujours
Cherche plus loin
Viendra l'amour
Sur ton chemin

Mélodie d'amour chantait le cœur d'Emmanuelle
Qui bat cœur à corps perdu
Mélodie d'amour chantait le corps d'Emmanuelle
Qui vit corps à cœur déçu