jeudi 4 septembre 2014

Raymond Queneau "Pour un Art Poétique"











Pour un art poétique
  

Prenez un mot prenez en deux
faites les cuire comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d’innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles.
Où voulez-vous donc en venir ?
A écrire vraiment ?
A écrire ?

Raymond Queneau.









Le web pédagogique


Brevet  blanc : questionnaire










Descartes "Je pense donc je suis" (netprof)





Castagnola cz



« je pense donc je suis » 
Discours de la Méthode, IVème partie 


 Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations 
que j'y ai faites  car elles sont si métaphysiques et si peu 
communes qu'elles ne seront peut-être  pas au goût de tout le monde. Et toutefois, afin qu'on puisse juger si les fonde 
ments que j'ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d'en parler] J'avais dès longtemps remarqué 
que, pour les moeurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait être fort incertaines, tout de même que 
si elles étaient indubitables, ainsi qu'il a été dit ci-dessus;
 mais, parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la 
recherche de la vérité, je pensai qu'il fallait que je fisse
 tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument 
faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, 
afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose 
en ma créance, qui fût entièrement indubitable.
 Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, 
je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût 
telle qu'ils nous la font imaginer. 
 Et pource qu'il y a des hommes qui se méprennent 
en raisonnant, même tou chant les plus simples 
matières de géométrie, et y font des paralogismes, 
jugeant que j'étais sujet à faillir, autant qu'aucun autre, 
je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations.
 Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, 
que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir 
quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors,
 qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses 
qui m'étaient jamais entrées en l'esprit, n'étaient non plus
 vraies que les illusions de mes songes.
 Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je 
voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des  sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la 
recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la 
philosophie que je cherchais. 

Descartes, Discours de la Méthode (1637),  
Bibliothèque de la Pléiade, Éd. Gallimard, 1966.





Analyse du Cogito de Descartes  (WEBLETTRES)


Descartes (1596 - 1650)  nous permet de discerner cette forme d'être originale qu'est l'homme, "étranger dans son propre pays" comme l'affirmait Malebranche. Pourquoi ? C'est que par la conscience, terme qui vient du latin cum scientia qui signifie "accompagné de savoir", l'homme cesse de faire partie intégrante du monde : le monde cesse d'être le lieu de l'homme alors qu'il enveloppe son existence.

Par la conscience nous saisissons la transcendance de l'homme, l'actede dépasser ce monde puisque l'homme s'interroge sur ce monde : il se distingue donc de lui en marquant un recul, une distance. Être conscient, s'est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu'on agit, qu'on sent et qu'on pense.
 Pour se rendre compte, pour se représenter les choses il faut instaurer une distance entre soi et le reste. Si l'animal souffre, désire, perçoit, se souvient... il ne sait pas qu'il souffre, désire..."Savoir, c'est savoir qu'on sait"... (Alain).
Le fait d'être conscient constitue donc pour l'homme un évènement décisif qui le situe dans le monde et lui permet une sorte de maîtrise du monde. La conscience qui est l'aptitude de l'homme à penser et à agir, sépare l'homme du monde puisque, il n'est plus simplement dans le monde, choses parmi les choses, vivant parmi les vivants, il est au contraire devant le monde, spectateur, et, dans ce vis à vis le monde se constitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer. Il y a donc rupture avec le monde immédiat. Ce pouvoir qu'est la conscience "élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres vivants sur la terre. Par là il est une personne" (Kant).
La conscience est ce par quoi l'homme est homme : elle lui permet de s'étonner, de s'interroger sur lui et sur le monde, sur Dieu. Elle est ce qui permet d'atteindre, au milieu de toutes les illusions qui nous guettent, une certitude.Or l'unique certitude qui résiste au doute est celle que nous livre Descartes dans le Discours de la Méthode (1637): "Cogito ergo sum". (je pense donc je suis). Le but de Descartes est de rechercher la vérité dans les sciences. Le moyen sera le doute. Il s'agira d'une méthode sceptique pour parvenir à une certitude. Chercher à voir "s'il ne resterait pas quelque en ma créance qui fut entièrement indubitable".
 Il fait donc porter son doute sur tout ce qui l'entoure puisque nos sens "nous trompent quelquefois" ; nos représentations données par nos sens et nos raisonnements ne sont pas sûres. Donc "Je me trompe, alors je doute".

Vient ensuite le moment crucial de sa philosophie et son doute va prendre fin. Descartes doute parce qu'il se trompe au sujet des objets qui l'entourent mais il ne peut pas douter qu'il est en train de douter, qu'il pense.
 Le fait de penser qu'il doute prouve son existence. Cette affirmation est le premier principe de sa philosophie, sa première certitude, le fondement inébranlable à partir de quoi il construira sa philosophie et sa physique. En doutant il pense et il éprouve son existence : cette preuve n'est pas le fruit d'une déduction logique comme pourrait le faire croire la préposition "donc". Il s'agit d'une intuition immédiate : "Je suis". Descartes continue alors : "puis examinant avec attention ce que j'étais..." En effet, dire que j'existe ne dit pas ce que je suis! Pour Descartes "Je suis une chose qui pense" mon essence, ma nature n'est que de penser.
Descartes définit l'homme par la conscience ; c'est alors qu'il introduit le dualisme entre l'âme et le corps et la redoutable question de leur union : il ajoute en effet :"...Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle. En sorte que ce moi, c'est à dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis est entièrement distincte du corps et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui et qu'encore qu'il ne fut point, elle ne cesserait point d'être tout ce qu'elle est". Comprenons bien son argument : il est inutile de prouver l'existence du corps pour penser (puisque je pense naturellement) alors que si je cesse de penser, même si tout l'univers matériel existe (mon corps et le monde) je ne suis plus rien, l'âme est donc distincte du corps (dualisme) = on peut connaître la pensée sans le corps. Elle est le premier principe de sa philosophie car c'est à partir de ce principe que l'on pourra connaître tout le reste (le corps et le monde matériel).

La certitude porte bien sur l'existence mais cette certitude paraîtra bien pauvre à d'autres philosophes tels que Kant ou Sartre : pour eux la conscience de soi n'est pas, ne peut pas être connaissance de soi: le sujet que je suis est un pur pouvoir de synthèse, il unifie mes sensations. Sans cette condition de possibilité, cette faculté de synthèse qui me permet d'unifier mes représentations du monde, le monde serait un pur chaos; le sujet ne peut prendre conscience du monde et de lui même qu'à travers son activité.Nous allons être amené à distinguer :
- la conscience immédiate ou directe qui accompagne les actes du sujets et :
- la conscience réfléchie : le sujet est conscient d'avoir conscience, c'est à dire qu'il se saisit lui même comme conscience et qu'il prend conscience de lui même en tant que sujet conscient.







Le Romantisme, souffrances et exaltation de l' âme solitaire (ac-Grenoble)













Voici une  étude


du Romantisme







Le Voyageur contemplant une mer de nuages

 Caspar David Friedrich








Tableau Voyageur contemplant une mer de nuages

Observations

Interprétations

-  un pers. masculin
- debout, un pied en avant, en
   hauteur sur un éperon rocheux
- bâton à la main, cheveux au vent
- regard vers le lointain

- perçu de dos

- solitude
- à la fois dynamisme du voyageur et  position stable du contemplateur
- image du voyageur
- rêverie, mélancolie, méditation, contemplation, explicitée par le titre
- pers. anonyme, tournant dos à la société et invitation à la méditation par point de vue interne : identification, complicité qui fait de l’homme la figure centrale, malgré la place considérable accordée à la nature
- titre : « mer de nuages »,
   ciel tourmenté, en mouvement

- montagnes et rochers plutôt
   verticaux, découpés et chaotiques 
   mais également collines aux       
   courbes plus douces
- paysage plutôt vide
- nuages cachant une partie du paysage suggère richesse et caractère mystérieux et grandiose
 de la nature
 - nature sauvage, trouble, brumeuse
- espace lointain s’ouvrant au pers.
- rudesse, austérité du décor mais variété des reliefs : richesse du  paysage dans sa dualité
- correspond à solitude de l’être en quête d’infini ?
- format : portrait
- composition et lignes de force






- plan et perspective

- couleurs
-  concentre attention sur l’homme
- lignes de force convergent vers pers.
- composition triangulaire guidant le regard vers la tête du pers. et diagonales plaçant le pers. au centre de la composition
- lignes verticales, élancées, mais également obliques et horizontales : structurant image en 1/3 × 3 horizontalement et verticalement, créant impression de mouvement et lignes de fuite vers l’horizon, mais regard toujours ramené à l’homme 
- effets de contrastes couleurs sombres/claires, plutôt froides, renforçant rudesse du lieu et associant homme/nature : figure sombre comme ancrée dans le rocher noir et col bleu du vêtement rappelle couleur de la nature : ancrage de l’homme dans la nature, miroir de son âme
- blanc du ciel recouvre terre: couleur unifiant les deux




Conclusion :

   Les  signes iconiques et plastiques concourent à mettre l’homme au centre du champ
 de vision, mais aussi au centre de la méditation et de la réflexion (cf la sensibilité 
et le « moi » romantique).

-         Caractéristiques du romantisme :

  1. ·        la dualité de l’être romantique: attitude mélancolique et méditative mais également signes d’une certaine vigueur
  2. ·        la nature, sauvage en elle-même ou par abandon et ses relations avec l’âme humaine
  3. ·        la rêverie de celui qui est en quête d’infini, avide de liberté, aspirant à autre chose ou à un ailleurs mal défini
  4. ·        la dimension universelle de la méditation romantique
  5. ·        la dimension européenne du romantisme et ses sources d’inspiration







Jean Ferrat "Nul ne guérit de son enfance"






Le repos forcé me renvoit toujours  les mêmes 

images ... les mêmes instants et me ramène à 

mon 

 "vert paradis des Amours enfantines"

 (Baudelaire)
  



  
Sans que je puisse m'en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l'été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J'ai dans la bouche l'innocence
Des confitures du mois d'août

Nul ne guérit de son enfance

Les napperons et les ombrelles
Qu'on ouvrait à l'heure du thé
Pour rafraichir les demoiselles
Roses dans leurs robes d'été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L'odeur troublante de l'amour

Nul ne guérit de son enfance

Le vent violent de l'histoire
Allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L'image d'un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d'une force inouie

Nul ne guérit de son enfance

Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c'est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l'affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu'il fut

Nul ne guérit de son enfance

Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd'hui c'est à tes genoux
Que j'en retrouve l'innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j'en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d'être et le temps doux

Pour me guérir de mon enfance













Curiosphère.tv :10 conseils pour réussir l'année scolairepour les parents et pour les enfants








ça y est, tout le monde va reprendre le chemin

 de l’école:

les élèves bien sûr mais  leurs parents aussi … 



  


10-conseils-pour-reussir








Réussir la rentrée 


reussir-la-rentree 






5 conseils pour les parents

  1. Soyez présents

2. Gardez votre calme

3. Fixez des objectifs précis

4. Contrôlez

5. Multipliez interlocuteurs et informations 





5 conseils pour les enfants

1. Soyez honnête envers vous et les autres

2. Travaillez !

3. Organisez-vous

4. Prenez du recul


5. Amusez-vous ! 

  

ET aussi 



4 BONNES RAISONS D'ÉTUDIER LE LATIN ET LE GREC


Raison 1 : le français facilité par l’étymologie

Raison 2 : maîtrise des autres langues

Raison 3 : acquisition de compétences

Raison 4 : l’héritage culturel 

  




4-bonnes-raisons-detudier-le-latin-