samedi 14 juin 2014

Marcel Mouloudji, disparu il y a 20 ans, mais toujours vivant








En haut de la rue St-Vincent


Un poète et une inconnue

S'aimèrent l'espace d'un instant

Mais il ne l'a jamais revue



Cette chanson il composa

Espérant que son inconnue

Un matin d'printemps l'entendra

Quelque part au coin d'une rue



La lune trop blême

Pose un diadème

Sur tes cheveux roux

La lune trop rousse

De gloire éclabousse

Ton jupon plein d'trous



La lune trop pâle

Caresse l'opale

De tes yeux blasés

Princesse de la rue

Soit la bienvenue

Dans mon cœur blessé



Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux

Les ailes des moulins protègent les amoureux



Petite mandigote

Je sens ta menotte

Qui cherche ma main

Je sens ta poitrine

Et ta taille fine

J'oublie mon chagrin



Je sens sur tes lèvres

Une odeur de fièvre

De gosse mal nourri

Et sous ta caresse

Je sens une ivresse

Qui m'anéantit



Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux

Les ailes des moulins protègent les amoureux



Mais voilà qu'il flotte

La lune se trotte

La princesse aussi

Sous le ciel sans lune

Je pleure à la brune

Mon rêve évanoui