vendredi 31 octobre 2014

Georges Brassens "Le Testament": Quel legs nous a-t-il laissé ?





 


Il y a trente-quatre ans le 29 octobre 1981 disparaissait

Georges Brassens,  un mythe pour ma génération,

ou mieux pour les gens de tout  âge, comparable seulement


à  Bob Dylan,  les Beatles, De André et Guccini


Né à Sète dans l'Hérault le 22 octobre 1921, il  

racontait des histoires dans la lignée des grands poètes

comme Baudelaire  et Villon, auquel fait référence le titre 

de la  chanson que je vous présente:








Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule
"Va-t-en voir là-haut si j'y suis"
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil

S'il faut aller au cimetière
J'prendrai le chemin le plus long
Je ferai la tombe buissonnière
Je quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croque-morts me grondent
Tant pis s'ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers

Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées
Je rêve d'encore une amourette
Je rêve d'encor m'enjuponner
Encore une fois dire: "Je t'aime"
Encore une fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts

Dieu veuille' que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon
Et que pour lui faire verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit
Il pourra profiter de mes bottes
Et d'mes pantoufles et de mes habits

Qu'il boive mon vin, qu'il aime ma femme
Qu'il fume ma pipe et mon tabac
Mais que jamais - mort de mon âme
Jamais il ne fouette mes chats
Quoique je n'aie pas un atome
Une ombre de méchanceté
S'il fouette mes chats, y a un fantôme
Qui viendra le persécuter

Ici gît une feuille morte
Ici finit mon testament
On a marqué dessus ma porte
"Fermé pour cause d'enterrement"
J'ai quitté la vie sans rancune
J'aurai plus jamais mal aux dents
Me voilà dans la fosse commune
La fosse commune du temps






Le Testament de  François de Montcorbier dit Villon

(né en  1431 à Paris, disparu  en  1463 )

Je plains le temps de ma jeunesse
Auquel j'ai plus qu'autre gallé (mené joyeuse vie)
Jusques à l'entrée de vieillesse
Qui son partement m'a celé  (qui m'a caché son départ)
Il ne s'en est à pied allé
N'à cheval : hélas ! comment don ?
Soudainement s'en est volé
  Et ne m'a laissé quelque don.



jeudi 30 octobre 2014

Renaud "L'Hexagone: ... une autre histoire de France











Ils s'embrassent au mois de janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a que le décor qui évolue,
la mentalité est la même,
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne.
La France est un pays de flics,
à tous les coins de rue y en a cent,
pour faire régner l'ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois de mars,
de l'autre côté des Pyrénées,
un anarchiste du Pays Basque,
pour lui apprendre à se révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient que la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment,
et le roi des cons, sur son trône,
je parierais pas qu'il est allemand.

On leur a dit, au mois d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que le printemps c'était pour  bientôt,
Les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y me font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'histoire.
Je me souviens surtout de ces moutons,
effrayés par la liberté, s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin,
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qui est venu se faire tuer loin d'chez lui.
Ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Français criaient : vive Pétain,
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup de Jean Moulin.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.

Ils font la fête au mois de juillet,
en souvenir d'une révolution
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation.
Ils s'abreuvent de bals populaires,
de feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gouvernés comme des pions.

Au mois d'août c'est la liberté
après une longue année d'usine,
ils crient : vive les congés payés ;
ils oublient un peu la machine.
En Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et, par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu'en septembre on assassine
un peuple et une liberté
au coeur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler.
Un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène,
à Santiago comme à Paris.

Être né sous le signe de l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs côtes-du-rhône et leurs bordeaux.
Ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camembert,
c'est leur seule gloire, à ces tarés.

En novembre, au Salon de l'auto,
ils vont admirer par milliers
le dernier modèle de chez Peugeot,
qu'il pourront jamais se payer.
La bagnole, l'été, le tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.

En décembre, c'est l'apothéose,
la grande bouffe et les petits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y'a d'la joie dans les ghettos.
La Terre peut s'arrêter de tourner,
ils rateront pas leur réveillon,
moi je voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous le signe de l'Hexagone,
on peut pas dire que ça soit bandant.
Si le roi des cons perdait son trône,
y'aurait cinquante millions de prétendants.














CINEFORUM: "Chocolat" un film de Lasse Hallstrom (2001)


















Date de sortie (2h1min)
Réalisé par

Avec



 

GenreComédie , Romance

NationalitéBritannique , américain




Lasse Hallstrom signe ici une oeuvre où la pellicule devient 

véritablement des morceaux de chocolat ....... « Le Chocolat 

» est une petite gourmandise, portée par Juliette Binoche 

chocolatière mystérieuse et Johnny Depp très bohème....Un

 matin hivernal deux nouvelles habitantes arrivent dans la

 morne cité de Lansquenet, trempées et vêtues à l 'instar des

 chaperons rouges. Vianne et sa fille Anouk s'installent dans 

une petite maison, douce et chaleureuse, accolée au magasin

 qui deviendra une chocolaterie.. L'ouverture de ce magasin

 va perturber les habitudes de ce paisible village, car Vianne

 possède un don spécial, un don qui lui permet de donner à

 chaque personnes le chocolat qui lui correspond.. Elle va

 ainsi apporter un vent de fraîcheur aux habitants ,en

 réveillant les sens de ce petit monde .. Hélas dans l'ombre

, le Comte de Reynaud, bienfaiteur et catholique pratiquant 

considère la chocolaterie de Vianne comme une hérésie

, Alors que le Comte ligue les habitants contre elle, une aide 

inespérée suivant le fil de l'eau va lui être d'un grand secours

 ..Le cinéaste parvient à créer un déséquilibre parfait entre la

 religion et le chocolat.. Il dénonce ici et de manière adroite

 les disproportions qui souillent les belles choses de la vie par

 une institution qui voit en cela des fantasmes .. ...Le

 réalisateur dessine ici un portait délicat des différents

 protagonistes et se révèle tendre, drôle et

 mélancolique,portée par la sublime partition harmonieuse

 signée Rachel Portman ..Juliette Binoche apporte douceur à

 son personnage et Johnny Depp tendresse ...Un film qui 

donne une seule envie après son visionnage ...Celle de

 déguster du chocolat ...



Le film en entier 







mercredi 29 octobre 2014

Patrick Bruel: Place des Grands Hommes





Tiens! Et  si on se donnait rendez-vous dans 10 ans! ...

 EN  2024! ...





Que seront devenus tous ces  

fans / faons  ... de l'ESABAC?









   
On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

Le jour est venu et moi aussi
Mais j' veux pas être le premier.
Si on avait plus rien à  se dire et si et si...

Je fais des détours dans le quartier.
C'est fou qu'un crépuscule de printemps.
Rappelle le même crépuscule qu'il y a 10 ans,
Trottoirs usés par les regards baissés.
Qu'est-ce que j'ai fait de ces années ?

J'ai pas flotté tranquille sur l'eau,
Je n'ai pas nagé le vent dans le dos.
Dernière ligne droite, la rue Souflot,
Combien seront là  4, 3, 2, 1... 0 ?

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

J'avais eu si souvent envie d'elle.
La belle Séverine me regardera-t-elle ?
Eric voulait explorer le subconscient.
Remonte-t-il à  la surface de temps en temps ?
J'ai un peu peur de traverser l' miroir.
Si j'y allais pas... J' me serais trompé d'un soir.
Devant une vitrine d'antiquités,
J'imagine les retrouvailles de l'amitié.
"T'as pas changé, qu'est-ce que tu deviens ?
Tu t'es mariée, t'as trois gamins.
T'as réussi, tu fais médecin ?
Et toi Pascale, tu t' marres toujours pour rien ?"

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

J'ai connu des marées hautes et des marées basses,
Comme vous, comme vous, comme vous.
J'ai rencontré des tempêtes et des bourrasques,
Comme vous, comme vous, comme vous.
Chaque amour morte à  une nouvelle a fait place,
Et vous, et vous...et vous ?
Et toi Marco qui ambitionnait simplement d'être heureux dans la vie,
As-tu réussi ton pari ?
Et toi François, et toi Laurence, et toi Marion,
Et toi Gégé...et toi Bruno, et toi Evelyne ?

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans
Même jour, même heure, même pommes
On verra quand on aura 30 ans
Sur les marches de la place des grands hommes

Et bien c'est formidable les copains!
On s'est tout dit, on s' sert la main !
On ne peut pas mettre 10 ans sur table
Comme on étale ses lettres au Scrabble.
Dans la vitrine je vois le reflet

D'une lycéenne derrière moi.
Si elle part à  gauche, je la suivrai.
Si c'est à  droite... Attendez-moi !
Attendez-moi ! Attendez-moi ! Attendez-moi !

On s'était dit rendez-vous dans 10 ans,
Même jour, même heure, même pommes.
On verra quand on aura 30 ans
Si on est d'venus des grands hommes...
Des grands hommes... des grands hommes...

Tiens si on s' donnait rendez-vous dans 10 ans...